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La déforestation

Publié le 30/12/2018

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FORETS PRIMAIRES EN PERIL

 

Au début des années 1970, des scientifiques lancent les premiers cris d'alarme : la disparition des forêts primaires, particuliérement dans les régions tropicales, risque de mettre en péril la biodiversité des écosystèmes, mais aussi la vie humaine sur la Terre.

 

Depuis, nombre d'organismes internationaux se sont mobilisés, et le développement durable s'est progressivement imposé comme référence incontournable.

 

Pourtant, la déforestation se poursuit On estime ainsi qu’entre 150000 et 250000 km2 de forêts disparaissent chaque année, pour une bonne part des forêts dont la formation s'est faite sur des millions d'années.

LA FORÊT, UN ÉCOSYSTÈME TERRESTRE

Les premières forêts sont apparues il y a quelque 380 millions d'années, formant alors, avec les océans, un écosystème majeur de la biosphère. L'environnement physique forestier varié, conjugué à la vie végétale et animale qu'il recèle, constitue ce système écologique. Donc, tout changement dans la composition de la forêt engendre un changement dans l'écosystème tout entier.

Une large variété de forêts

 

La forêt boréale, la plus vaste, s’étend en un anneau autour du cercle polaire. C'est la taïga de Sibérie, la forêt hudsonienne du nord du continent américain. Ce milieu froid, aux sols acides et le plus souvent gelés, présente une grande fragilité en raison de sa monospécificité : il s'agit avant tout de forêts de conifères.

 

La forêt équatoriale, que l'on trouve particulièrement en Afrique et en Amérique latine, ainsi qu'en Asie du Sud-Est, est remarquable pour sa végétation luxuriante. Située en zone humide et chaude, elle est également dénommée forêt pluvieuse tropicale.

 

La forêt de mangroves, longtemps assimilée à un lieu insalubre, est essentiellement située le long des littoraux dans les zones tropicales.

Près de 100 000 km2 de mangroves sont aujourd'hui répertoriés. D'une très grande richesse en termes de biodiversité, elles protègent les côtes des cyclones et des raz-de-marée.

La forêt des zones tempérées, répartie principalement sur le continent nord-américain et en Europe, est aussi nommée forêt caducifoliée : la majorité des arbres y perdent leurs feuilles en hiver. On distingue un type de forêt de petite taille, sur le pourtour méditerranéen (Europe du Sud, Afrique du Nord, Turquie, Liban...), et une grande forêt méridienne, qui s'étend entre l'Alaska et la Californie. Avec des caractéristiques à la fois de forêt boréale et tropicale, cette dernière abrite les arbres parmi les plus vieux et les plus hauts du monde, tels les séquoias géants, pouvant atteindre plus de 100 m de hauteur.

 

En montagne, la composition des forêts change avec l'altitude et le climat abritant une majorité d'arbres qui gardent leurs feuilles en hiver - d'où le nom de forêt sempervirente.

 

Des Fonctions écologiques

 

FONDAMENTALES

La forêt joue un rôle fondamental du point de vue écologique : elle préserve les sols de l'érosion et sauvegarde leur fertilité ; elle les alimente en substances nutritives et se nourrit elle-même de matières en décomposition. Elle retient ainsi les ruissellements et fait fonction de filtre sur l'eau, sur l'air et sur les sols. Création d'un microclimat Avec un taux d'humidité supérieur à celui du milieu terrestre non boisé qui l'entoure, des températures inférieures en période chaude et supérieures en période froide, la forêt crée son propre climat et atténue les effets du vent.

 

Le cycle de l'eau

 

Le rôle des forêts dans la pluviosité d'une région est considérable : les racines puisent dans les nappes souterraines et font remonter les substances nutritives de l'eau et du sol vers les branches et les ramures. Ainsi, les feuilles des arbres, par évapotranspiration, maintiennent l'humidité dans l'atmosphère. Le rôle de filtre et de rétention de l'eau, lors de fortes pluies, est particulièrement important dans les forêts alluviales, c’est-à-dire en bordure de fleuves et rivières.

« la forêt indonésienne en 1997.

Facteurs naturels et pratiques humaines sont simultanément incriminés.

