Le Vendée Globe essuie la tempête

Dans leurs témoignages, répétés sans cesse comme s’ils ne croyaient pas à leur invraisemblable chance, les trois hommes décrivent, pêle-mêle, leurs frayeurs et le déroulement des événements aux frontières de la mort. C’est Raphaël Dinelli qui semble le plus atteint. Le skipper a passé vingt heures sur le pont de son bateau qui était en train de sombrer : « Je suis revenu du pays des morts », dira-t-il. Thierry Dubois raconte que le marin de l’armée australienne qui est venu l’arracher à son radeau lui a lancé : « Vous êtes bien sûr de vouloir quitter ce truc ? »

Trois naufrages, la disparition d’un des navigateurs, un record de vitesse, des émotions, des risques : tel est le bilan de la troisième édition du Vendée Globe, course autour du monde à la voile en solitaire, sans escale et sans assistance, lancée le 3 novembre 1996 et remportée le 17 février suivant par Christophe Auguin sur Geodis après 105 jours et 20 heures de mer. Cette édition a été marquée par une autre performance, celle de Catherine Chahaud qui, sur Europe 2-Whirlpool, est devenue la première femme à boucler un tour du monde sans escale et sans assistance. Quant à Isabelle Autissier, sur PRB, l’autre navigatrice engagée dans l’épreuve, elle est arrivée en deuxième position, mais hors course, ayant été contrainte de faire une escale technique en Afrique du Sud.