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Watergate, affaire du

Publié le 05/04/2013

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1   PRÉSENTATION

Watergate, affaire du, nom donné à un scandale politique des États-Unis d'après le nom de l'immeuble, situé à Washington, où le Parti démocrate avait installé son quartier général pour la campagne électorale, en 1972, et qui fut cambriolé afin d'y poser des micros clandestins, au profit du Parti républicain. Le scandale se termina par la démission du président des États-Unis Richard M. Nixon, fait sans précédent dans l'histoire de ce pays.

Le cambriolage fut commis le 17 juin 1972 par cinq hommes qui furent arrêtés dans les bureaux du comité national démocrate situés au Watergate (Washington). Leur arrestation finit par révéler un lien avec la Maison-Blanche, qui avait conçu un plan d'espionnage contre des opposants politiques, et la complicité d'un grand nombre de hauts fonctionnaires de l'État, tels que l'ancien attorney général (équivalent du ministre de la Justice) des États-Unis John Mitchell, le conseiller à la Maison-Blanche John Dean, le secrétaire général de la Maison-Blanche H.R. Haldeman, l'adjoint à la Maison-Blanche chargé des affaires intérieures John Ehrlichman ainsi que le président Nixon lui-même.

Le 30 avril 1973, près d'un an après l'effraction et l'arrestation, à la suite du rapport de la commission d'enquête chargée de l'affaire, Nixon accepta la démission de Haldeman et d'Ehrlichman, et annonça la mise à pied de Dean. L'attorney général des États-Unis, Richard Kleindienst, démissionna également. Le nouvel attorney général, Elliot Richardson, nomma un procureur spécial, le professeur Archibald Cox de la Harvard Law School et le chargea de mener une enquête détaillée sur l'effraction du Watergate.

En mai 1973, une commission d'enquête du Sénat, dite « commission Ervin «, chargée des activités présidentielles commença ses auditions publiques et télévisées. Elles livrèrent des révélations surprenantes. Dean témoigna que Mitchell avait ordonné le cambriolage et que tout avait été mis en œuvre pour cacher la participation de la Maison-Blanche. Il affirma que le président avait donné son aval pour que soit acheté le silence des cambrioleurs. L'administration Nixon apporta un démenti véhément à cette déclaration.

2   LES BANDES MAGNÉTIQUES DE LA MAISON-BLANCHE

Le témoignage d'un ancien collaborateur de Nixon, Alexander Butterfield, dénoua l'affaire. Le 16 juillet 1973, Butterfield déclara à la commission que Nixon avait demandé l'installation à la Maison-Blanche d'un système d'écoutes qui permettrait d'enregistrer automatiquement toutes les conversations. La commission demanda immédiatement la remise de huit bandes susceptibles de confirmer les dires de Dean. Nixon refusa de livrer ces bandes, invoquant la sécurité nationale. Le juge de la Cour fédérale de grande instance américaine, John Sirica, décida que Nixon devait remettre les bandes au procureur spécial Archibald Cox, décision qu'une cour d'appel confirma.

Cependant, Nixon resta sur ses positions, et, fort de son droit, ordonna, le samedi 20 octobre 1973, à Richardson de démettre Cox de ses fonctions. Plutôt que de s'exécuter, Richardson refusa et démissionna comme le fit l'attorney général adjoint William Ruckelshaus. Finalement, ce fut le substitut du ministre de la Justice qui congédia Cox.

Un vent de protestations publiques se leva à la suite de ce « massacre du samedi soir «. En réponse, Nixon nomma un autre procureur spécial, Leon Jaworski, et confia les bandes à Sirica. Certaines des conversations assignées manquaient et l'on constata, sur l'une d'elles, un mystérieux blanc. Les experts déterminèrent qu'il résultait de cinq effacements distincts.

En mars 1974, un grand jury mit en accusation Mitchell, Haldeman, Ehrlichman et quatre autres hauts fonctionnaires de la Maison-Blanche pour avoir tenté d'étouffer l'affaire du Watergate et déclara que Nixon était un « complice non mis en accusation «. Le mois suivant, Nixon remit les transcriptions de quarante-deux autres bandes magnétiques. Les conversations révélaient une volonté manifeste de punir les opposants politiques et de contrecarrer l'enquête du Watergate.

En mai 1974, Jaworski demanda soixante-quatre autres bandes à titre de preuves dans les affaires impliquant les fonctionnaires accusés. Nixon refusa. Le 24 juillet, la Cour suprême exigea, à l'unanimité, que Nixon remît toutes les bandes.

Les 29 et 30 juillet 1974, la commission judiciaire de la Chambre approuva trois des éléments déposés pour la mise en accusation de Nixon : abus de pouvoir dans le but de violer les droits constitutionnels des citoyens américains, obstruction dans l'affaire du Watergate et ignorance délibérée des citations à comparaître de la commission.

3   LA DÉMISSION DE NIXON

Le 5 août 1974, trois bandes révélèrent que Nixon avait, le 23 juin 1972, ordonné au FBI (Federal Bureau of Investigation) d'arrêter toute enquête sur l'effraction du Watergate. Les bandes montrèrent aussi que Nixon, lui-même, avait aidé à étouffer la participation de l'administration dans l'affaire.

Plutôt que de faire face à la procédure inévitable de mise en accusation (Impeachment), Nixon démissionna le 9 août. Ce fut la première fois qu'un président américain était acculé à cette décision. Un mois plus tard, son successeur, Gerald Ford, l'amnistia pour tous les délits qu'il aurait pu commettre lorsqu'il était au pouvoir. Nixon fut alors à l'abri de toute poursuite fédérale.

Le scandale du Watergate ébranla sérieusement la foi du peuple américain en la présidence et s'avéra être un test suprême pour la Constitution des États-Unis. Le Watergate montra que, dans une nation de droit, personne n'est au-dessus des lois, pas même le président.

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