Dossier documentaire sur les abysses
Publié le 21/12/2025
Extrait du document
«
Les abysses
Les abysses sont les fonds des océans, on parle de zone abyssale à partir de 4000 mètres sous la
surface même si certains considèrent la zone bathypélagique (1000 à 3000m) comme part des
abysses car elles partagent les mêmes caractéristiques.
Composés d’un biotope extrême caractérisé
par une obscurité totale, une pression très importante et des températures proches de zéro, ces
milieux semblent hostiles à toute forme de vie.
Pourtant, ils abritent une biocénose riche et
diversifiée, où les organismes, adaptés à ces conditions extrêmes, interagissent et cohabitent.
Nous
nous demanderons donc quelles sont les adaptations biologiques qui permettent aux organismes des
abysses de survivre dans un environnement hostile ?
Pour répondre à cette question, nous présenterons d'abord les caractéristiques des abysses
(l'équilibre dynamique, les flux de matière et l'interaction humaine avec cet écosystème).
Puis, les
caractéristiques hostiles de l’écosystème et les adaptations des organismes abyssaux pour survivre.
La présentation de l’écosystème abyssal.
Les espèces abyssales sont des populations à croissance lente.
En effet, les organismes abyssaux ont
des cycles reproductifs peu fréquents, adaptés à l’absence de ressources abondantes (manque de
lumière, froid extrême, pression élevée).
Les populations se maintiennent donc en équilibre grâce à
des stratégies de reproduction adaptées aux conditions de leur environnement.
L'humain étant très peu présent dans le milieu abyssal, les perturbations sont naturelles.
Des
événements comme les éruptions volcaniques sous-marines ou les séismes peuvent perturber les
habitats abyssaux.
Les variations climatiques naturelles comme les changements de courant marins
peuvent aussi avoir des répercussions sur les ressources disponibles.
La résilience des espèces dans le milieu abyssal est une caractéristique importante de cet
écosystème.
Les espèces abyssales ont évolué pour supporter des conditions de vie extrêmes, telles
que des températures proches de zéro, une pression importante et une absence de lumière.
On citera
par exemple les adaptations physiques, métaboliques, la bioluminescence et les stratégies de
reproduction qui seront abordés dans une deuxième partie.
De plus, lorsqu'une perturbation
naturelle survient, comme un séisme ou une modification du courant marin, certaines espèces
peuvent migrer vers une zone plus stable des abysses.
Les flux de matière dans cet écosystème jouent un rôle fondamental dans le maintien de l'équilibre
de celui- ci.
La matière organique provient principalement de la surface océanique ou de source géologique
marine.
La chute de matière organique, la « neige marine », sont des débris organiques issus des
couches supérieures de l’océan comme les restes de zooplancton, de phytoplancton, d’excréments
ou de cadavre d'animaux marins.
Ces particules descendent lentement vers le fond.
Mais seulement
1% de ces particules atteignent le milieu abyssal expliquant la rareté des ressources dans celui- ci.
Autour des sources hydrothermales, des sources d'eau chaude se formant dans des endroits d'activité
volcanique où le magma réchauffe l'eau, on compte 10 000 à 100 000 fois plus de matière vivante
au mètre carré que dans le reste de la zone abyssale.
Le réseau alimentaire de cet écosystème
repose sur la chimiosynthèse microbienne.
C'est-à-dire que l’énergie nécessaire à la synthèse de
matière vivante provient de réactions chimiques et non pas de la photosynthèse.
Chaîne alimentaire des organismes des abysses
L'espèce humaine n'est qu'un élément parmi une grande diversité des organismes dans les abysses,
c'est ce que met en évidence une équipe de chercheurs internationaux ayant analysés 1700
échantillons de couches photique (entre 200 et 1000m de profondeur), aphotique (1000m et plus) et
des sédiments marins abyssaux (plus de 4000m).
En effet, les sédiments marins abyssaux
contiennent au moins trois fois plus de biodiversité que les masses d’eaux océaniques (volume d'eau
marin présentant des caractéristiques spécifiques de température et de salinité).
Les Hommes menacent la vie de ces organismes.
En effet, la neige marine est leur principale source
de nourriture et est maintenant agrémentée de polluants.
Les organismes de l'étage hadal (plus de
6000m) sont fortement contaminés par des polluants comme le polychlorobiphényle utilisé dans
l’électronique jusque dans les années 1970.
La surpêche est aussi problématique pour cet
écosystème, la diminution de ressources obligent les chalutiers à pêcher en zone plus profonde et en
détruisant la zone abyssale.
De plus, les projets d'extractions menacent la biodiversité de cette zone,
les états et entreprises ont fait pression sur l’ONU pour lancer l'exploitation minière des fonds
marins par intérêt pour les métaux s'y trouvant, malheureusement ces métaux servent de fixation
aux éponges et coraux, leurs disparition auraient des répercussions sur les autres espèces y trouvant
refuge comme les crustacés, l'adoption de ce texte a été reportée à 2025.
En juillet 2020, le Japon a
mené une exploration “test” d’un mont sous-marin situé à 900 mètres sous la surface de l’eau, au
nord-ouest de l’océan Pacifique.
L’opération a durée 1 h 49, sur une surface mesurant seulement
130 mètres de long, pourtant, en comparant des enregistrements vidéos réalisés un mois avant le test
à des vidéos prises un mois et 13 mois après le test, on constate une diminution de 43% des
animaux marins mobiles (poissons, crevettes etc).
Le réchauffement climatique affecte lui aussi la
biodiversité en modifiant les courants marins et donc l'apport de nutriments dans les abysses.
Les abysses rendent pourtant de nombreux services à l'humanité, elles stockent du dioxyde de
carbone et contribuent à atténuer le réchauffement climatique, les scientifiques estiment que les
océans absorbent 30% des émissions de CO2 produites par l'homme.
Les émissions des cheminées
hydrothermales abritent des microorganismes transformant environ 3% du CO2 dissous dans l’eau
en carbone particulaire qui peut ensuite être recyclé par d’autres microorganismes ou couler au fond
de l'océan.
Elles sont aussi sources d'intérêt pour le domaine médical, les organismes abyssaux
survivent dans un environnement caractérisé par une obscurité totale, des pressions écrasantes et des
températures glaciales, ces caractéristiques ont conduit à l'évolution de mécanismes tels....
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