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ARMEMENT : La stratégie de la destruction : l'arme atomique Des moyens de survie : les armes classiques

Publié le 17/12/2011

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L'accession de la France au rang des puissances disposant de la bombe atomique a profondément modifié, depuis une dizaine d'années, les éventualités d'emploi de nos forces armées et, par la suite, les programmes d'armement français. Par -ailleurs, l'engagement de la France, à partir des années « 50 «, dans les organisations militaires découlant de la signature du Traité de l'Atlantique Nord (O.T.A.N.), puis le retrait de nos forces de ces organismes (décidé en mars 1966 par le général de Gaulle) ont inévitablement entraîné l'Armée française à passer, quant à son armement, des dotations parfois un peu périmées, mais largement dispensées par les Etats-Unis d'Amérique à des dotations fort réduites de matériels français, bien conçus pour l'avenir, mais difficiles à payer par le temps présent.

La bombe A

La bombe A prend son énergie dans la « cassure « du noyau d'un atome lourd (Uranium 235 ou Plutonium 239), et en se désintégrant par radio-activité, l'Uranium 235 dégage des neutrons. En éclatant, un noyau d'uranium donne, en moyenne, 2,47 neutrons, et ceux-ci peuvent donc venir décomposer un autre atome d'uranium en le frappant, ce qui constitue la « réaction en chaîne «.

« Doter une armée, une marine, une aviation, et un clavier de moyens nucléaires, de toutes les armes dont l'emploi est impliqué dans l'ac­ ceptation de pareilles missions, constitue une charge incontestablement très lourde; et pour que la charge puisse être supportée par la na­ tion, il faut aujourd'hui l'alléger en faisant des choix.

La France, dans les discussions par­ lementaires qui se sont déroulées en 1970, s'est vue ainsi obligée d'accorder la priorité à la qualité de l'armement, quitte à faire des éco­ nomies en effectifs « troupe », tandis qu'elle donnait le pas aux armes puissantes sur les armes légères.

En même temps, notre retrait du système stratégique atlantique a réinvesti l'Armée fran­ çaise de missions stratégiques après vingt-cinq années d'engagements « au détail ».

C'est donc par une étude des armes stratégiques qu'il con­ vient d'aborder l'analyse de la panoplie des armements français, si nous voulons en con­ naître d'abord l'élément le plus nouveau, l'élé­ ment le plus puissant, l'élément vraiment pri­ mordial.

LES ARMEMENTS STRATEGIQUES La stratégie étant une mise en œuvre de tous les moyens capables d'amener l'adversaire à merci, y compris éventuellement une « capitu­ lation sans condition », les statèges ont de tous les temps cherché de nouvelles armes ou de nouvelles démarches pour résoudre le plus complètement leur problème, au fur et à mesure que des progrès techniques, scientifiques et in­ dustriels offraient aux belligérants de nouveaux points d'application pour leurs forces et de nou­ velles forces à mettre en jeu pour accomplir leur dessein.

L'intrusion du fait atomique sur le champ de bataille, au mois d'août 1945, a largement ouvert une incroyable voie nouvelle aux stra­ tèges, en mettant entre leurs mains non plus de quoi atteindre, blesser, tuer, décimer ou détruire l'adversaire, mais bien de quoi le faire instantanément disparaître.

Nous voilà loin de cette « guerre totale », dont l'évocation terro­ risait les contemporains de Bismark, Guil­ laume II, et même Hitler.

Cette guerre dite totale s'en prenait, hors de toute tradition guerrière, hors de toute conven­ tion humanitaire , et au-delà du rideau des combattants armés en uniformes, à tous les po­ tentiels d'un pays, qu'ils relèvent ou non d'un ministère dit de la guerre.

La naissance et le rapide développement d'une Aviation, interve­ nant dans une troisième dimension jusqu'aux profondeurs du pays, bien au-delà de la « zone des armées », semblaient fournir le moyen par excellence pour perpétuer pareilles aggressions sur les points vitaux , non plus même des forces armées, mais bien de toute la nation, ainsi me­ nacée d'une atteinte fonctionnellement mortelle.

Cependant une entreprise de guerre totale supposait, dans les années « 30 » , une supé­ riorité aérienne, une richesse logistique, une invulnérabilité propre, et une impossibilité de coalition adverse, qu'Hitler et les chefs de sa Wehrmacht étaient bien incapables de pou­ voir escompter, s'ils venaient à s'en prendre aux voisins européens, qui mettaient barrages à l'expansion continuelle de l' « espace vital » Grand-Allemand.

Il leur fallut donc chercher, imaginer, et préparer une autre forme de guerre.

Ce fut la Blitzkrieg : guerre-éclair, qui cisaille le dispositif ennemi par le fer des blin­ dés et le feu des stukas, pour porter une pointe mortelle au cœur même du Pays, avant qu'il ait eu le temps de comprendre, se ressaisir, col­ mater, réagir.

Quand les années 1944 et 1945 eurent amené les forces américaines et russes au contact étroit d'une armée allemande, qui n'avait certes plus les ailes de la victoire, mais encore la volonté de vivre, peut-être même de vaincre un jour, toutes les conditions étaient alors réalisées pour que les Alliés puissent entreprendre une action de guerre totale, qui allait les conduire à « la capitulation sans condition » de l'Alle­ magne, au soir du 8 mai 1945 .

Allié de l'Axe, le Japon pouvait cependant survivre, lutter des années et épuiser finale­ ment la résolution de guerre des Américains.

Les Etats-Unis d'Amérique ne pouvaient cou­ rir le risque d'être les victimes d'une guerre d'usure en Asie, après avoir gagné la guerre totale menée en Europe.

Or, il est bien cer­ tain que leur spectaculaire position de force comportait aussi un peu de cette fragilité dont souffraient, dans l'été de 1940, les succès tonitruants de la Wehrmacht.

Dans ces condi­ tions les Etats-Unis devaient, eux-aussi, à leur tour, se rallier à la stratégie salvatrice de la Blitzkrieg.

Les .

savants furent mobilisés dans une véritable course contre la montre.

Le 16 juillet 1945, dans le désert du Nouveau­ Mexique, les Américains réussissaient à pro­ duire la première explosion nucléaire du monde.

Le 24 juillet, le Président Truman en informe Staline, qui n'a pas encore éprouvé le besoin de déclarer la guerre au Japon.

Le 6 aolÎt 1945 un avion américain lance au-dessus d'Hiroshima la première bombe de guerre atomique, qui fait 80 000 morts.

Le 8 août, la Russie se range aux côtés des Américains qui sont, depuis 48 heures, devenus maîtres de toute stratégie à l'échelon mondial.

Le lendemain, l'explosion d'une deuxième bombe, cette fois-ci sur Naga­ zaki, oblige le Japon à reconnaître sa dispa­ rition en tant qu'Etat libre doté d'une Armée : il remet au détenteur de la bombe atomique sa « capitulation sans condition ».

Le 23 septembre 1949 - quatre ans plus tard -les Russes ont, à leur tour, la bombe atomi­ que.

Le 2 octobre 1952, la prem1ere bombe ato­ mique anglaise explose en Australie.. »

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