FACTEURS ANTHROPIQUES Même si la majorité des dégâts ont été commis depuis une soixantaine d'années, l'homme a de tout temps contribué à la dégradation de son environnement naturel.

• la grande forêt de cèdres du Liban a commencé à dépérir il y a 5 000 ans, jusqu'à une disparition totale au début de notre ère.

les Phéniciens exportent alors vers l'Égypte des billes de cèdre destinées à la construction de temples, de felouques, puis à l'alimentation des flottes de Mésopotamie et de Syrie.

• En Chine, le déboisement s'est étalé sur plusieurs siècles.

• La France a connu une période de sévère pénurie de bois en raison de la surexploitation des forêts, au XVIII' siècle.

Des espèces ont ainsi complètement disparu de notre territoire, comme le peuplier noir et l'orme champêtre.

La pollution Dans les années 1970, on constate un dépérissement des forêts d'Europe de l'Est et de l'Ouest.

du Québec et des États-Unis : des arbres meuren� des feuilles jaunissent, les résineux perdent leurs aiguilles de manière précoce, et on note une acidification des sols.

la pollution est accusée : rejets industriels dans l'atmosphère et dans les eaux des rivières s'étendant indirectement aux nappes phréatiques, pluies acides, ozone.

Une agriculture dévastatrice Agriculture intensive et surpâturage ouvrent la voie à des déforestations massives.

l'agriculture itinérante, consistant à mettre le feu à une forêt ou à une savane à des fins de culture, pratiquée dans de nombreux pays du Sud, ne remplit plus son rôle, dans la mesure où les temps de jachère sont raccourcis dans un souci de rendement À moyen terme, c'est l'érosion des sols, suivie de la désertification.

Urbanisation et fronts pionniers L:incessante construction de routes, d'habitations, d'usines et de manière plus générale l'expansion humaine incitent à raser des espaces boisés.ll en est de même avec l'exploitation des minerais, qui, de plus, s'accompagne souvent de rejets nocifs pour l'environnement.

Ainsi l'orpaillage en Guyane contamine-t-il, par les rejets de mercure, toute la chaine alimentaire - des sols aux Amérindiens, en passant par la faune amphibie.

• En outre, au nom du développement économique, des populations sont déplacées pour « coloniser » d'autres régions.

C'est le cas du Tibet avec les Chinois, pour lequel colonisation et déforestation vont de pair.

l'Amazonie a également vu sa population passer de 2 à 20 millions entre 1960 et 2000, avec l'installation organisée d'une grande partie de petits agriculteurs en provenance du Nordeste.

Un tel phénomène a bien entendu, aussi, des conséquences culturelles, dans la mesure où un changement de milieu géophysique implique pour les populations une perte de leurs pratiques traditionnelles et de leurs connaissances ancestrales.

lA FORfT TROPICALE, LA PLUS EXPOStE Avec 7 % de la surface de la planète, la forêt tropicale recèle près de la moitié des espèces végétales et animales.

Déforestation pour la monoculture, animaux chassés par le feu et l'agriculture, braconnage : la liste est longue des dégâts infligés aux forêts tropicales.

Costa Rica, Côte­ d'Ivoire, Indonésie, forêts du bassin du Congo en Afrique ont ainsi vu leur surface se réduire de manière drastique tout au long du xX' siècle.

Or la forêt tropicale est tout particulièrement vulnérable, en raison de la grande fragilité de ses sols.

L'Amazonie, poumon de la planète Répartie sur huit États, mais située en majorité sur le territoire brésilien, l'Amazonie représente rien de moins que 50% de l'oxygène produit dans le monde.

Or ce « poumon » subit une dtforestlltlon massive-5,8 millions d'hectares par an - au profit de vastes exploitations qui pratiquent la culture intensive du soja, de la canne à sucre et du manioc.

À la fin des années 1960, une route entre Belem et Brasilia, puis la Transamazonienne e� aujourd'hui, une immense artère destinée à faciliter le transport du soja entre la région du Mato Grosso et la côte ont dessiné un véritable axe de déforestation.

Une fois que ces voies sont ouvertes, des petits exploitants saisissent l'occasion pour accéder à de nouveaux espaces.

leurs terres viables sont ensuite rachetées par d'importantes structures agro-industrielles ou pour l'élevage de bovins.

