Devoir de Philosophie

BERKELEY (George)_____________________________________________

Publié le 02/04/2015

Extrait du document

berkeley

BERKELEY (George)_____________________________________________

Né en 1685 en Irlande, il fait ses études à Dublin, avant d'entrer dans

les ordres. Il enseigne le grec, l'hébreu et la théologie, et sa production philosophique est précoce : le Commonplace Book rédigé de 1702 à 1710 montre la formation d'une doctrine qui paraît achevée dès l'Essai sur une nouvelle théorie de la vision, 1709, et le Traité sur le Principe de la connaissance humaine, 1710. Les Trois Dialogues entre Hylas et Philonous, 1713, en constituent un exposé populaire. Après un gros héritage, il décide de fonder une école aux Bermudes, voyage dans cette intention, puis revient en Angleterre, publie Alciphron, 1732, Défense et explication de la théorie de la vision, 1733, L'Analyste, 1734, et est nommé évêque de Cloyne. A partir des années 35, jusqu'à sa mort (1740), il s'occupe de l'adminis‑

tration de son diocèse, et c'est à propos d'une épidémie soignée à

l'eau de goudron qu'il rédige sa dernière oeuvre (Siris, parue en 1744) qui s'ouvre à des résonances néo-platoniciennes.

Berkeley est surtout connu comme l'exemple donné par Kant de l'idéalisme dogmatique, et par la formule où il résume ses conceptions ontologiques, « être, c'est être perçu ou percevoir «. Cette thèse est appuyée sur la théorie de la vision ; le sens commun, comme la métaphysique classique pense généralement qu'il suffit d'ouvrir les yeux pour saisir un monde externe, matériel où les choses ont des grandeurs et sont séparées par des distances déterminées. Pourtant, nous ne voyons pas les distances (tous les points d'une même ligne se projettent sur le même point de la rétine), nous ne voyons pas les grandeurs (parce que selon la trigonométrie élémentaire, il faudrait connaître les distances), et nous ne voyons pas les déplacements (puisqu'ils sont simples chan­gements de rapports de distance). Notre perception n'est pas contact avec le monde matériel, mais quelque chose

comme la perception dé la signification dans le langage : « Je vois un rocher, avec sa grandeur et sa distance au meme sens que je l'entends quand j'entends prononcer son nom «.

Le donné réel n'est donc pas l'objet, mais l'idée perçue dans l'acte même de sentir. Cette thèse pourrait entraîner deux attitudes :

1 — L'affirmation solipsiste d'un monde qui, réduit à ce que j'en ressens, cesse d'être quand je cesse de le sentir , c'est à cela que l'on ramène souvent la célèbre formule, d'autant que Berkeley refuse clairement de distinguer la perception du perçu (le rouge et la perception du rouge sont la même chose).

 

2 — L'affirmation de l'inexistence de la matière et la position corollaire d'un esprit dont la perception est l'effet-signe que produit sur lui un autre esprit. La seconde attitude paraît plus conforme à l'oeuvre du philosophe. L'immaté-rialisme de Berkeley est un réalisme des esprits : être, c'est être perçu ou être percevant, le perçu est un signe et le percevant une intention signifiante. Le monde n'est pas imaginaire, il est un système de relations signifiantes entre Dieu et les esprits humains. Contre Malebranche, le philo­sophe anglais estime être certain de l'existence des corps, parce que, plutôt que de réduire les choses aux idées, ce sont les idées qu'il transforme en choses.

Liens utiles