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Les criquets

Publié le 09/01/2019

Extrait du document

« criquets proprement dits, aux élytres bien développés, qui sont les plus nombreux, et dont plusieurs espèces provoquent des dégâts considérables aux cultures dans les régions chaudes du globe.

Morphologie Les criquets sont des animaux de 7 mm à 12 cm, au corps cylindrique, aux antennes courtes multi-articulées.

Leur aspect est variable : les espèces phytophiles, vivant dans l'herbe, sont allongées, mimant des pailles ; les espèces géophiles (ou terricoles) sont aplaties ; les espèces rupicoles, vivant parmi les pierres, sont globuleuses.

Leurs couleurs sont également variées, au sein d'une même espèce, selon l'âge, la densité de population, la saison, la tempéra­ ture, la couleur du milieu, etc.

Le criquet migrllfeur Locusta migratoria est souvent brun en saison sèche, vert en saison des pluies (homochromie).

Organes des sens et stridulation Outre leurs yeux composés et 3 ocelles frontales sensibles à l'intensité lumineuse, les criquets disposent de deux types de capteurs phoniques : des soies articulées appelées « trichoïdes », sensibles à des vibrations de 4 à 1700 hertz, et les organes tympaniques, situés sur le côté de leur abdomen, réagissanL chez le criquet �/erin (Schistocera gregorio), à des fréquences de 200 à 500000 hertz, avec une pointe autour de 7 000 hertz �'homme entend de 16 � 20000 hertz).

Contrairement aux Ensifères, les Caelifères chantent sans distinction de sexe.

Leur stridulation est produite d'une façon différente, par le frottement de la face interne des cuisses postérieures sur les bords des élytres.

Reproduction Le nombre de générations annuelles varie selon la région et les conditions météo­ rologiques (de une à trois chez Oedaleus nigeriensis).

La femelle pond dans le sol en y enfonçant son abdomen allongé au maximum.

Ses œufs, très nombreux, sont protégés par un bouchon d'écume couvert par un opercule affleurant.

Leur développement s'interrompt habituellement durant la saison sèche (diapause embryonnaire).

MODIFICATIONS PHASAIRES Ce phénomène ne concerne qu'un pourcent des espèces, mais ce sont les plus dangereuses pour l'agriculture.

Elles changent de forme et de comportement en fonction de leur densité, présentant deux phases extrêmes -solitaire et grégaire -ainsi qu'une multitude de phases intermédiaires appelées transiens.

La forme grégaire est responsable des invnsions de criquets.

Elle est de taille différente, sa couleur est plus sombre, moins sensible à l'environnement, son métabolisme plus intense (le criquet pèlerin mange 100 % de son poids par jour en phase grégaire, contre 40 à 70 %en phase solitaire).

Son régime alimentaire est plus varié, et elle accepte des conditions de vie différentes.

Ses œufs ne présentent pas de diapause embryonnaire, ce qui multiplie leur pouvoir de pullulation.

Enfin elle vole plus longtemps, plus loin, en utilisant des vents différents.

LE MtCANISME DES MIGRATIONS La première condition d'apparition de phases grégaires est une concentration d'adultes (au moins 500 à l'hectare chez le criquet pèlerin, 2 000 chez le criquet migrateur).

Celle-ci provient d'une modification des conditions de vie, soudain devenues plus favorables, par exemple après des pluies exceptionnelles ou des interventions humaines.

Son effet est immédiat et se transmet à la descendance : les pontes concentrées donnent naissance à une concentration de larves.

Si celle-ci se maintienL il se forme des « bandes larvaires » qui ne se dispersent plus spontanément.

Et si leurs dernières mues sont simultanées, et le nombre d'individus suffisant (100 000 à l'hectare chez le criquet migrateur), il se forme un essnim.

Celui-ci tourbillonne et finit par prendre une direction de vol, constituant un nuage de quelques centaines de millions à quelques dizaines de milliards d'individus qui dévore tout sur son passage (on a même vu des criquets pèlerins manger de la laine sur le dos des moutons).

Sa densité est généralement de 0,001 à 10 criquets au m'.

son altitude s'échelonne entre le niveau du sol et 1 500 m (voire 3 ooo m chez le criquet pèlerin) : les criquets se posent devant le nuage pour manger ou pour pondre, et redécollent derrière, ce qui fait que la vitesse du nuage ne dépasse guère les 6 km/h, même si les criquets volent à 35 km/h en moyenne, avec des pointes à 65 km/h.

Ces nuages peuvent parcourir de 300 à 400 km.

Les pontes étant massives, les essaims ont tendance à donner des descendances grégaires, ce qui entretient le phénomène : une invasion de criquets nomades (Nomadacris septemfasciata) en Afrique Australe a duré de 1930 à 1945, avant de s'interrompre d'un seul coup.

Il faut des conditions exceptionnelles pour déclencher les rassemblements, il faut aussi un phénomène exceptionnel pour y mettre fin.

LA HUITIÈME PLAIE D'ÉGYPTE ? S'il est difficile d'évaluer les dégâts de l'invasion de criquets annoncée par Moïse au Pharaon, on sait que ceux-ci ont pu être considérables.

En 125 avant Jésus-Christ, 800 ooo personnes sont mortes de faim dans les actuels Libye et Soudan du fait des criquets.

En Algérie, dans la deuxième moitié du XIX' siècle, un nuage de 30 milliards d'individus, représentant 40 ooo tonnes d'insectes, a dévasté l'équivalent d'un département entier.

