Stauffenberg, Claus Schenk von

Stauffenberg, Claus Schenk von (1907-1944), officier allemand, principal protagoniste de l’attentat contre Adolf Hitler le 20 juillet 1944.

Né à Jettingen, au sein d’une grande famille catholique de l’aristocratie allemande, Claus von Stauffenberg descend par sa mère du comte von Gneisenau, héros de la guerre contre les troupes napoléoniennes. Très cultivé, attaché au rôle spirituel de l’Allemagne dans le monde contemporain, il fait partie avec son frère aîné du cercle de disciples du poète Stefan George. Il est élève du 17^e régiment de cavalerie de Bamberg puis en 1936 de l’École de guerre de Berlin.

Fervent catholique, hostile au traité de Versailles et à la République de Weimar, Claus von Stauffenberg est dans les premières années du III^e Reich en accord avec la politique du voir national-socialisme, surtout avec la politique étrangère d’Adolf Hitler, mais il évolue peu à peu en adversaire résolu du régime nazi. L’hostilité du nazisme à l’égard du christianisme blesse le catholique qu’il est, choqué également par les attaques menées contre les Juifs à partir de 1938 et par la politique de destruction conduite pendant la Seconde Guerre mondiale. Au début du conflit en effet, il combat en Pologne et en France, mais après quelques mois passés sur le front russe où il a vu les agissements des SS, il est convaincu de la nécessité de libérer l’Allemagne du régime hitlérien.

Grièvement blessé en Tunisie en avril 1943 où il a côtoyé Erwin Rommel — il perd son œil gauche, sa main droite et deux doigts de l’autre main —, c’est à son retour à Berlin que Claus von Stauffenberg prend contact avec les organisateurs d’une conspiration devant renverser Adolf Hitler (plan Walkyrie), dont le général Olbricht et le général Beck. Nommé chef d’état-major de l’armée de l’intérieur, au début de juillet 1944, Stauffenberg peut dès lors assister aux conférences du quartier-général d’Hitler, à Rastenburg. Après quatre tentatives, il réussit à y déposer une bombe à retardement le 20 juillet 1944. Convaincu de la mort du Führer dans l’explosion, il s’envole pour Berlin afin de déclencher le plan Walkyrie, mais Hitler a survécu à l’attentat. Stauffenberg, Beck et Olbricht sont fusillés dans la nuit même ; la femme de Claus von Stauffenberg est internée en camp.

Un monument dédié à la résistance allemande a été érigé dans la cour de l’immeuble qui abritait le ministère de la Guerre, quartier général du complot du 20 juillet, dans la Bendlerstrasse, qui a été rebaptisée Stauffenbergstrasse.