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Six février 1934 (Le)

Publié le 26/06/2012

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       France

A la fin de 1933, le scandale provoqué par les rapports de l'escroc Stavisky avec des parlementaires, l'impuissance gouvernementale, la montée des ligues de droite avaient créé un malaise politique certain. Le gouvernement Chautemps avait démissionné le 27 janvier 1934. Le nouveau gouvernement, présidé par Édouard Daladier, devait se présenter devant la Chambre le 6 février. Le préfet de police, Chiappe, était peu sûr ; le 3 février, Daladier s'en débarrassa en lui proposant le poste de résident général au Maroc : Chiappe se fâcha, parla « d'être dans la rue «, ce qui peut avoir été un appel aux jeunes nationalistes, les « Camelots du roi «, qui avaient sa sympathie. Il fut remplacé par le préfet de Seine-et-Oise. Le préfet de la Seine, par solidarité avec Chiappe, offrit sa démission. Les journaux de droite dénoncèrent le renvoi de Chiappe comme un scandale.

Le 5 février, les « Croix-de-Feu «, anciens combattants de droite, manifestent sur les Champs-Élysées. Le 6 février, une grande manifestation réunit à 18 heures toutes les organisations de droite et d'extrême droite. Le Palais-Bourbon est encerclé. Vers 19 heures, le service d'ordre débordé à l'entrée du pont de la Concorde, ouvre le feu (selon certains, il n'aurait fait que répliquer). Il y a seize morts chez les manifestants, un dans les forces de l'ordre ; mais la violence des manifestants se marque dans le fait qu'ils n'ont que 665 blessés, alors que l'armée et la police en ont 1664. Le 7 février au soir, une contre-manifestation ouvrière a quatre morts. Le 9 février, une nouvelle manifestation organisée par le parti communiste est rejointe par des militants socialistes, et c'est l'amorce du mouvement qui conduira au Front populaire en 1936 ; il y a aussi quatre morts ce jour-là. Pour le 12 février, le C.G.T. et la C.G.T.U. (communiste) lancent un mot d'ordre de grève générale ; là encore il y aura quatre morts, mais 150 000 militants communistes et socialistes ont fondu leurs deux cortèges sur la place de la Nation au cri de : « Unité d'action «.

Dès le 7 février, le gouvernement Daladier avait démissionné. Le 8 février, Doumergue formait un « grand ministère «, où voisinaient Barthou, Louis Marin, Laval, Tardieu, Pétain, Herriot, Flandin et Sarraut : gouvernement de droite, cautionné par quelques radicaux.

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