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YOURCENAR, Marguerite de Crayencour, dite Marguerite

Publié le 22/02/2012

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yourcenar

(8 juin 1903-17 décembre 1987)

Ecrivain

 

Orpheline de mère, elle passe son enfance dans la propriété familiale, près de Bailleul et commence l’étude du latin et du grec, avec son père. Elle est, déjà très jeune, une grande lectrice de textes latins et grecs, de romanciers russes et anglais, et pense devenir écrivain. Elle a alors seize ans et vient de passer la première partie de son baccalauréat. Les éditions Perrin acceptent son premier manuscrit, Le Jardin des chimères, qu’elle signe Marguerite Yourcenar, anagramme de son nom. Après la publication, en 1929, d’Alexis ou le traité du vain combat, elle signera désormais de ce nom qui devient légal en 1947, quand elle obtient la nationalité américaine. En 1928, elle entreprend un vaste projet, la vie de l’empereur Hadrien qui paraît en 1951 et marque véritablement son entrée dans les Lettres françaises. Son père, auquel la liait une grande complicité, meurt à Lausanne en 1929. Elle évoque cette figure paternelle avec beaucoup de sensibilité dans la trilogie familiale intitulée Le Labyrinthe du monde, dont le dernier tome, inachevé, paraîtra après sa mort. Les années 30 sont marquées par la publication de La Nouvelle Eurydice, par les voyages et les amitiés — André Fraigneau, Constantin Dimaras, André Embiricos. Marguerite Yourcenar traduit en 1937 les Vagues de Virginia Woolf, qu’elle rencontre. La même année, elle fait la rencontre de Grace Frick qui sera sa compagne pendant quarante ans. Le goût des voyages les conduisent dans le sud de l’Europe, en Italie et en Grèce, jusqu’à la déclaration de guerre en 1939O903. Elle rejoint Grace Frick à New York ; elle écrit peu, enseigne le français et l’italien. En 1947, elle obtient la nationalité américaine et s’installe en 1950 à Petite-Plaisance, dans l’île de Monts Déserts, dans le Maine. Depuis la parution en 1951 des Mémoires d’Hadrien, c’est un auteur reconnu. En 1964, paraît Fleuve profond, sombre rivière, traduction de negro-spirituals et présentation historique de la condition des noirs américains et de son expression à travers ces chants. Elle exprime ainsi son attachement à la lutte pour les droits civiques, dans les années 60, de la même manière qu’elle s’engage, plus tard, aux côtés des écologistes. Gallimard devient son unique éditeur en 1968 avec la parution de L’Œuvre au noir, qui sera, malgré les événements de Mai 68S22, un énorme succès (prix Femina). L’Œuvre au noir est adaptée au cinéma par André Delvaux qui réalise un fort beau film sur la fin de la vie de Zénon. Marguerite Yourcenar est élue à l’Académie Royale de Belgique et sa réception a lieu en mars 1971. C’est lors de ce voyage qu’elle commence à travailler à sa trilogie familiale, Souvenirs pieux (1974) et Archives du Nord (1977) et le dernier volume posthume.

 

Après la mort de sa compagne, en 1979, Marguerite Yourcenar reprend ses pérégrinations, en compagnie de Jerry Wilson. Elle va en Egypte, en Inde, au Japon où elle approfondit sa connaissance du théâtre japonais. Imprégnée de culture classique grecque et romaine, sa curiosité insatiable la porte aussi vers toutes formes d’esthétisme ; en 1980, paraît Mishima ou la vision du vide et en 1984, sa traduction de cinq “ nô ” modernes de Yukio Mishima. En 1980, elle est la première femme élueO306 à l’Académie françaiseK014. Elle y siège au fauteuil de Caillois. Sa réception a lieu en 1981, en présence de Valéry Giscard d’EstaingF395, président de la République. Elle reçoit le prix Erasme à Amsterdam, en 1984 et voyage beaucoup, au Kenya, en Europe du Nord. Après la mort de son compagnon de voyage, en 1986, sa santé se détériore. Elle travaille cependant au troisième volume de sa trilogie familiale et fait paraître, en 1987, une évocation de ses lectures et de ses voyages, accompagnée de photographies en vignettes de Jerry Wilsons : La Voix des choses. Elle meurt en décembre 1987 des suites d’une attaque cérébrale et laisse une œuvre à la langue érudite et nourrie de la fréquentation des œuvres d’art et de l’histoire. 

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