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LA MAGIE

Publié le 27/01/2019

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moindre accessoire, et fixe l'image désormais traditionnelle du prestidigitateur: en frac, les manches retroussées. Ces tours d'adresse sont déclinés autour de plusieurs thèmes, qui sont autant de spécialités: on escamote des pièces de monnaie, des boules de billard, des cartes, des dés à coudre, des cigarettes allumées. On fait apparaître des animaux vivants. Ces numéros s'accompagnent souvent d'une mise en scène très sobre, à l'opposé du grand spectacle des illusionnistes des siècles précédents. Au prestidigitateur s'attache désormais une image d'élégance et de distinction. Il n'est plus simplement un jongleur habile, mais un artiste.

 

Quelques tours célèbres

 

Parmi les tours les plus célèbres, il faut citer ceux qui s'élaborent autour du thème de la décapitation. Ils relèvent de ce qu'on appelle la« grande illusion», faisant intervenir des dispositifs

complexes, par opposition à la «petite illusion », cantonée dans des accessoires plus petits. Le principe en est connu depuis le Moyen Âge. Il s'agit de couper la tête d'un être vivant, puis de la recoller. Des animaux seront d'abord utilisés, puis des hommes ou des femmes. L’un des plus grands spécialistes de ce tour est l'Italien Bene-vol, qui produisit son spectacle en France au début du XX' siècle. Il met en scène une décapitation à la hache dans un décor moyenâgeux. Dans ce registre grand-guignolesque, on peut citer le numéro de la femme coupée en deux à la scie circulaire, dans lequel une boîte contenant une femme allongée, dont seuls les pieds et la tête dépassent, est sciée.

 

On montre au public les deux parties en apparence bien séparées, et qui sont ensuite de nouveau assemblées. Ce tour s'effectue souvent de nos jours avec une boîte transparente, ce qui en complique la mise en œuvre et le rend plus mystérieux encore aux yeux du public. On peut citer encore le panier chinois à travers lequel on transperce un comparse avec des épées. Le personnage du comparse accompagne souvent l'illusionniste, en participant directement au tour, ou en contribuant simplement à distraire l'attention du spectateur.

 

Les festivals de magie

 

Les illusionnistes se sont constitués en associations dans le courant du xx siècle. Le premier

Gérard Majax a s'est attaché à démystifier lui-même ses tours, dévoilant publiquement certaines de ses manipulations.

 

Maîtrisant parfaitement les techniques de l'image et du son, véritable metteur en scène de spectacles grandioses, David Copperfield a transformé la magie en entreprise multimédia.

Gareimore a choisi l'humour T et la dérision pour valoriser ses talents.

congrès international de magie eut lieu à Paris en 1946. Couronné par l'attribution d'un prix, il fut l'occasion de conférences. La fréquence de ces congrès est tout d'abord annuelle, mais devient bientôt triennale, l'élaboration de tours nouveaux demandant de longs mois.

 

L'un des vecteurs les plus importants de l'illusion est, de nos jours, la télévision, qui a permis d'élargir considérablement le public de la magie. L'image faisant partie intégrante du trucage, les illusionnistes prennent soin de réaliser leurs émissions en public, ce qui écarte toute possibilité de trucage et remet l'artiste dans la situation du spectacle vivant. En France, certains illusionnistes sont déjà familiers aux téléspectateurs, comme Gérard Majax, qui animait dans les années 1980

« La magie la magie noire et la magie blanche soit claire­ ment perçue.

En 1584 paraît en France la pre­ mière partie des Subtiles et plaisantes inventions, qui décrit déjà un certain nombre de tours qui nous sont familiers, comme les disparitions de pièces de monnaie, ou les tours de cartes.

Les escamoteurs ont compris rapidement que, pour se dégager de l'aura diabolique qui s'attachait à leur art, ille ur fallait en démonter pour le public les mécanismes, et divulguer certains secrets de leur technique.

Les premiers escamoteurs qui ont laissé leur nom à la postérité sont les Gonin, famille française qui commence à opérer au XY" siècle.

Les tours qu'ils proposent présentent une certaine dimen­ sion d'humour, ainsi que ceux de Miette, célèbre escamoteur du quai des Grands-Augustins à Paris, qui restitue intacte à son propriétaire la montre qu'il vient d'écraser à coups de marteau à travers un mouchoir.

Les escamoteurs sont parfois spé­ cialisés dans un domaine précis, comme Blaise Manfredi, dit le Maltois, dont les tours reposaient sur une grande maîtrise de l'élément liquide.