Les sols travaillés mécaniquemen� avec un apport massif d'engrais, se trouvent rapidement appauvris.

Forêts d'Afrique et d'Asie • Au deuxième rang de la déforestation derrière I'Amazonie, le Myanmar (Birmanie) voit ses exploitations de teck contrôlées par la junte militaire, qui trouve dans les bénéfices de telles exportations le moyen de consolider son pouvoir.

• l'Indonésie, avec les forêts de Bornéo et de Sumatra, perd près de 2 millions d'hectares par an, remplacés par de vastes plantations de palmiers à huile, notamment pour la production de biocarburant.

• Avec 2 millions de kilomètres carrés, la forêt du bassin du Congo est l'autre poumon de la planète ; mais 8 000 km' disparaissent chaque année, selon le WWF (World Wildlife Fund for Nature).

la surexploitation d'essences comme le moabi, le sipo et le wengé en est la première cause.

L'ENVIRONNEMENT CHAMBOULÉ les conséquences de la déforestation sur les sols, l'hydrographie, l'atmosphère e� finalement, le climat sont majeures.

• Quelque 600 tonnes de carbone par hectare arraché :c'est ce qui se dissipe dans l'atmosphère chaque fois qu'une forêt primaire est coupée.

Quant aux sols des forêts tropicales, ils s'érodent au soleil, sont lessivés par les pluies et se transforment rapidement en cuirasses de latérite.

• La diminution du taux d'humidité dans le nouveau milieu a un impact sur les populations animales, et le cycle de l'eau s'en trouve perturbé, entraînant une élévation du niveau des rivières et davantage de vulnérabilité lors des inondations, puisqu'il n'y a plus de racines pour retenir l'eau.

À 100 rn au-delà des zones coupées, les arbres perdent leur vitalité et leur résistance.

DES ESPÈCES MENAC tES D'EXTINCTION Parmi les espèces animales en danger, le gibbon noir,l'orang-outan, le calao et le rhinocéros de Sumatra, le grand panda en Chine, le Ugre de Sibérie, le léopard.

le Rwanda tente de sauver ses derniers gorilles.

Et les bonobos du Congo risquent de disparaître si la forêt continue d'être livrée au pillage des sociétés d'exploitation du bois.

VERS UNE GESTION DURABLE DES FORÊTS la difficulté d'une gestion durable réside dans les conflits d'utilisation des sols forestiers ainsi que dans la responsabilisation des acteurs publics, encore majoritaires, mais aussi privés.

DE Rto 1!192 À JoKANNESBURG 2002 Du sommet de la Terre à Rio de Janeiro en 1992 à celui de Johannesburg.

en 2002, les déclarations de principe ont été nombreuses.

Un consensus s'est constitué autour de la nécessité de conserver les différents types de forêts sans hypothéquer les ressources des générations futures.

Rio, 1!192 : dédarations de principe À Rio, en 1992, 108 chefs d'État et de gouvernement adoptent l'agenda 21 planétaire, un plan d'action pour le développement durable au xxt• siècle.

Son chapitre 11 concerne les forêts.

la conférence de Rio donne lieu à une énumération de vœux et orientations générales concernant la gestion et l'exploitation écologiquement viable de tous les types de forêts.

En 1997, un forum intergouvernemental sur les forêts, réuni sous l'égide de la Commission du développement durable des Nations unies, est créé.

Il travaille à élaborer des propositions d'actions et à mettre en forme un cadre légal international pour la protection des forêts.

Convention sur la biodiversité, 1!192 Adoptée par 187 pays, cette convention reconnaît la conservation de la diversité biologique comme « une préoccupation commune à l'humanité ».

Relativement aux forêts, elle inscrit la nécessité d'une gestion durable des forêts anciennes.

Un organe financier, le Fonds pour l'environnement mondial (FEM) est créé.

Entre 1992 et 2000, sur des investissements de plus de 1 milliard de dollars, les projets forestiers sont bénéficiaires à hauteur de la moitié.

Johannesburg.

2002 En 2002, le sommet mondial de Johannesburg réitère les déclarations en faveur de la survie des forêts, et des valeurs culturelles et spirituelles qui y sont rattachées.

À l'initiative des États-Unis et de l'Afrique du Sud naît le Partenariat pour les forêts du bassin du Congo (PFBC).

