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sino-japonaise, guerre

Publié le 13/02/2013

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sino-japonaise, guerre (1894-1895)
1   PRÉSENTATION

sino-japonaise, guerre (1894-1895), conflit armé ayant opposé la Chine et le Japon, au sujet de la Corée, entre 1894 et 1895.

Ayant pour théâtre des opérations la Corée et la Chine, la guerre sino-japonaise a révélé la dégénérescence de la dynastie mandchoue et la montée en puissance du Japon, devenue une puissance militaire et coloniale depuis la restauration de Meiji.

2   LA QUESTION DE LA CORÉE

À partir des années 1870, malgré une entente circonstanciée, les relations diplomatiques entre la Chine et le Japon sont marquées par les conflits territoriaux et d’influence. La question de la Corée est particulièrement délicate, les Japonais ne souhaitant à aucun prix laisser à la Chine le contrôle d’une péninsule (riche en charbon et en minerai de fer) si proche de leurs côtes.

Une première échauffourée a lieu à Formose (actuellement Taïwan) en 1874, lorsque des forces armées japonaises débarquent et font la démonstration de leur puissance de feu. L’année suivante, en 1875, un navire de guerre japonais, hypothétiquement attaqué au large des côtes coréennes, riposte violemment. L’incident se clôt par la signature d’un traité accordant aux Japonais des droits proches de ceux qu’ils reprochent aux étrangers d’exercer dans leur propre pays (les « traités inégaux «) : ouverture de trois ports et d’une mission diplomatique, et extraterritorialité pour les résidents japonais en Corée. Ce traité étant signé par la Corée en son nom propre, sans référence à une éventuelle tutelle chinoise, le Japon en profite pour proclamer l’indépendance complète de la péninsule. D’autres nations, en particulier la Russie et les États-Unis, manifestent alors leur intérêt pour la Corée et tentent de lui faire signer des traités analogues, avec un succès mitigé.

En 1884, une faction de réformateurs projaponais tente un coup d’État, rapidement réprimé par les troupes chinoises stationnées en Corée. Une guerre sino-japonaise est évitée de justesse et l’incident donne lieu à la signature de la convention Li-Ito : chacun des deux pays s’engage à retirer ses troupes de la péninsule, et à ne pas en envoyer sans en avoir préalablement informé l’autre.

3   LA MARCHE À LA GUERRE

En 1894, un rebelle coréen projaponais est assassiné à Shanghai provoquant la colère nippone. La situation se dégrade lorsque des paysans, réclament la mise en place de réformes socio-économiques, occupent la province de Cholla, poussant le gouvernement coréen à demander l’aide de la Chine (2 juin 1894).

Dès le 5 juin, les Chinois dépêchent un corps d’armée d’environ 800 hommes. Les Japonais ont déjà préparé une force de débarquement de près de 8 000 hommes qu’ils envoient en Corée. Les troupes chinoises et japonaises (mais également américaines, anglaises, françaises et russes) se retrouvent finalement à Inchon, tandis qu’autant de délégations diplomatiques tentent de parlementer. Ambassadeur japonais en Corée, le général Otori somme le roi coréen Kojong (de la dynastie Yi) de récuser l’ensemble des traités contraires au respect de l’indépendance de la Corée, provoquant l’échec des tentatives occidentales de médiation. Finalement, les troupes japonaises s’emparent du palais impérial, puis déclenchent les hostilités contre les troupes étrangères présentes en Corée. Une première victoire contre la flotte chinoise est remportée le 29 juillet 1894 dans la baie d’Asan, trois jours avant la déclaration de guerre effective.

4   LA GUERRE SINO-JAPONAISE

Le 1er août 1894 débute officiellement la guerre entre la Chine et le Japon. La Corée, pour sa part, capitule dès la fin du mois d’août 1894, signant une alliance militaire avec le Japon qui légitime de fait son occupation. Les combats contre les insurgés se poursuivent jusqu’à l’écrasement définitif de la rébellion, en janvier 1895. Et les troupes japonaises maintiennent l’occupation de la péninsule coréenne jusqu’à la fin de la guerre contre la Chine.

Dans le conflit sino-japonais, la supériorité chinoise (notamment numérique) semble évidente ; pourtant les troupes japonaises, mieux équipées et mieux entraînées, multiplient les victoires, tant sur terre que sur mer. Après la première victoire navale dans la mer d’Asan, de nouveaux succès sont remportés dans la mer Jaune en septembre 1894. Sur terre, l’armée dirigée par le général Yamagata Aritomo bat les troupes chinoises à Pyongyang avant de progresser rapidement vers le nord. Les Japonais franchissent le Yalu en octobre et pénètrent en Mandchourie. Un second corps expéditionnaire, commandée par le général Oyama Iwao, débarque sur la péninsule du Liaodong et s’empare en novembre des ports de Lüshun (Port-Arthur) et de Dalian (qui forment l’actuelle conurbation de Dalü). Progressant rapidement vers le sud, cette seconde armée s’attaque au Shandong et s’empare, en janvier 1895, du territoire portuaire de Weihai. Les Chinois demandent alors l’ouverture de négociations.

5   LE TRAITÉ DE SHIMONOSEKI ET SES CONSÉQUENCES

Les pourparlers de paix s’engagent à Hiroshima en février 1895 et aboutissent à la signature, le 17 avril 1895, du traité de Shimonoseki. La Chine y reconnaît l’indépendance de la Corée, cède au Japon l’île de Formose (actuellement Taïwan), l’archipel des Pescadores (actuellement Penghu), et la péninsule du Liadong, dans l’actuelle province de Liaoning, en Mandchourie du Sud. La Chine s’engage également à payer au Japon d’importants dommages de guerre, et à lui concéder des privilèges commerciaux non négligeables.

La Russie, voyant d’un très mauvais œil les victoires diplomatiques du Japon au terme de cette guerre, s’allie à la France et à l’Allemagne pour forcer le Japon à restituer la péninsule du Liadong à la Chine. Une décision d’autant plus mal vécue que la Chine devait céder une concession sur cette même péninsule à la Russie quelques années plus tard, en 1898.

La guerre sino-japonaise et sa conclusion rapide attirent l’attention des puissances occidentales sur la nouvelle répartition des forces en Asie orientale : en effet, il convient désormais de compter avec le Japon, qui vient de faire la preuve de sa puissance de feu et de sa volonté expansionniste, tandis que l’affaiblissement de la puissance chinoise se confirme. Quant à la rancœur accumulée entre Russes et Japonais à propos de leurs intérêts en Mandchourie, elle aboutit, quelques années plus tard, à l’éclatement de la guerre russo-japonaise.

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