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La conscience morale n'est t-elle qu'un produit des circonstances sociales?

Publié le 04/04/2005

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conscience
On pourrait alors parler plutôt d'exigence éthique, qui prendrait naissance non dans les moeurs d'une société mais dans une décision rationnelle. " Toute la moralité de nos actions est dans le jugement que nous en portons nous-mêmes." Rousseau De même, Alain fait valoir que l'exigence morale que met en place la société n'est rien, chaque homme se fait sa propre morale. "je m'interdis de voler qui que ce soit ; j'ai la ferme volonté d'être juste et charitable envers mes semblables, et non pas seulement envers mes concitoyens [...] La société n'a donc rien à faire ici ; elle ne doit pas être considérée. " Alain (Propos) Pour Sartre, s'il n'y a pas de valeurs morales préétablies et universelles, c'est donc à l'homme de se les créer. " Ce qu'il y a de commun à l'art et à la morale, c'est que, dans les deux cas, nous avons création et invention. Nous ne pouvons pas décider a priori ce qu'il a à faire." L'existentialisme est un humanisme Nous pouvons donc dire avec Hegel que la conduite morale donne au sujet "conscience de sa perfection singulière" et que la création pour chacun de conscience morale individuelle donne un sens et une valeur particulière à l'individu qui réfléchit sur sa conduite.   L'homme doit donc prendre conscience que les circonstances sociales déterminent en grande partie sa conscience morale et sa conduite puis y réfléchir.

Étymologiquement, le terme « morale « vient du latin mores qui signifie "relatif au mœurs". La morale telle qu'elle se définit traditionnellement est un ensemble de règles de conduite et de valeurs au sein d'une société ou d'un groupe. L'exigence morale détermine ce que l'on doit faire et cette exigence varie selon les sociétés dans lesquelles on vit. Il y a en effet, certains actes jugés immoraux dans certains pays qui sont considérés comme parfaitement normaux dans d'autres. D'ailleurs, il faut bien voir que la conscience morale est souvent influencée par les lois qui sont spécifiques dans chaque pays. Pourtant comment les hommes pourraient se comprendre s'ils ne partageaient pas quelques notions communes innées? En effet, il existe des tribunaux internationaux, c'est que l'homme a en lui une conscience morale qu'il partage avec tous les autres hommes? De plus, la vérité conscience morale ne doit-elle pas remettre en question ce qu'elle reçoit de la société, pour réfléchir sur ce qu'il convient de faire?

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« Ce à quoi s'oppose cet extrait: Pascal ne se contente pas ici de dénoncer l'incapacité de la raison à déterminer les principes de la justice authentique et universelle.

Sur cette impuissance, nous dit-il, les hommes tirent des conclusions sur la nature de lajustice, contre lesquelles il s'oppose.

Les philosophes, en effet, au lieu de remettre en cause la relativité desconceptions du juste et de l'injuste, ne trouvent rien de mieux que d'essayer de la légitimer, ajoutant encore plus àla confusion.L'un, confondant la justice de Dieu et le pouvoir du souverain, affirmera que « l'essence de la justice est l'autoritédu législateur » et que c'est lui, qui du haut de l'arbitraire de son bon-vouloir, décide de ce qui doit être considérécomme juste ou injuste.

Tel autre affirmera que cette autorité repose sur « la commodité du souverain », sur ce quilui agrée et constitue son intérêt propre.

D'autres enfin soutiennent que la seule autorité de la justice provient de laforce de la coutume, le temps et l'usage ayant ainsi force de loi.

Cette forme de scepticisme moral repose sur l'idéeque la raison ne nous découvre aucune justice absolue.Or, ici, les philosophes établissent, selon Pascal , un faux lien causal et concluent abusivement, de l'impuissance de la raison à déterminer les critères de la justice universelle à sa relativité fondamentale.

C'est surtout la coutume quipousse les hommes à croire de telles choses : « la coutume fait toute l'équité », croit-on, et pour cette seule raisonqu'elle a été reçue par les Anciens.

