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triomphe, cérémonie du

Publié le 01/02/2013

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triomphe, cérémonie du, dans la Rome antique, cérémonie solennelle accordée par le Sénat romain à un général vainqueur.

D’origine étrusque, la cérémonie du triomphe (triumphus) consiste en une longue procession partant du Champ de Mars, suivant un parcours déterminé et aboutissant au Capitole. En tête du cortège triomphal sont les sénateurs et magistrats romains, suivis des dépouilles des vaincus, de panneaux illustrant les batailles et les pays conquis, du butin, des animaux destinés au sacrifice et des prisonniers et otages. Le triomphateur arrive alors : dressé sur son char, il porte pour l’occasion le sceptre et la couronne de lauriers : « Rappelle-toi que tu es mortel ! « répète un esclave aux côtés du vainqueur, afin de le mettre en garde contre la démesure. La troupe de ses soldats clôt le cortège et défile en raillant ou louant le commandant. Arrivé au Capitole, le général se dirige vers le temple de Jupiter et fait offrande au dieu des animaux destinés à l’immolation et de sa couronne de lauriers. La journée se termine par un grand banquet.

Très réglementée et hautement honorifique, cette cérémonie n’est accordée à un vainqueur que lorsqu’il remplit de draconiennes conditions préalables : le général doit posséder l’imperium et doit avoir guerroyé pour une juste cause (l’expansion territoriale en fait partie, contrairement à la guerre civile) ; il doit également avoir tué au moins 5 000 ennemis tout en ayant protégé au maximum ses propres troupes de la mort. Lorsque l’une de ces conditions fait défaut, le Sénat ne délivre pas le triomphe mais simplement l’ovation (ovatio), voire les supplications (supplicationes), cérémonies moins honorifiques et moins spectaculaires.

Rome aurait célébré plus de 350 triomphes durant l’Antiquité. Les plus illustres sont ceux décernés, durant la République romaine, aux généraux Paul Émile (victorieux à Pydna), Marius (qui défile en 104 av. J.-C. pour célébrer sa victoire contre Jugurtha), Sylla puis Pompée (pour leurs combats respectifs contre Mithridate) et Jules César. Sous l’Empire, le triomphe devient une prérogative de l’empereur et de la famille impériale puis, à partir de Constantin, il est étendu aux généraux remportant une grande victoire au cours d’une guerre civile.

Alors que ce n’est pas une systématique pour les arcs de triomphe disséminés dans l’Empire, les arcs édifiés dans Rome commémorent tous des triomphes de généraux romains : ainsi, l’arc de Titus raconte la soumission de Jérusalem en 70 apr. J.-C. et celui de Septime Sévère rappelle la victoire de Caracalla sur les Parthes au iie siècle.

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