Il était capable de changer l'eau en vin, d'ingurgiter en apparence des quantités inconcevables de -' Pour Impressionner le public, un numéro doit a comporter une part de danger apparent qui ajoute beaucoup à l'Ill usion.

ChaÎnes, épées, scies ...

sont des accessoires souvent utilisés.

liquide, qu'il restituait sous forme de fontaines spectaculaires, sans qu'il soit possible au specta­ teur de déceler le moindre accessoire.

Les tours faisant intervenir des animaux semblent s'être généralisés au xvm• siècle.

On voit des animaux mourir puis ressusciter, surgir de ce qu'on croyait être une poignée de sable lancée sur l'assistance, se métamorphoser ou changer de couleur.

Une place de choix est réservée auprès des bateleurs et des magiciens aux animaux savants, capables de compter ou d'écrire.

L'évolution des tours va de pair avec l'évolution des techniques.

Le XVIII" siècle voit la naissance d'un illusionnis­ me qui sait faire appel aux plus récents progrès de la science.

Le développement de la science optique et la maîtrise progressive de l'électricité Â L'homme enchaÎné qui défait ses chaÎnes, a numéro Ici compliqué par le fait d'être réalisé dans l'eau, est un grand classique des foires et des cirques, et l'un des plus • truqués•.

préludent à l'émergence, au XIX" siècle, d'illusion­ nistes à la solide formation scientifique.

Ceux·d provoquent l'apparition de fantômes au moyen de lanternes magiques et de miroirs.

L'un des plus célèbres est Robertson, au début du XIX" siècle.

Robert-Houdin Né à Blois, où se trouve aujourd'hui le musée de la Magie, Jean-Eugène Robert (1805-1871), hor­ loger de métier, se passionne très tôt pour la prestidigitation et l'escamotage.

Il construit des automates, et étudie à Paris les tours des prestidi­ gitateurs en vogue.

En 1845, il ouvre à Paris son théâtre des Soirées fantastiques sous le pseudo­ nyme de Robert-Houdin.

Il rénove la présenta- -' Soirées fantastiques de Robert-Houdin a (Le Monde Illustré, mal1861).

Magie et progrès scientifiques marchent de pair depuis les alchimistes.

Robert-Houdin s'Inscrit dans cette tradition défendue par Pic de la Mirandole.

tion des spectacles de prestidigitation en élimi­ nant tout ce qui n'est pas strictement nécessaire au numéro présenté.

Le public, habitué à de nombreux accessoires, est d'autant plus surpris par ce magicien habillé à la dernière mode, qui effectue des tours inédits sans l'aide apparente de l'attirail traditionnel.

Parallèlement aux tours de prestidigitation, Robert-Houdin montre des automates de sa conception.

Les plus fameux sont un mannequin de bois, le voltigeur au tra­ pèze, ainsi qu'un oranger mécanique qui grandit et donne des fruits en quelques minutes sous le regard des spectateurs.

Le génie de Robert-Hou­ din est de tirer parti de l'aura de mystère qui entoure les découvertes scientifiques aux yeux du public.

Il parvient à faire flotter dans l'air l'un de ses fils, allongé sur le bout d'une canne dans un équilibre qui défie les lois de la physique.

Les recherches sur l'électricité sont alors très actives, :S1 et Robert-Houdin y participera en mettant au � point vers la fin de sa vie un moteur électrique.

- Le prestige de Robert-Houdin est tel qu'il est � envoyé en Algérie en 1856 par le ministère de la Guerre, pour saper auprès des populations l'influence des magiciens arabes.

La carrière de Robert-Houdin fut relativement brève.

Il se retira en 1852 pour se consacrer à des recherches sur l'électricité.

À l'occasion de son élection à la Société des gens de lettres, Jules Cla­ retie, qui présente sa candidature, écrit: «C'est l'Alexandre Dumas du tour d'adresse.» Il meurt en 1871, laissant une empreinte indélébile sur un art auquel il a donné ses lettres de noblesse, et un nom légendaire dont s'inspirera un illusionniste américain d'origine hongroise, Erich Weiss, plus connu sous le pseudonyme d'Harry Houdini.

Le roi de l'évasion Houdini se fait une spécialité des évasions les plus audacieuses.

Il se fait enfermer dans une cel­ lule, nu et enchaîné, et réapparaît dans le bureau du directeur de la prison, une heure plus tard, non sans avoir au passage fait changer tous les. »

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