Les coulisses des « Guignols de l'info »

« Guignols » et bénéficient d'une totale liberté.

En outre, Canal + ne lésine pas sur les moyens. Faut-il une voix off, un effet graphique, un décor, un accessoire (couteau géant, fausse caméra, etc.), une nouvelle marionnette (35 000 francs pièce), un générique (400 000 francs). Ils sont aussitôt commandés à des spécialistes. Outre l'atelier d'Alain Duverne, trois autres sous-traitants travaillent en permanence pour l'émission.

« Les Guignols » coûtent cher, mais les recettes publicitaires rapportent trois fois la mise. L'émission, totalement produite par la chaîne, dispose d’un budget d’environ 200 000 francs par jour, durant deux cents jours par an, auxquels s’ajoutent la technique, le studio, les amortissements, etc. Sans compter les revenus tirés des produits dérivés : cassettes vidéo, agendas, etc., avec une diffusion volontairement limitée, de peur de « gâcher l'image ».

Par leurs talents d’imitateurs, « les Guignols de l’info » transforment chaque soir le monde politique et celui des médias en champ de bataille rangé. L’élection présidentielle de 1995, qui leur a permis de donner libre cours à leur réjouissante férocité, a définitivement consacré leur triomphe.

Symbole parfait d’une chaîne qui se veut « impertinente sans méchanceté », l’émission satirique a atteint un pic d’audience (3 millions de spectateurs et 14 à 18 % de parts de marché) et constitue la manne publicitaire des « émissions en clair » de Canal +.

Derrière les marionnettes, il existe une énorme machine, une « usine » de quatre-vingts personnes œuvrant dans les coulisses pour six minutes d’un miracle quotidien qui ne doit rien au hasard.