Le pont de Normandie: prouesse technique et promesses économiques

Audacieux défi que celui de jeter 70 000 mètres cubes de béton léger et 19 900 tonnes d'acier entre

Honfleur et Le Havre. Le pont de Normandie a ainsi, d'emblée, frappé le public par sa structure aérienne et l'ampleur pharaonique de ses dimensions : accrochés aux deux pylônes de 215 mètres qui dominent la vallée de la Seine, 184 haubans obliques supportent une travée centrale de 856 mètres ; d’une longueur totale de 2 141 mètres, l'ouvrage pulvérise les records antérieurs et s'impose comme le plus long pont à haubans du monde. Seize années de réflexion et de concertation, près de sept ans de travaux, ont préludé à sa mise en service. Un tunnel avait d'abord été envisagé, avant que le projet d'un grand pont d'envergure nationale ne soit définitivement retenu. Depuis 1959, le pont de Tancarville

Inauguré le 20 janvier 1995 par Édouard Balladur et ouvert une semaine plus tard à la circulation, le pont de Normandie, gigantesque ouvrage de béton et d'acier, enjambe l'estuaire de la Seine, entre Le Havre et Honfleur. L'idée qui a présidé à sa conception est simple : relier par le plus court chemin la Haute- et la Basse-Normandie, et créer une dynamique entre les deux rives du fleuve. Ce chantier de plus de deux milliards de francs aura mobilisé les collectivités locales et territoriales, les géants du bâtiment et les ingénieurs de l'équipement.

Par-delà la performance technologique, une question demeure : le pont de Normandie saura-t-il contribuer efficacement à l'aménagement du territoire ?