Greffer un coeur artificiel

« La recherche se poursuit Pas question donc d'arrêter les recherches.

Ce coeur artificiel doit être greffé dans un premier temps sur trois autres patients afin de vérifier la sécurité de la prothèse.

Elle sera ensuite étendue à une vingtaine d'autres pour la seconde phase de l'expérimentation.

Celle-ci, focalisée sur les "aspects qualitatifs d'efficacité", doit durer cinq ans.

Tous les patients en insuffisance cardiaque ne pourront pas bénéficier de cette prothèse.

L'appareil de 900 grammes, plus lourd qu'un coeur humain (300 g), ne peut pour l'instant être implanté que chez des personnes corpulentes: il est compatible avec 70% des thorax des hommes et 25% de ceux des femmes.

Autre obstacle, le prix.

Ce coeur high-tech coûte environ 160 000 euros, autant qu'une greffe et ses suites opératoires.

3) Piste de réflexion : "L'évolution normale de la médecine" ou progrès « contre- nature » ? Le cœur est l’organe emblématique de la vie humaine.

C’est pourquoi l’apparition de ce cœur artificiel fait débat.

Les POUR Pour certains, ce cœur artificiel représente "un vrai espoir pour de nombreux patients", "C'est probablement l'avenir de la médecine cardiaque". "Cela permettra de résoudre les problèmes de pénurie de greffes cardiaques.

On en réalise 200 par an en France, mais cela ne couvre pas tous les besoins des patients.

Car il n'y a pas assez de greffons.

Avec ce coeur artificiel, c'est une nouvelle ère de la chirurgie cardiaque qui s'ouvre", s'enthousiasme le professeur Jean-Noël Fabiani, chef du service de chirurgie cardio-vasculaire de l'Hôpital européen Georges-Pompidou. Depuis toujours, les progrès de la médecine et les progrès technologiques favorisent la croissance de l’espérance de vie des êtres humains.

Cette avancée est donc une suite logique vers la prolongation de la vie. Les CONTRE L’implantation d’un nouveau cœur artificiel a été unanimement et justement saluée en France.

Cette prouesse technique ne va pas toutefois sans soulever de nouveaux questionnements économiques, médicaux et éthiques. Si la transplantation représentait « la transmission du flambeau de la vie » d’une personne à une autre, symbolisant le partage, il n’en est pas de même pour le cœur artificiel.

La première implantation expérimentale de la prothèse cardiaque française vient rappeler le fondement éthique du système en vigueur des greffes d’organes: une chaine de solidarité entre les morts et les vivants –une fraternité biologique fondée sur la triade bénévolat-anonymat- gratuité.

A l’inverse la perspective d’un cœur artificiel performant et «intelligent» s’inscrit tout naturellement dans l’espace marchand et réglementaire. De plus, un cœur humain, même transplanté reste humain et a donc une espérance de vie limitée.

Il n’en est pas de même pour le cœur artificiel qui laisse présager (dans un futur propre ?) des être immortels ou mêmes des « cyborgs » prenant la place des être humains.

Robot humanoïde, cyborg et autres androïdes font en effet depuis longtemps partie de l’imaginaire collectif.

Depuis très longtemps le robot est un sujet de littérature fréquent (en 1818, Frankenstein de Mary Shelley) mais aussi de cinéma (Robocop, Terminator, Irobot, wall-E, I-A etc.). »