Weizsäcker, Richard Freiherr von

Weizsäcker, Richard Freiherr von (1920- ), homme politique allemand, président de la République fédérale d’Allemagne (RFA) de 1984 à 1994.

Né à Stuttgart, au sein d’une grande famille de juristes et de théologiens du Wurtemberg, il a été élevé dans la religion protestante. Son père, Ernst von Weizsäcker, diplomate, fut secrétaire d’État au ministère des Affaires étrangères à Berlin de 1938 à 1943. Son frère, Carl von Weizsäcker, est un éminent philosophe et astrophysicien.

Richard von Weizsäcker a effectué sa scolarité à Copenhague, Berne et Berlin. En 1937 et 1938, il est étudiant à Oxford et à Grenoble avant d’aller servir dans l’armée, dont il sort avec le grade de capitaine de réserve. Après la guerre, il étudie le droit et l’histoire à Göttingen. Il sera promu docteur en droit en 1954. À partir de la fin de l’année 1947 et jusqu’au début de l’année 1949, il est assistant de l’avocat Helmut Becker, qui défendra Ernst von Weizsäcker lors des procès de Nuremberg.

Parallèlement à une carrière dans le commerce et les finances, il s’engage en politique et assume de hautes responsabilités religieuses. Il devient président du Congrès évangélique allemand (1964-1970 et 1979-1981), et membre du synode, du conseil de l’Evangelische Kirche in Deutschland (EKD), l’Église protestante allemande, et du comité exécutif du Conseil œcuménique des Églises (1969-1984). Membre de la CDU depuis 1955, il est élu au comité directeur du parti en 1966 puis au Bundestag, le Parlement allemand, en 1969. De 1972 à 1979, il est vice-président du groupe parlementaire CDU, et de 1979 à 1981, il est l’un des vice-présidents du Bundestag. Maire de Berlin-Ouest (1981-1984), il est élu par le Parlement pour succéder à Karl Carstens à la présidence de la République, avec une majorité sans précédent (832 voix sur 1 017). Le 23 mai 1989, il est réélu au même poste.

En tant que président de la République, Weizsäcker a souhaité ne pas limiter son rôle à des fonctions de représentation. Il a constamment œuvré à l’instauration d’un équilibre entre les différentes forces sociales et a toujours incité les gouvernants du pays à ne pas négliger les problèmes de société et à s’ouvrir aux questions internationales. Tout en maintenant des relations solides entre la RFA et les pays occidentaux, il s’est engagé sur la voie d’une réconciliation avec les pays de l’Est et a cherché à dialoguer avec la République démocratique allemande (RDA). À la suite de la réunification allemande (3 octobre 1990), il a contribué à ce que l’Allemagne joue un rôle déterminant dans la mise en œuvre d’une politique occidentale commune à l’égard des pays de l’Est. À la fin de son mandat, les prises de positions de Weizsäcker, notamment contre l’extrême-droite et la xénophobie en Allemagne, ou contre une modification du droit d’asile, ont suscité un certain nombre de critiques au sein de son parti. Après avoir quitté ses fonctions de président de la République, Weizsäcker est devenu président du conseil d’administration de la fondation Theodor Heuss.