Eau et partage
Publié le 12/02/2012
Extrait du document
L’eau est un élément naturel abondant, seulement toute l’eau n’est pas ressource. En effet, seul une partie des 3% du volume total d’eau douce pourrait être exploitable. L’eau ressource inégalement disponible, présente un accès contrasté entre les sociétés : la répartition sur terre du cycle de l’eau est inégale selon le climat. Les régions continentales équatoriales, la façade tropicale orientale des continents et les zones tempérées sont plus arrosées. A l’inverse, les régions arides, le long des tropiques, sont victimes de stress hydrique voire de pénurie d’eau ; c’est notamment le cas au Moyen-Orient. Cette région du globe est un espace compris entre la Turquie au nord, l’Egypte au Sud et la péninsule arabique à l’est. Le Moyen-Orient connaît aujourd’hui un ensemble de difficultés liées à la mobilisation de l’eau : cette ...
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interétatiques.
Mobile par nature, l’eau ignore les frontières politiques.
Ainsi, le Nil fleuve versant égyptien, est
partagé entre l’Egypte et le Soudan.
L’aquifère de Disi est également tiraillé entre deux Etats, la Jordanie et
l’Arabie Saoudite.
Ce découpage crée des taux de dépendances extrêmes entre relations interétatiques,
conditionnant alors le développement de tensions au Moyen-Orient.
Nous pouvons notamment citer divers
conflits dernièrement apparus faisant intervenir de nombreux Etats : Syrie et Irak sont en conflit avec la
Turquie, à l’origine de construction de barrages en amont du Tigre et de l’Euphrate et qui donc prive ces pays
d’une partie de l’eau de ces fleuves, ou encore des palestiniens ne disposant que de 20 % de l’eau en
provenance de Cisjordanie alors qu’ils estiment juste de bénéficier de 80% de la ressource.
Aussi, l’utilisation des eaux du Nil par l’Ethiopie et le Soudan est devenue, en raison de l’explosion
démographique et de l’urbanisation croissante, une question de survie pour ces sociétés, situation ne
favorisant en aucun cas l’Egypte, voyant ses ressources en eau diminuer.
Ces tensions géopolitiques autour du partage de l’eau sont de plus avivées par une absence de cadre juridique
internationale.
Ces problèmes géopolitiques observés ne constituent pas une unique préoccupation au Moyen-Orient : nous
pouvons également y noter divers problèmes environnementaux.
Dans cette région, les problèmes liés à l’environnement se sont fortement accentués au cours des dernières
années, menaçant le mode de vie des générations futures.
Les ressources en eau de cette région du globe sont grandement maîtrisées par un ensemble d’aménagements,
consistant à stocker l’ensemble de la ressource disponible.
La construction de barrages hydrauliques,
notamment, s’avère très utile à la mobilisation de cette eau.
Seulement, ces aménagements sont causes
d’autres problèmes, liés à l’environnement.
Nous pouvons nous appuyer sur l’exemple de l’Egypte et de ses nombreux barrages hydrauliques construits le
long du Nil.
Celui d’Assouan, principalement, retient les limons du Nil, provoquant un recul du delta,
conséquence d’une augmentation du niveau de la mer.
Une grande partie du littoral égyptien se trouve alors
dangereusement affectée par un risque d’inondation en cas d’élévation d’un mètre du niveau de la mer.
Les
flux sédimentaires du fleuve se trouvant perturbées par le barrage, désavantagent également la fertilité des
terres arables, dont les sédiments constituent un dépôt important et nécessaire.
Le dessalement de l’eau, autre procédé grandement utilisé par l’Arabie Saoudite, présente également de
majeurs risques pour l’environnement sur de long terme.
En effet, la désalinisation de l’eau de mer est une
technique coûteuse réservée aux pays riches et présente un coût environnemental élevé ; la technique rejette
en grand volume de la saumure, eau dont la concentration en sel est très élevée.
Enfin, le Moyen-Orient est loin d’atteindre un important objectif lié à l’environnement, à savoir celui de réduire
de moitié, à l’horizon 2015, la proportion des personnes n’ayant accès ni à de l’eau potable ni à des
installations sanitaires de base améliorées.
Cette région du globe, tend à surexploiter la ressource afin de
répondre aux besoins croissants mais ne semble pas faire preuve de remise en question quant à la façon de
gérer la ressource pour permettre un engagement vers un mode de développement plus durable.
Pour conclure, le gaspillage et la pollution de l’eau sont indéniables, et risquent d’occasionner plus de pénuries
au Moyen-Orient.
Malgré l’absence de cadre juridique mondiale et la présence d’incroyables problèmes
géopolitiques et environnementaux dans cette zone, il est perçu de timides efforts de coopération à l’échelle
nationale, comme entre la Turquie, la Syrie et l’Irak, qui furent en commun accord pour l’ouverture d’un
Institut de l’eau en 2008.
Malgré les actions de sensibilisation et les améliorations importantes et régulières
enregistrées au cours de la dernière décennie, la région est menacée par la réduction des ressources en eau
par habitant, par la perte de terres arables par des problèmes de santé liés à la pollution puis enfin, par la
détérioration des zones côtières et des ressources marines vulnérables.
Par conséquent, le Moyen-Orient a
encore tout à prouver sur le plan d’un développement durable.
Toutefois, la communauté internationale a pris connaissance de l’enjeu puisque l’accès à l’eau et à
l’assainissement pour tous fait partie des engagements pris au titre des Objectifs du Millénaire….
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