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Albin Michel - médias & information.

Publié le 22/05/2013

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Albin Michel - médias & information. 1 PRÉSENTATION Albin Michel, maison d'édition française, fondée en 1900. 2 UNE ASCENSION REMARQUABLE C'est en 1900 qu'Albin Michel (1873-1943), libraire expérimenté, fonde la maison d'édition qui porte encore son nom. Il publie l'Arriviste, de Félicien Champsaur et choisit de proposer aux lecteurs des auteurs grand public aussi populaires que Henry Gauthier-Villars, plus connu sous le pseudonyme de Willy. Le véritable essor de l'entreprise date de l'immédiat après-guerre, lors de la sortie en 1919, du roman l'Atlantide de Pierre Benoit pour laquelle Albin Michel n'hésite pas à engager des fonds importants afin d'organiser une vaste campagne publici...


Albin Michel. Maison d’édition fondée à Paris en 1903 par Albin Michel. Venu à Paris en 1890 avec une lettre de recommandation de son père pour Ernest Flammarion, le jeune Albin Michel y fut d’abord manutentionnaire, puis vendeur sous les galeries de l’Odéon, et directeur d’une succursale avenue de l’Opéra. Il s’installe à son compte en ouvrant, rue des Mathurins, une librairie spécialisée dans la vente de soldes et c’est en 1902 qu’il se lance dans l’édition et publie L’Arriviste de Félicien Champsaur. La production d’Albin Michel se développe rapidement grâce à la publication de romans grand public et à la collection du docteur Cabanès, « Ouvrages de médecine historique et littéraire », qui connaît un grand succès populaire. La maison s’installe en 1910 rue Huyghens, où elle est toujours, et connaît son véritable essor après la Première Guerre en optant pour une politique de jeunes auteurs. Henry Malherbe obtient le prix Goncourt en 1917 pour La Flamme au poing: L’Atlantide de Pierre Benoit et Les Croix de bois de Roland Dorgelès, romans publiés en 1919, confirment la notoriété d’Albin Michel. Le roman de Pierre Benoit, qui paraît dans la collection « Le Roman littéraire » dirigée par Henri de Régnier, est lancé par une grande campagne publicitaire d’un style nouveau pour l’époque et faisant écho au ton mystérieux du roman. Le succès populaire est immédiat, de nombreuses adaptations cinématographiques suivront, et Pierre Benoit devient un auteur-maison. Les Croix de bois échappe à la censure en sortant en librairie après l’armistice. Tiré à dix mille exemplaires, l’ouvrage a les faveurs de la critique. Dorgelès manque de peu le prix Goncourt, décerné au roman de Proust, À l’ombre des jeunes filles en fleurs. Il obtiendra en revanche le prix Vie heureuse-Femina. Les romans publiés par Albin Michel dans les années vingt et trente sont récompensés par une moisson de prix littéraires : prix Goncourt pour Batouala de René Maran (1921), Le Martyre de l’obèse d’Henri Béraud (1922), L’Empreinte du Dieu de Maxence Van der Meersch (1936), Capitaine Conan de Roger Vercel (1934) ; prix de l’Académie française pour L'Homme traqué de Francis Carco (1922). En 1924, la maison rachète le fonds Ollendorf, s’ouvre à Hugo, Balzac, Maupassant, Romain Rolland, Jules Renard, Octave Mirbeau, puis publie la série des « Claudine » de Colette et les œuvres de Georges Ohnet.
Cette politique de diversification se poursuit avec le rachat, à La Renaissance du livre, en 1935, de la collection historique « L’Évolution de l’humanité >> fondée en 1920 par Henri Berr. A une époque où l’édition française s’intéressait très peu aux romans étrangers, Albin Michel crée la collection des « Maîtres de la littérature étrangère », où seront publiés de grands succès : La Trilogie du pétrole d’Upton Sinclair (1928), Le Livre de San Michèle d’Axel Munthe (1934), La Citadelle de Cronin (1938). Albin Michel se lance également dans la publication de livres de luxe, d’ouvrages d’histoire, de livres pratiques ou scientifiques et crée un secteur de littérature enfantine. En 1943, Robert Esménard, gendre d’Albin Michel, lui succède et, avec André Sabatier, devenu directeur littéraire, ils développent les nouvelles orientations que s’était données la maison (collections historiques, artistiques, scientifiques et pratiques), rééditent de grandes œuvres classiques (La Divine Comédie, traduite par Masseron), publient une nouvelle traduction de Platon par Mario Meunier et lancent les Cahiers Romain Rolland. En 1965, Robert Sabatier et Jean-Pierre Dorien renouent avec la tradition du pamphlet en créant la collection « Lettre ouverte » (1966), inaugurée par une Lettre ouverte à Dieu de Robert Escarpit et une Lettre ouverte à un jeune homme d’André Maurois. Deux grands auteurs de la maison sont récompensés par le prix Nobel de littérature : Miguel Angel Astu-rias en 1967 et Yasunari Kawabata en 1968 ; du côté français, L’Etat sauvage de Georges Conchon obtient le prix Goncourt en 1964, Robert Sabatier publie Les Allumettes suédoises en 1969 et devient l’un des auteurs les plus populaires du début des années soixante-dix. En 1972, il cède sa place de directeur littéraire à Henry Bonnier, également auteur-maison. Francis Esménard succède à son père en 1981, année de création de la S.A. Albin Michel. Il recrute de nouveaux auteurs, comme Nicole Avril, dont La Disgrâce (1981) est tiré à cent mille exemplaires. Parmi les auteurs étrangers, Doris Lessing, jusqu’alors inconnue en France, reçoit le prix Médicis étranger avec Le Carnet d’or (1976). À la fin des années soixante-dix, la maison élargit à nouveau ses horizons en rachetant les Éditions Libres Hallier, dont le fondateur, Jean-Edern Hallier, publie désormais ses livres sous l’enseigne d’Albin Michel. Des textes littéraires et des documents d’auteurs au ton nouveau apparaissent alors au catalogue : un roman de Copi, La vie est un tango, ou des essais tels que Sociologie du communisme de Jules Monnerot. L’innovation majeure des années quatre-vingt se situe dans le domaine des publications pour la jeunesse avec le lancement d’Albin Michel Jeunesse. En 1994, le roman de Didier Van Cauwelaert, Un aller simple, remporte le prix Goncourt. Cette récompense jette un coup de projecteur sur le travail d’un éditeur qui publie une nouvelle génération d’écrivains : Patrick Besson, Éric-Emmanuel Schmitt ou Amélie Nothomb. Dans le monde de l’édition de la fin du XXe siècle, Albin Michel reste une maison familiale, diffusée par Interforum ; elle n’est inféodée à aucun grand groupe et fait de ce point de vue figure d’exception.

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