Devoir de Philosophie

Déchets

Publié le 05/01/2012

Extrait du document

En période d'abondance, les activités visant à récupérer le gaspillage ne sont pas très cotées dans l'échelle sociale. On admire que les chiffonniers d'Emmaüs fassent vivre des communautés entières du seul ramassage des rebuts, mais leur exemple ne suscite pas l'émulation générale. La récupération semble marginale. En France, c'est pourtant une industrie de longue date regroupant 30 000 personnes et réalisant 10 milliards par an de chiffre d'affaires. Les ferrailles récupérées fournissent environ 30 % de la production d'acier; le recyclage des métaux non ferreux 50% du plomb, 38% du cuivre, 30% du zinc, 27 % de l'aluminium consommés dans le pays.

« Déchets 75 capacité des unités de désencrage en France n'était que de 10 000 tonnes par an en 1978).

Un résidu n'est plus un déchet : c'est une ressource qui attend l'innovation technique capable de la rendre utilisable.

4 Environ 40% de la population mondiale souffre de sous-alimentation.

Le risque de pénurie alimentaire assom­ brit l'horizon 2000.

L'art d'accommoder les restes devient opération de survie.

Le lactosérum des laiteries qui empoisonnait les rivières engraisse les porcs avant de fournir de la poudre de lait aux humains.

Le marc de raisin mis en fermentation chauffe des potagers sous serre plastique.

Mais surtout, à partir de déchets de papier, d'eaux industrielles usées, de rebuts agro-alimen­ taires générateurs d'hydrates de carbone on pense obtenir, par micro-organismes interposés (algues, champignons, bactéries), les millions de tonnes de protéines comestibles qui écarteraient le spectre de la faim dans le monde.

5 La matière se dégradant à chaque étape de sa trans­ formation, le recyclage intégral reste une " utopie écono­ mique "· La récupération la plus poussée reculera seule­ ment l'échéance de leur disparition pour les ressources non renouvelables (de 154 à 235 ans pour le chrome, par exemple).

Elle ne saurait assurer la poursuite indéfinie de la croissance, ni mettre un terme à l'exploitation dan­ gereuse de la planète.

La perspective expansionniste (recycler les déchets pour produire davantage d'objets à consommer de plus en plus vite) s'oppose à celle des écologistes : réduire d'abord le volume des déchets en allongeant la durée de vie des biens, en réduisant leur r nombre, en changeant de mode de consommation.

• Voir aussi : Agriculture biologique, Club de Rome, Energies nouvelles, Forêts, • Géographie de la faim "·. »

↓↓↓ APERÇU DU DOCUMENT ↓↓↓

Liens utiles