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Sukarnoputri, Megawati

Publié le 07/04/2013

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1 PRÉSENTATION

Sukarnoputri, Megawati (1947-), femme politique indonésienne, vice-présidente de l’Indonésie de 1999 à 2001, puis présidente de 2001 à 2004.

2 L’HÉRITIÈRE D’UNE ICÔNE NATIONALISTE

Né à Yogyakarta (alors capitale de la jeune République indonésienne), Megawati Sukarnoputri est la fille aînée de l’ancien président indonésien Sukarno, fondateur et premier président de l’Indonésie. Elle étudie dans un premier temps l’agriculture à l’Institut de technologie de Bandung, mais interrompt sa formation lors du coup d’État manqué du 30 septembre 1965, qui marque le début de la chute de son père, renversé par le général Suharto en 1968. Elle reprend en 1970 des études universitaires de psychologie. Mariée et mère de famille, musulmane pratiquante, elle se tient éloignée des enjeux politiques du pays jusqu’en 1987, lorsqu’elle rejoint le Parti démocratique d’Indonésie (PDI), un parti d’opposition toléré par Suharto.

Megawati Sukarnoputri fait son entrée au Parlement à l’issue des élections de 1987. En 1993, elle prend le contrôle du PDI. Bien que relativement inexpérimentée, elle bénéficie d’une immense popularité, qu’elle ne doit pas seulement à la figure de son père, mais également à son image de femme forte et incorruptible.

3 L’AFFRONTEMENT AVEC SUHARTO

En 1996, Suharto prend toute la mesure de la menace que représente pour lui la fille de Sukarno à l’approche des élections de 1998. Il l’oblige à quitter la présidence du PDI, renforçant paradoxalement sa crédibilité de leader de l’opposition. Des manifestations de soutien ont lieu dans les rues de Jakarta et sont violemment réprimées par les forces de l’ordre. Megawati Sukarnoputri crée alors son propre parti, le PDI-P (P comme Perjuangan, qui signifie « combat « en indonésien). L’opposition au régime est amplifiée les années suivantes par la crise alimentaire et financière qui ravage le pays. L’échec économique du régime de Suharto précipite sa chute. En mai 1998, dans un contexte de manifestations étudiantes et d’émeutes, l’opposition s’organise autour de Megawati Sukarnoputri. Suharto, qui avait été réélu en mars, est contraint de démissionner et est remplacé par son vice-président Jusuf Habibie.

4 VICE-PRÉSIDENTE D’UNE INDONÉSIE DÉMOCRATIQUE

En juin 1999 ont lieu les premières élections libres du pays, le Parlement élu devant ensuite désigner le président. Le PDI-P s’oppose frontalement au Golkar, le parti de gouvernement, et arrive en tête à l’issue du scrutin avec 33,7 p. 100 des voix. Mais Megawati Sukarnoputri ne parvient pas à accéder à la présidence, faute d’un soutien suffisant en faveur de sa candidature, notamment de la part des élus musulmans qui ne souhaitent pas voir une femme à ce poste. C’est son allié, le dirigeant musulman Abdurrahman Wahid, qui devient président de l’Indonésie. Megawati Sukarnoputri est nommée vice-présidente.

5 FEMME ET PRÉSIDENTE D’UN ÉTAT MUSULMAN

Abdurrahman  Wahid s’avère rapidement incapable de faire face à la tâche qui est la sienne. Accusé de corruption, il est destitué à l’unanimité par le Parlement le 23 juillet 2001 et Megawati Sukarnoputri lui succède le jour même. Celle que l’on surnomme « Mega «, ou encore « la mère du peuple «, est incontestablement la personnalité la plus populaire du pays. Elle bénéficie de la confiance de la quasi-totalité de la classe politique indonésienne, ainsi que de celle des pays voisins et occidentaux. Soutiens plus qu’indispensables compte tenu de la situation difficile que traverse le pays : crise économique, corruption, accession à l’indépendance du Timor-Oriental, mouvements séparatistes dans la province d’Aceh et en Irian Jaya. Au plan international, elle est le premier chef d’État d’un pays musulman à se rendre aux États-Unis en signe de solidarité après les attentats islamistes du 11 septembre 2001. Elle qui se voit plus comme le symbole de l’unité nationale que comme un chef de gouvernement n’hésite cependant pas, en mai 2003, à proclamer la loi martiale et à reprendre la guerre contre les séparatistes de la province d’Aceh après l’échec des tentatives de négociations de paix.

Toutefois, faute de réelle réussite sur le front de l’économie, ainsi qu’en matière de lutte contre la corruption, la présidence de Megawati Sukarnoputri déçoit. Lors des élections législatives d’avril 2004, son parti ne remporte que 18,5 p. 100 des suffrages et perd 45 sièges. En septembre 2004, lors de la première élection présidentielle au suffrage universel direct, elle est largement battue au second tour par Susilo Bambang Yudhoyono (60,62 p. 100 des suffrages), le leader du Parti démocrate (PD).

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