Tunisie. Ksar Ezzahra.

Sous le ciel bleu et le soleil brûlant du grand sud tunisien deux Ksouriens re­gagnent leur fraîche ghorfa à l'autre bout de ce Ksar. Ou encore, pour ne pas employer de mots arabes : ces deux ha­bitants d'un bourg fortifié vont retrouver leurs cellules voûtées dans le village. A Ksar Ezzahara, ces « greniers-forte­resses «, encore partiellement habités, comportent trois étages, mais certaines ghorfas pouvaient en compter jusqu'à six, comme Medenine. Elles remontent au temps reculé où ces simples entrepôts servaient de refuge à l'occasion. Souvent juchées sur un pi­ton, elles décourageaient les pillards grâce à leur position élevée. Les ghorfas tunisiennes sont formées de deux murs épais parallèles sur lesquels seront posées les voûtes en berceau. Un amas de paniers d'alfa remplis de terre les soutiennent, avant le durcisse­ment du mortier. On leur a donné la forme arrondie de la voûte ; et les portes sont en planches de palmier assem­blées par des chevilles d'olivier.