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Solferino

Publié le 26/06/2012

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             France, Piémont, Autriche, 1859

Battue à Magenta le 4 juin 1859, l'armée autrichienne s'était repliée pour défendre les abords de la Vénétie et avait reçu des renforts qui avaient porté ses effectifs à 220 000 hommes. L'armée franco-piémontaise était un peu moins nombreuse. Le 24 juin 1859 au petit jour, les deux armées se trouvèrent face à face, au pied de collines que domine la tour de Solférino. Les adversaires n'avaient pas prévu leur approche, et la bataille se décomposa en fait en trois engagements distincts, par une chaleur accablante.

A l'aile gauche, les divisions piémontaises, après avoir pris la Madonna della Scoperta, en furent délogées par les Autrichiens de Benedek et repoussées jusqu'à Rivoltella. A l'aile droite, le corps d'armée du général Niel, attaqué par deux corps d'armée autrichiens, tenait difficilement le terrain entre Rebecco et la Casa Nuova, et ne recevait du maréchal Canrobert, mal informé du déroulement de la bataille, que de maigres renforts. Mais au centre, à Solferino même, l'assaut mené par l'infanterie de Forey et les chasseurs à pied de Manèque enlève, vers deux heures de l'après-midi, le village ; puis les Français redescendent les collines vers Cavriana, quartier général de l'empereur François-Joseph. Pendant ce temps, le combat faisait rage sur l'aile droite, où l'arrivée du corps du général Trochu permet de repousser les Autrichiens vers quatre heures et demie. C'est le moment, aussi, où les tirailleurs algériens et les voltigeurs de la garde, dirigés par Mac-Mahon, entrent dans Cavriana. A cinq heures, un formidable orage éclata et mit fin aux combats, sauf à la colline de San Martino, que les Piémontais ne purent occuper qu'à la nuit. Pendant toute la nuit, les Autrichiens se retirèrent au-delà du Mincio.

Les Français avaient eu 1 600 tués, 8 500 blessés, 1 500 disparus ; les Piémontais, 700 tués, 3 500 blessés, 1 200 disparus ; les Autrichiens 13 000 tués et blessés et 9 000 disparus.

Un jeune Suisse, Henri Dunant, se trouvait à Castiglione, l'une des villes où furent installées les ambulances après la bataille. Il fut horrifié de ce qu'il vit. C'est de son livre Un souvenir de la bataille de Solférino, paru en 1862, que sortit le mouvement qui conduisit à la création de la Croix-Rouge, en 1863, et à la signature de la convention de Genève sur les blessés de guerre (22 août 1864) ; cette convention a été étendue aux prisonniers de guerre en 1929 et à la protection des civils en 1949.

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