Ces chiffres affolants sont encore malheureusement d'actualité : un kilomètre carré d'essaim peut comporter plus de 50 millions d'individus, consommant 100 tonnes de matières végétales par jour (surtout des céréales), et le système cultural intensif, multipliant les grandes exploitations, est particulièrement vulnérable.

La lutte la plus efficace est préventive, portant sur les aires de pullulations d'origine (ou foyers de grégarisation, restreints).

Une fois l'invasion déclenchée, en venir à bout s'avère extrêmement coûteux : 237 millions d'euros pour la dernière grande invasion africaine, arrêtée en un an et demi (1987) ; 40 millions pour celle de Madagascar de 1997, arrêtée en 3 ans.

ijU,\1.!/ii!i La taxinomie des mantes est problématique : elles ont été classées parmi les orthoptères, parmi les dictyoptères (avec les blattes) ou dans un ordre séparé, les mantoptères.

Il existe environ 2 000 espèc es, qui sont répandues sous les tropiques et en zone méditerranéenne.

On les reconnaît facilement à leurs panes antérieures ravisseuses qu'elles tiennent repliées comme des mnins jointes, d'où leur nom provençal de « prégoudiou » (Prie-Dieu) ou de mantes religieuses.

Contrairement aux autres orthoptères, elles ne sautent pas et ne stridulent pas.

MORPHOLOGIE Leurs formes variées, d'apparence fragile en dépit de leur grande taille Gusqu'à 15 cm), présentent un certain nombre de caractères communs : la tête est trinngulnire et petite, avec des yeux très développés, proéminents ; elle est capable de rotation à 180 degrés, ce qui lui donne un champ de vision périscopique, particulièrement adapté au guet.

Elle est juchée sur un prothorax extrêmement long, qui porte la première paire de pattes.

Celle-ci n'a pas de rôle dans la marche.

Elle est forte, longue, le fémur et le tibia portent deux rangées d'épines qui permettant la capture de proies volumineuses et fortes (criquets, gros bourdons).

Enfin des sensilles (ou soies) mécano-réceptrices captent les vibrations de l'air produites par le vol des insectes.

AuMENTATION Cet ensemble d'adaptations en fait des chnsseresses redoutnbles : l'insecte saisi entre leurs pattes est immédiatement dévoré, en commençant par la tête et le thorax, qui contiennent les centres nerveux.

Il arrive même qu'une seconde proie soit saisie alors que la première n'est pas toute entière consommée, et l'on sait que les mâles font souvent les frais de l'appétit des femelles après l'accouplement (presque toujours en vivarium).

Il est vrai qu'ils sont souvent plus petits, plus fluets, surtout en période de gestation.

REPRODUCTION ET DtvELOPPEMENT La femelle pond 200 ou 300 œufs dans une oothèque, une « boîte à œufs » la soie des cocons de papillons.

Battue par les valves génitales, émise blanche et crémeuse, elle se solidifie très vite à l'air, formant une structure feuilletée dont le centre est formé de cellules accolées particulièrement résistantes.

œufs, qui ressemb1lent à pendent de l'oothèque par de filaments émis de leur abdomen.

Elles connaissent immédiatement leur première mue, en fait le « démaillottage » d'une fine membrane qui les enveloppe.

li leur en faudra encore 6 pour devenir adulte et acquérir leurs ailes (fonctionnelles chez le mâle seulement).

CAMOUFLAGE ET DtFENSE Les mantes, qui chassent à l'affûL mais en plein jour, sont souvent très bien camouflées : certaines ressemblent à des feuilles mortes, d'autres à des brindill es, la mnnte -rnme11u d'Afrique du Sud), ou même à des fleurs.

Congy/us gongylodes , du sud de l'Inde, a un prothorax aussi grand que le reste de son corps, et ses pattes avant ressemblent à des feuilles sèches ; en dépit de sa taille, qui peut atteindre 11 cm, son camouflage est parfait.

Si elles sont dérangées, elles tombent, inertes, parmi les végétaux qu'elles imitent.

Les mantes moins discrètes, comme celles de nos latitudes, se défendent de leurs interne, imitant des yeux .

En même temps elle écarte les ailes pour paraître plus grande et les fait vibrer.

Creoboter meleagris, d'Inde, a pour sa part deux gros yeux peints sur ses élytres.

LES ORTHOPTÈRES SAUVERONT-I LS Dl LA FAMINE? Depuis que les Prophètes de la Bible, qui se nourrissaient dans le désert de sauterelles, de miel sauvage et de criquets , les orthoptères ont toujours fait partie du menu de l'humanité : juste retour des choses pour des ravageurs de l'agriculture, ils sont couramment consommés en Asie du sud-est (sauterelles, courtilières et grillons), au Japon, où l'on fait des conserves de criquets grillés , et surtout en Afrique .

Faciles à récolter en grande quantité, généralement de bonne taille, les criquets constituent un complément alimentaire non négligeable pour de nombreuses populations.

Grillés, séchés, bouillis, frits, crus, en pâte, en farine, ils sont riches en graisse et en protéines, à poids égal aussi nourrissants que la viande rouge, pour un rendement à l'hectare très supérieur.

Une même quantité d'herbe nourrit un kilo de vache, mais trois kilos de criquets.

Première répulsion mise à pafL avec l'augmentation de la population mondiale, même les Occidentaux seront peut-être obligés de s'y mettre .... »

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