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Choisit-on d'être celui qu'on est ?

Publié le 24/01/2005

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Pourtant toutes ces personnes portent toujours le qualificatif d'être humain. Pour Sartre, nous sommes responsables de ce que nous sommes par nos actes, par nos choix, l'homme a la possibilité de choisir son état futur grâce à sa liberté de choisir et sa faculté d'anticipation. Cependant, il faut envisager qu'on ne peut changer notre être immuable, mais on peut modifier ce que l'on est en tant qu'étant. Il faudra donc envisager cette dualité de l'homme et les limites de sa liberté en tant qu'être immuable commun à tous les hommes et en tant qu'étant concret dans une réalité particulière sur lequel l'homme peut exercer sa liberté. Notre identité personnelle, ou "celui que l'on est", est-elle naturelle ou biologique ? Notre être est-il inscrit dans nos gènes ? Ou se construit-on par la force de notre volonté, par toutes nos expériences, et par notre liberté, en toute conscience ? Celui que je suis n'existe pas indépendamment de l'image que l'autre me renvoie de moi-même ; bien plus, pour que j'arrive à une connaissance de moi-même, il faut nécessairement que j'emprunte le point de vue d'autrui (problème de la conscience de soi). En quel sens puis-je choisir ce que je vois dans le regard d'autrui ? Ou en quel sens autrui ne me reflète que ce que j'ai envie d'être ?

• Deux termes méritent d'être soigneusement réfléchis : la notion de choix, l'expression « celui qu'on est «. • Dans le choix, ce qui est en cause, c'est la notion de liberté : est-ce que ma liberté est à l'origine de ce que je suis ? • Thèse adverse : celui que je suis n'est que le résultat d'un certain nombre de déterminismes (historiques, économiques, sociaux). • « Celui qu'on est « dépend-il seulement du passé (s'il y a seulement déterminisme, les causes renvoient au passé) ?

« Jean-Paul SARTRE Si vraiment l'existence précède l'essence, l'homme est responsable de ce qu'ilest.

Ainsi, la première démarche de l'existentialisme est de mettre toutl'homme en possession de ce qu'il est et de faire reposer sur lui laresponsabilité totale de son existence.

Et, quand nous disons que l'homme estresponsable de lui-même, nous ne voulons pas dire que l'homme estresponsable de sa stricte individualité, mais qu'il est responsable de tous leshommes.

Il y a deux sens au mot subjectivisme, et nos adversaires jouent surces deux sens.

Subjectivisme veut dire d'une part choix du sujet individuel parlui-même, et, d'autre part, impossibilité pour l'homme de dépasser lasubjectivité humaine.

C'est le second sens qui est le sens profond del'existentialisme.

Quand nous disons que l'homme se choisit, nous entendonsque chacun d'entre nous se choisit, mais par-là nous voulons dire aussi qu'ense choisissant il choisit tous les hommes.

En effet, il n'est pas un de nosactes qui, en créant l'homme que nous voulons être, ne crée en même tempsune image de l'homme tel que nous estimons qu'il doit être.

Choisir d'être ceciou cela, c'est affirmer en même temps la valeur de ce que nous choisissons,car nous ne pouvons jamais choisir le mal ; ce que nous choisissons, c'esttoujours le bien, et rien ne peut être bon pour nous sans l'être pour tous.

Sil'existence, d'autre part, précède l'essence et que nous voulions exister enmême temps que nous façonnions notre image, cette image est valable pour tous et pour notre époque tout entière.

Ainsi, notre responsabilité est beaucoup plus grande que nous pourrions lesupposer, car elle engage l'humanité entière. Bergson Radicale est la différence entre la conscience de l'animal, même le plus intelligent, et la conscience humaine.

Car laconscience correspond exactement à la puissance de choix dont l'être vivant dispose ; elle est coextensive à lafrange d'action possible qui entoure l'action réelle : conscience est synonyme d'invention et de liberté.

Or, chezl'animal, l'invention n'est jamais qu'une variation sur le thème de la routine.

Enfermé dans les habitudes de l'espèce,il arrivera sans doute à les élargir par son initiative individuelle ; mais il n'échappe à l'automatisme que pour uninstant, juste le temps de créer un automatisme nouveau : les portes de sa prison se referment aussitôt ouvertes ;en tirant sur sa chaîne il ne réussit qu'à l'allonger.

Avec l'homme, la conscience brise la chaîne.

Chez l'homme, etchez l'homme seulement, elle se libère. Aristote Le choix n'est certainement pas la même chose que le souhait, bien qu'il en soit visiblement fort voisin.

Il n'y a pasde choix, en effet, des choses impossibles, et si on prétendait faire porter son choix sur elles on passerait pourinsensé ; au contraire, il peut y avoir souhait des choses impossibles, par exemple de l'immortalité.

D'autre part, lesouhait peut porter sur des choses qu'on ne saurait d'aucune manière mener à bonne fin par soi-même, par exemplefaire que tel acteur ou tel athlète remporte la victoire ; au contraire, le choix ne s'exerce jamais sur de pareilleschoses, mais seulement sur celles qu'on pense pouvoir produire par ses propres moyens.

En outre, le souhait porteplutôt sur la fin, et le choix sur les moyens pour parvenir à la fin : par exemple, nous souhaitons être en bonnesanté, mais nous choisissons les moyens qui nous feront être en bonne santé ; nous pouvons dire encore que noussouhaitons d'être heureux, mais il est inexact de dire que nous choisissons de l'être : car, d'une façon générale, lechoix porte, selon toute apparence, sur les choses qui dépendent de nous.. »

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