Lens, un club en or

Dans les rues de sa ville, envahies dès l’annonce du résultat, des fidèles déchaînés lui répondent en écho : «Fiers, fiers, fiers d’être lensois ! », hurlent-ils avec une passion qui rappelle celle des grandes heures marseillaises ou stéphanoises. Spontanément, peinturlurés de rouge et jaune, ils confluent vers Félix-Bollaert, ce «stade vivant» où l’équipe n’a perdu qu’une seule fois durant cette saison, en décembre, devant l’OM (0-1). Ce jour-là, comme lors de la plupart des matches à domicile, il y avait 40000 personnes à Bollaert... et plus une seule dans les rues. A Lens, 35 300 âmes, on s’est toujours vanté de compter plus de supporters que d’habitants.

Ce public de rêve, acteur autant que spectateur du succès, n’a jamais fait défection. Même pendant les deux années de purgatoire en deuxième division, entre 1989 et 1991,

Longtemps condamné aux places d’honneur, le RC Lens a conquis, à l’issue d’une dernière journée palpitante, son premier titre de champion de France depuis 1944. Cette victoire du club «ch’ti», soutenu dans les bons comme les mauvais moments par un extraordinaire public, est également celle de toute une région durement touchée par la crise.