Cyclisme : l'année Jalabert

Le geste, superbe, couronne l'homme ; la deuxième place intronise le coureur. Dans cette échappée, Laurent Jalabert a en-core gagné du temps sur Abraham Olano, deuxième au classement général, qu'il précède maintenant de plus de cinq minutes. Quelques jours plus tard, en gagnant une étape à Barcelone, Laurent Jalabert met fin au suspense. Une semaine plus tard, il est sacré « roi d'Espagne ». Il a endossé les trois maillots : le jaune du leader, le blanc pour la montagne, le fuchsia pour le classement par points. Il est le premier Français depuis 1989, après la victoire de Laurent Fignon dans le Tour d'Italie, à remporter l'une des trois boucles européennes (Italie, France, Espagne).

Âgé de 27 ans, Jalabert était à l'origine un bon sprinteur, puissant et sans peur, prêt à cha-louper et à bondir pour grignoter les derniers mètres avant la ligne d'arrivée. Au fil des ans, il a pris l'étoffe d'un champion, aussi à l'aise dans une arrivée par groupe que dans la montagne, où il a gagné des étapes en se propulsant avec des accélérations fulgurantes. Le contre-la-montre est aussi devenu sa marotte. Un homme a permis au coureur français de s'imposer : Manolo Saiz, directeur sportif du groupe espagnol Once. Cet entraîneur a toujours fait confiance à Jalabert, décelant en ce garçon plutôt petit et sec, des qualités et un talent qui ne demandaient qu'à éclore. Lorsqu'il rencontre Saiz, en 1991, Laurent Jalabert 

En remportant le Tour d'Espagne le 24 septembre 1995, Laurent Jalabert a clos une saison exeptionnelle.

En moins de cent jours de compétition, le cycliste français a gagné trois classiques, trois courses par étapes et une des trois grandes boucles.

Gravement blessé pendant le Tour de France 1994 lors d'un sprint à Armentières, le Mazamétain, à l'origine un sprinteur pur, est devenu un coureur complet, aussi à l'aise en montagne que dans les contre-la-montre.

Après avoir été classé quatrième au Tour de France en 1995, il place désormais ses espoirs dans l'édition 1996.