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Valmy, bataille de

Publié le 13/02/2013

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1   PRÉSENTATION

Valmy, bataille de, première victoire militaire de l’armée révolutionnaire française, remportée contre l’armée austro-prussienne le 20 septembre 1792.

2   LA RÉVOLUTION EN GUERRE

Tenue de contrer la puissance contre-révolutionnaire austro-prussienne, la France déclare la guerre à l’empereur François II le 20 avril 1792. Le pays est alors traversé par un même élan vers une cause commune : la défense de la patrie et de la Révolution. Exaltée par sa récente libération (la chute de la monarchie, le 10 août 1792), une partie du peuple vibre à l’unisson des discours patriotiques sur l’infaillible victoire de la Nation. Dans les zones de contact avec l’ennemi, les volontaires sont nombreux — surtout à partir de juillet 1792, après que l’Assemblée eut proclamé la patrie en danger.

Mais, en dépit de cet élan, la France, en proie à sa propre crise (tentative de retournement de La Fayette, guerre de Vendée, massacres de septembre) et affaiblie par une armée non préparée, subit la guerre. Longwy et Verdun sont prises. Les armées ennemies pénètrent en profondeur, envahissant la Lorraine à la mi-août 1792. La survie du gouvernement révolutionnaire ne dépend plus alors que du sort des armes.

3   UNE « SIMPLE CANONNADE «

Quoiqu’éreintées par une épidémie de dysenterie et victimes d’une guérilla rurale incessante, les troupes austro-prussiennes décident de franchir la région accidentée et boisée de l’Argonne (frontière naturelle entre la Lorraine et la Champagne), au-delà de laquelle il n’y a plus aucun obstacle naturel avant Paris. Résolu à arrêter cette progression sur la route de Châlons, Dumouriez, commandant de l’armée française, établit une ligne de défense dans la boue de l’Argonne. Rejoint par Kellermann le 19 septembre 1792, il attend le duc de Brunswick.

Le 20 septembre, la stratégie française — couper Brunswick de ses arrières — l’emporte. La victoire intermédiaire de Brunswick à la Croix-au-Bois force les Français à se replier sur le fameux plateau de Valmy pour contre-attaquer. Mais là, en dépit de la canonnade fournie des Austro-prussiens — que la pluie a rendue moins meurtrière —, les Français forcent Brunswick à la retraite, après quatre heures de combat.

La bataille de Valmy n’ayant fait « que « cinq cents victimes, elle n’apparaît dès lors rien de plus qu’une simple canonnade.

4   LE POIDS SYMBOLIQUE DE VALMY

Pour les révolutionnaires français, Valmy montre que l’armée, levée en hâte, mal équipée, où cohabitent volontaires, fédérés et soldats d’Ancien Régime, est unie, solidaire pour soutenir la Révolution. La victoire permet à la Ire République — fondée le lendemain de la bataille, le 21 septembre 1792 — de naître sous des auspices favorables, dans un climat de détente, malgré les massacres de septembre.

Dans la victoire, la Patrie et la Révolution trouvent matière à glorification et à justification, tout en constituant une mémoire commune à la Nation nouvelle. Si Valmy n’acquiert pas aussitôt la valeur symbolique qu’on lui connaît, cette bataille joue néanmoins un rôle dans l’épanouissement du sentiment révolutionnaire et dans la cohésion de la jeune République. À ce titre, elle est un fort enjeu de propagande. D’ailleurs, la République cherche aussitôt à prolonger le bénéfice de l’euphorie victorieuse ; et elle y réussit avec Jemmapes, en novembre 1792.

À plus long terme, la résistance du moulin de Valmy, l’image de Kellermann lançant l’assaut sabre au clair et celle des soldats chargeant aux cris de « Vive la Nation ! « en entonnant le Chant de l’armée du Rhin (la future Marseillaise) sont devenues autant d’images emblématiques qui inscrivent Valmy dans la légende révolutionnaire et républicaine.

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