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Trente Glorieuses, les

Publié le 04/04/2013

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1   PRÉSENTATION

Trente Glorieuses, les, expression de l’économiste français Jean Fourastié, désignant la période de forte croissance économique qu’a connue la France et, avec elle, l’ensemble des pays industrialisés, entre 1945 et 1975.

Au sortir de la Seconde Guerre mondiale, la France est un pays exsangue dans lequel tout est à reconstruire : une grande partie des infrastructures est détruite, le système productif est, au mieux, désorganisé, au pire, inutilisable. L’impératif de reconstruction va marquer le début d’une période de croissance sans précédent, que seule l’ampleur des conséquences du premier choc pétrolier de 1974 viendra stopper. On peut, à plusieurs titres, qualifier cette prospérité de croissance accompagnée.

2   UNE CROISSANCE ACCOMPAGNÉE
2.1   Le plan Marshall

La croissance est accompagnée, tout d’abord, par une importante assistance financière américaine accordée dans le cadre du plan Marshall, à partir de 1948. Répartie sur une durée de quatre ans, composée à plus de 80 p. 100 de dons, l’aide attribuée à la France va s’élever à près de trois milliards de dollars. Dans l’esprit des États-Unis, elle doit servir tout autant à la reconstruction de l’économie européenne qu’à la conquête de nouveaux débouchés. En arrière-fond politique, elle s’inscrit dans une volonté d’endiguer la progression de l’influence communiste sur le Vieux Continent.

2.2   Les nationalisations et la planification

Cette période de prospérité est accompagnée, ensuite, par le poids croissant de l’intervention de l’État dans le secteur productif. Au moyen de nationalisations importantes tant dans l’industrie (Renault dans le secteur automobile) que dans le domaine bancaire (Crédit Lyonnais), l’État devient un acteur économique de premier plan. En outre, grâce à une planification incitative, les pouvoirs publics jettent les bases d’une politique industrielle ambitieuse soutenant les secteurs qui deviennent le moteur de la croissance. C’est le cas de l’aéronautique, de l’automobile, ou encore des industries mécaniques et électriques. L’expansion de ces activités est rendue possible par une meilleure organisation des processus de production, qui s’inspirent directement du taylorisme et du fordisme, ainsi que par un progrès technique notable qui permet des gains de productivité. Dès 1949, la production de biens manufacturés retrouve son niveau d’avant-guerre et ne cessera, à partir de cette date, de croître.

3   UNE SOCIÉTÉ DE PLEIN-EMPLOI ET DE CONSOMMATION DE MASSE

L’augmentation de la productivité permet de répartir la richesse entre le capital et le travail. Durant cette période, les salaires réels progressent, l’institution du salaire minimum interprofessionnel garanti (qui deviendra le Smic en 1969) assure un minimum de revenu à chaque salarié, l’institution de la Sécurité sociale permet de se prémunir contre les aléas qui affectent la vie professionnelle. Parallèlement, la France connaît une situation de quasi-plein-emploi pendant laquelle le taux de chômage est contenu à un niveau compris entre 2 et 3 p. 100 de la population active (contre environ 9,5 p. 100 en 2005).

La France devient une société de « consommation de masse «. Ce consumérisme, célébré pour ses vertus — en permettant à une grande majorité de la population d’accéder à la consommation de biens et services toujours plus nombreux, il marque la progression du bien-être d’une nation —, sera tout autant décrié au nom de l’uniformité des comportements qu’il engendre, le bien-être ne pouvant se résumer à l’acquisition de réfrigérateurs et de postes de télévision.

4   UN RETOURNEMENT DE CONJONCTURE AU DÉBUT DES ANNÉES 1970

Pourtant, l’idée selon laquelle le ressort se serait brisé net du seul fait du premier choc pétrolier n’est pas fondée : dès le début des années 1970, les premiers signes d’un retournement de conjoncture sont présents ; les crises énergétiques de 1975 et de 1979 ne feront qu’en amplifier les effets. Il n’en reste pas moins que cette période des Trente Glorieuses, dont la dénomination renforce le caractère quelque peu mythique, surtout si on la compare à la situation économique et sociale de la fin des années 1990, reste la période de croissance la plus forte qu’ait connue notre pays. En trente ans, elle aura par exemple été supérieure à la croissance que la France avait connue entre 1830 et 1914.

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