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SS - Schutzstaffel (échelon de protection)

Publié le 21/02/2013

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SS
1   PRÉSENTATION

SS, abréviation de Schutzstaffel (échelon de protection), forces d’élite du mouvement national-socialiste chargées de mettre au pas la société allemande et les territoires conquis par le IIIe Reich, notamment par la mise en place du système concentrationnaire.

2   LES ORIGINES DU MOUVEMENT

Les SS sont créées en 1923 par Hermann Göring afin de constituer la garde personnelle d’Adolf Hitler. En novembre 1923, les SS, forts alors d’une centaine de membres, participent au putsch de Munich — au lendemain de l’échec de ce coup de force, SS et SA sont dissous par le gouvernement. En janvier 1929, Heinrich Himmler prend le titre de Reichsführer SS (chef national des SS). C’est sous son commandement que les SS deviennent l’élite du parti nazi. Leurs membres sont sélectionnés de manière rigoureuse, selon des critères raciaux (représentants de la race aryenne) et des critères politiques (fidèles à l’idéologie nazie).

3   MONTÉE EN PUISSANCE ET ORGANISATION DES SS

À la suite de l’accession de Hitler à la chancellerie (30 janvier 1933), la domination des SS s’affirme avec l’élimination des SA, lors de la Nuit des longs couteaux (30 juin 1934). Le chef des SA, Ernst Röhm, et son état-major sont assassinés par les SS, sur ordre d’Hitler. Parallèlement, la police nazie s’organise. Dès le début des années 1930, Reinhard Heydrich organise le service de la sécurité, le Sicherheitsdienst (SD, « Service de renseignements «), un organisme de renseignement et de contre-espionnage. La Gestapo (Geheime Staatspolizei), la police politique de l’Allemagne nazie, est instituée en 1933 par Hermann Göring ; Himmler en devient le chef en 1934. Le pouvoir des SS s’étend et, à partir de 1934, elles sont chargées de diriger les premiers camps de concentration où sont envoyés les opposants politiques. Les effectifs des SS passent de 2 000 en 1930 à 50 000 en 1933 et 210 000 en 1936. Ils constituent un « État dans l’État «.

4   LES SS ET LA SECONDE GUERRE MONDIALE

La Seconde Guerre mondiale marque l’apogée de la puissance des SS. On parle alors d’« État-SS «. En 1939, plusieurs services sont regroupés afin de constituer le Reichssicherheitshautptamt (RSHA, « Office central de sécurité du Reich «), comprenant le SD, la Gestapo et la police criminelle. Les SS apparaissent alors comme l’instrument de pouvoir d’Hitler, elles sont chargées d’encadrer la société allemande et bientôt les territoires conquis par le IIIe Reich, en utilisant les méthodes les plus brutales.

4.1   L’extermination des Juifs

Quand les dirigeants nazis décident de la « solution finale « (été 1941), c’est-à-dire l’extermination systématique des Juifs, Himmler et les SS sont chargés de sa mise en application ; ils organisent, de façon rigoureuse, leur déportation massive et prennent le contrôle de tout le système concentrationnaire (voir Shoah). Les « Unités à tête de mort « (Totenkopfverbände), dirigées par Theodor Eicke, sont chargées de la surveillance des camps. Les méthodes qu’elles utilisent ont été relatées par des rescapés. Ces témoignages parlent de la violence et de la barbarie employées. De nombreux détenus sont l’objet « d’expériences médicales «, tandis que d’autres sont loués comme main-d’œuvre aux entreprises ; les mauvais traitements, le manque de nourriture et les sévices sont la règle. Après la conférence de Wannsee, en janvier 1942, les premiers camps d’extermination sont créés à Chełmno, Bełzec, Sobibór, Treblinka, Majdanek et Auschwitz (voir camp de concentration). Les Juifs, les Slaves, les opposants au nazisme, les homosexuels et les Tsiganes sont également exterminés dans ces camps. Près de 6 millions de Juifs sont tués lors de la Seconde Guerre mondiale. Voir génocide ; Shoah.

4.2   Les SS, fer de lance de l’ordre nouveau

Au sein du Reich, en noyautant les postes stratégiques du pouvoir, les SS accroissent encore leur pouvoir.

Avec l’extension du conflit mondial, une nouvelle unité est créée : les Waffen SS. Constituant les troupes d’élite de l’Allemagne nazie, elles se distinguent dans de nombreuses opérations militaires et recrutent dans leurs rangs un certain nombre de volontaires étrangers — elles comptent 600 000 hommes en 1945, répartis en 38 divisions, telles que les divisions « Wikings «, « Nederland «, « Nordland « (Scandinaves, Néerlandais et Flamands), « Charlemagne « (Français), « Wallonie « (Wallons) commandée par Léon Degrelle.

En octobre 1939, après l’invasion de la Pologne, l’organisation des SS commence à déporter environ un million de Polonais, les remplaçant par des germanophones venant des États baltes et d’Europe de l’Est. En mai 1940 commence l’asservissement des peuples slaves et le repeuplement de l’Europe de l’Est par des Allemands. En janvier 1941, les SS s’attribuent le pouvoir d’exécuter les « ennemis de l’État « sans aucun jugement. C’est le règne de la terreur.

En juin 1942, après l’assassinat de Reinhard Heydrich par la résistance tchèque, Ernst Kaltenbrunner est nommé à la tête de la RSHA. Les SS vengent Heydrich en massacrant et déportant la population du village de Lidice. Le point culminant de leur puissance est atteint en août 1943, lorsqu’Himmler est nommé ministre de l’Intérieur. Le 20 juillet 1944, Himmler et ses troupes répriment la tentative de complot contre Hitler. Mais, à la fin de la guerre, lorsque ce dernier apprend qu’Himmler tente de négocier avec les Alliés, il le démet de ses fonctions. Arrêté par les Britanniques, Himmler s’empoisonne le 23 mai 1945. En 1946, la SS est condamnée comme organisation criminelle lors du procès de Nuremberg, ce qui implique que chacun de ses membres peut être poursuivi individuellement.

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