Justification de fait et non de droit, et c'est là tout le fondement de sonautorité, à savoir l'usage, que Pascal appelle ironiquement « mystique » car il ne se laisse pas argumenter par des discours.De même que le mystique religieux ne peut discourir sur les expériences du divin qu'il éprouve, ceux qui font de lacoutume le principe de la justice ne peuvent discourir sur le fondement de cette conception car, en réalité, elle n'enpossède pas.

Le véritable fondement mystique de la justice est, pour Pascal , celui que nous révèlent les Saintes Écritures de la Bible et, pour les élus, les lumières de la foi.

Or la raison humaine est incapable d'atteindre cettevérité qui concerne le coeur, non la raison ni la coutume.

C'est donc la société qui fournit la morale.

C'est un phénomène social au même titre que les rites, le langage, lespolitesses.

De plus, pour Durkheim, la conscience individuelle n'est qu'un écho de la conscience collective en nous."C'est la société qui nous forme moralement" " Notre conscience morale est son oeuvre et l'exprime; quand notreconscience parle, c'est la société qui parle en nous." ( L'éducation morale ) De plus, cette voix a un ton de commandement et la morale est vécue comme autorité à laquelle on ne peutéchapper.Mais si les règles qui régissent l'exigence morale, les notions de bien et de mal sont relatives alors comment leshommes de différentes cultures peuvent-ils s'entendre? L'exigence morale comme donnée de la raison innée"Je dis que le respect de la vie d'autrui n'est pas un devoir social, attendu qu'il existe indépendamment del'existence ou de la nature d'une société quelconque.

" Alain.

Il existerait au contraire certaines exigences moralesqui sont indépendantes de toutes culture et applicables en tout temps et en tout lieu.De plus, Lévi-Strauss a bien mis en évidence que la prohibition de l'inceste était universelle et était le fondement detoute société, de tout passage de la nature à la culture, cela veut donc bien dire qu'il existe des caractèresuniversaux de la conscience morale.

Dans Protagoras de Platon, Protagoras soutient que tous les sentiments morauxsont innés. Prenant cette réflexion comme point de départ, Kant va chercher àdéterminer s'il n'existe pas une loi morale a priori, c'est-à-dire qui ne seraitpas apprise par l'expérience ou par la société.

Il formule alors ce qu'il nommel'impératif catégorique, c'est-à-dire un impératif qui se vaut par lui-même,indépendamment de nos désirs et de toutes choses extérieures.

Voici sapremière formulation : " Agis comme si la maxime de ton action pouvait être érigée par ta volonté en loi universelle de la nature ". Cet impératif est présent dans tout homme et est universel.

Il existe bel etbien une exigence morale qui ne soit pas dictée par la société mais par lanature de l'homme, de sa raison.Mais cette règle répond à un critère formel et rend difficile la pratique, eneffet, elle ne dit aucunement que faire dans les situations particulières.

Une exigence morale comme réflexion personnellePour pouvoir en toutes circonstances, décider de ce qu'il faut faire, l'hommepeut et doit se créer une propre exigence morale.

En effet, si la sociétéinfluence les règles de conduites, la réflexion et la connaissance peuventpermettre à l'homme de prendre de la distance vis-à-vis de celles-ci et seconstruire son propre système de jugement.

On pourrait alors parler plutôtd'exigence éthique, qui prendrait naissance non dans les moeurs d'une sociétémais dans une décision rationnelle. " Toute la moralité de nos actions est dans le jugement que nous en portons nous-mêmes." RousseauDe même, Alain fait valoir que l'exigence morale que met en place la société n'est rien, chaque homme se fait sapropre morale.

"je m'interdis de voler qui que ce soit ; j'ai la ferme volonté d'être juste et charitable envers messemblables, et non pas seulement envers mes concitoyens [...] La société n'a donc rien à faire ici ; elle ne doit pas. »

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