Sully, duc de

Sully, duc de, né Maximilien de Béthune (1560-1641), homme d’État français.

Précieux conseiller du roi Henri IV, le duc de Sully a joué un rôle majeur dans la réorganisation de l’économie et des finances du royaume de France au début du xvii^e siècle.

Né au château de Rosny-sur-Seine (près de Mantes), dans une famille protestante peu fortunée, Maximilien de Béthune est envoyé en 1571 à la cour d’Henri de Navarre, alors l’un des chefs huguenots des guerres de Religion. Devenu l’un de ses fidèles compagnons, il le suit dans ses campagnes militaires contre les catholiques. En 1589, Henri de Navarre monte sur le trône de France sous le nom d’Henri IV. Maximilien de Béthune, qui refuse lui-même d’abjurer, conseille au souverain de se convertir au catholicisme, afin de pacifier le royaume.

En 1598, Maximilien de Béthune — qui devient duc de Sully en 1606 — reçoit la charge de surintendant général des Finances. À ce poste (qu’il conserve jusqu’à la mort du roi, en 1610), il assure une gestion financière sévère et rigoureuse, qui permet de renflouer les caisses de l’État, abaisse la taille, stimule les exportations et la circulation des marchandises (suppression de nombreux péages) et améliore pour cela les voies de communication (on lui doit notamment le canal de Briare). Privilégiant avant tout le développement de l’agriculture, il énonce le célèbre adage selon lequel « labourage et pâturage sont les deux mamelles dont la France est alimentée «. Sully sait également exercer de très grandes compétences comme grand maître de l’artillerie et comme surintendant des Fortifications (1599).

Après la mort d’Henri IV, le duc de Sully entre en désaccord avec Marie de Médicis et est contraint d’abandonner, en janvier 1611, ses charges de surintendant des Finances et de gouverneur de la Bastille. En 1643, Louis XIII le fait maréchal de France. Ayant accumulé une immense fortune, Sully se retire aux châteaux de Sully-sur-Loire et de Villebon, dans la vallée de la Loire. Il meurt à Villebon le 22 décembre 1641.