Tichit, civilisation de
Publié le 29/01/2013
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1 | PRÉSENTATION |
Tichit, civilisation de, ensemble de quelque 400 villages et hameaux néolithiques du sud-est de la Mauritanie, s’égrenant tout au long d’une falaise (dhar) de 400 km entre les anciennes cités caravanières de Tichitt et de Oualata. Ils témoignent de la désertification qui a chassé les derniers agriculteurs du Sahara (de 2000 à 500 av. J.-C.).
2 | LES VILLAGES FORTIFIÉS |
La position de ces villages construits au-dessus de la falaise, sur les pentes ou en contrebas, varie en fonction de l’importance de la population et de l’insécurité qui la force à se réfugier dans les sites stratégiques. Dominant d’une centaine de mètres ce qui constitue aujourd’hui le désert de l’Aouker, autrefois parsemé de marigots, ils occupent des sites défensifs, accessibles aux habitants tandis que les troupeaux sont parqués le soir dans un grand enclos attenant. Ces villages sont fortifiés et seuls quelques chemins permettent d’y accéder. Ils peuvent comporter une dizaine d’enclos formant un hameau, ou plus de 600, comme à Dakhlet el Atrouss, ce qui correspond à une petite ville abritant plus de 4 000 personnes.
3 | LE MYSTÈRE DES PIERRES DRESSÉES |
Les villages sont constitués d’enclos accolés, dont les murs de 1 m d’épaisseur peuvent atteindre 2 m de hauteur, préservant ainsi une certaine intimité. Les enclos possèdent tous un accès direct à des voies de circulation, ce qui dénote un certain souci d’urbanisme. Ils comprennent chacun une zone d’habitation — dont les superstructures, en terre séchée ou en branchages, ont aujourd’hui disparu —, une cour proprement dite et un « atelier « pour les travaux quotidiens. Le site le plus spectaculaire est un emplacement occupé par des piliers en pierres quadrangulaires dont la plupart, encore dressés, sont terminés par un méplat piqueté. Disposés le plus souvent par paires (2 par 2, ou 3 par 3), ces piliers ont beaucoup intrigué les archéologues qui les rapprochent des piliers de greniers encore visibles au Sahel.
4 | LA FIN DU SAHARA VERT |
Les habitants du dhar Tichitt vivant à cette époque (IIe millénaire av. J.-C.) sont issus d’une période révolue depuis un millier d’années. La désertification a déjà fait son œuvre et a chassé du centre du Sahara les auteurs des fresques du Tassili ou du Hoggar illustrant une région habitée par une faune de savane et des troupeaux de bovins. À Tichitt, les populations doivent s’adapter à cette sécheresse, en tirant profit des sources de nourriture encore disponibles.
5 | LE PASSAGE À L’AGRICULTURE |
Les nombreux tessons de poterie qui jonchent le sol montrent le passage généralisé à l’agriculture et à l’élevage. Ainsi, en analysant la pâte des tessons, on a remarqué que la majorité des grains de mil inclus par mégarde à l’intérieur des tessons les plus anciens, proviennent en majorité de mil sauvage collecté pour la nourriture quotidienne. Leur pourcentage baisse au fur et à mesure que les tessons sont plus récents, au profit de grains de mil cultivé.
L’étude des nombreuses gravures rupestres ornant les rochers donne également un aperçu de la faune sauvage et domestiquée existant alors (addax, gazelles, autruches).
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