Entériné à Johannesburg.

il regroupe les gouvernements des États concernés, des pays industrialisés -parmi lesquels la France -ainsi que des bailleurs de fonds, ONG environnementales et associations d'entrepreneurs de la filière bois : en tout, 29 partenaires.

Des organismes impliqués Dans la pratique, des organismes comme la FAO, le WWF, des instituts et des centres de recherche, des ONG prennent le relais et travaillent sur le terrain pour proposer des méthodes de gestion durable des ressources forestières.

Ils interviennent dans un souci d'amélioration des conditions économiques, environnementales, sociales et culturelles.

Reforesttd/on, zones décrétées patrimoine mondial par l'Unesco, création de parcs nationaux sont quelques-unes des mesures prises.

Cependant, l'interdiction d'accès aux ressources d'une région forestière génère souvent des effets pervers.

Il en est ainsi des populations dont les modes de vie sont bouleversés, les conditions économiques altérées et qui, finalemen� pâtissent des abus passés perpétrés par des entreprises nationales ou multinationales du bois.

Des priorités Maintenir la diversité génétique est une priorité : les forêts d'essences variées et d'âges différents sont en effet bien plus robustes et résistantes aux maladies et aux parasites que les forêts d'une espèce dominante.

• la conservation est aussi permise grâce à des arboretums.

• La détection et la prévention des feux sont une gageure relevant tant des politiques publiques dans les pays du Nord que d'une gestion efficace des méthodes d'agriculture sur brûlis dans les pays du Sud, en prenant en compte les temps de reconstitution des zones forestières.

Reboisement et aménagements • Si les forêts d'Europe voient leurs surfaces croître (1 million d'hectares par an en moyenne), la reforestation est aussi pratiquée en Asie, avec des espèces comme l'eucalyptus, l'hévéa ou l'acacia.

• l'aménagement comme lieu de loisirs, retenu dans les pays du Nord, peut se transformer en éco tourism e dans les pays du Sud.

Le Costa Rica en tire aujourd'hui davantage de bénéfices que du café et de la banane.

Agroforesterie l'agroforesterie combine agriculture et productions forestières.

la rotation des cultures permet de cultiver, par exemple, sur de petites surfaces, du riz, du café, des arbres fruitiers, des légumes, en alternance avec des productions de résine, de latex ou de bois dur.

Cette méthode, qui associe plusieurs villages, réduit la dépendance à une seule source de revenus, permet d'allier des productions de court et long termes, et renforce la fertilité du sol.

De plus, elle associe savoir-faire ancestraux et techn iq ues modernes de production.

en France, a marqué les esprits.

la multitude de pins tombés comme des allumettes, dans la région du Sud-Oues� a révélé le caractère très fragile des plantations et des forêts secondaires créées par l'homme.

En plus de la reforestation entreprise, soutenue notammen t par I'ONF (Office national des forêts), une régénération naturelle s'est produite, plus riche sur les sols calcaires.

Dans les carrières ouvertes par la tempête, des graines conservées durant des années dans les sols ont germé, des insectes sont réapparus.

• lors d'incendies, des phénomènes de régénération naturelle se produisent aussi : les semences renfermées dans les sols sont alors dispersées, donnant naissance à un nouveau paysage.

• Par ailleurs, il est avéré qu'une coupe de bois pratiquée de manière efficace peut renforcer la diversité d'une forêt et de ses espèces.

VERS UNE CONSOMMATION RESPONSABLE Diverses initiatives se proposent de sensibiliser le consommateur a risque de la déforestation.

• Le label FSC (Forest Stewardship Council), créé à l'init iative de diverses ONG impliquées, certifie que le bois et le papier sont issus de l'exploitation de forêts gérées de manière durable ; de même, les certifications européennes PEFC, répondant aux critères d'Helsinki de 1993, garantissent le maintien de la diversité, de la vitalité et des fonctions de protection des forêts.

• Aujourd'hui, nombre de plantations de forêts secondaires sont réalisées en France pour des usages très variés : chêne, épicéa, frêne, mélèze, merisier, etc., présentent des caractéristiques de qualité et d'esthétique suffisantes pour satisfaire le consommateur et limiter ainsi les importations en provenance des forêts tropicales.. »

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