Devoir de Philosophie

Analyse de la Vénus d'Urbino, du Titien

Publié le 13/01/2011

Extrait du document

titien

La Vénus d'Urbino, est une peinture de l'époque de la Renaissance, réalisée par Le Titien en 1538-39, alors âgé de 50 ans. La toile, exposée à la Galerie des Offices, à Florence, fut au départ conçue pour être transportable, selon les voeux d'un noble italien de l'époque. La toile est plutôt grande avec 119 centimètres de hauteur et 165 centimètres de longueur.  Cette oeuvre est une commande de Guidobaldo Della Rovere, l'héritier de Francesco Maria Della Rovere, le Duc d'Urbino qui avait commandé, deux ans plus tôt, un portrait du même modèle.    Cette oeuvre est un nu de La Bella, allongée sur un lit, une main se caressant et l'autre tenant un bouquet de roses et, à ses pieds, un petit chien endormi.  En arrière plan, deux servantes, l'une à genou, penchée sur le contenu d'un coffre ouvert et une autre la surveillant, avec une robe sur son épaule. Une fenêtre, avec un bouquet de myrtes sur son bord, donne sur un lever ou un coucher de soleil.  L'ensemble de la pièce semble luxueux, probablement dans un palais.    La couleur dominante est le vert, le rouge est aussi utilisé en grande quantité. Les autres couleurs principales sont le blanc et différentes nuances de brun et une touche de bleu pour le ciel.  Les couleurs sont mates et plutôt lumineuse, elles sont pures et donnent un ton chaud au tableau.  Les couleurs renforcent l'effet de richesse, le drap blanc, qui entoure le corps de la Vénus, le mettant sur le devant de la scène. Cette mise au premier plan est aussi aidée par le pan de peinture noire, derrière la Vénus, qui tombe à l'aplomb exact de son sexe.  L'artiste a respecté les couleurs naturelles.  Le décor est soigné et exprime, lui aussi, toute la richesse de la Vénus, le rideau vert, attaché au-dessus de la Vénus, relie les deux espaces du tableau, espaces presque distincts l'un de l'autre, il fait écho aux courbes de la Vénus, mais aussi aux tapisseries sur le mur, dont les motifs sont identiques à ceux des coffres ainsi qu'à ceux des matelas de la Vénus.    Le tableau se compose de deux plans, qui forment presque deux tableaux différents.  Le premier plan est occupé par la Vénus sur son lit. Le second plan, lui, est occupé par le décor de la pièce: il permet de situer et de dater le tableau, on y voit les deux servantes occupées à préparer les vêtements du modèle.  L'illusion de profondeur est donnée principalement par le second plan qui comporte les fuyantes principales du tableau. Le point de fuite se trouve au dessus de la main gauche de Vénus, à gauche de son oeil.    Les éléments du tableau sont représentés de manière détaillée et nette.  Le peintre a utilisé de grands et petits aplats de couleurs pour réaliser son tableau.  L'éclairage semble venir d'un point hors du tableau, comme placé devant à gauche de la Vénus, du moins dans le premier plan; dans le second, celui comportant les servantes, la lumière parait plus naturelle, comme provenant de la fenêtre.      Comme la majorité des artistes de l'époque de la Renaissance, la perspective est des plus importantes dans les tableaux. Le respect des couleurs, des formes, pour donner le tableau le plus réaliste et fidèle à la réalité possible.  La Vénus d'Urbino étant une commande, Le Titien avait l'obligation de reprendre le même modèle que pour le tableau commandé deux ans auparavant ainsi que de représenter un nu qui serait exposé dans la chambre à coucher de jeunes mariés, afin de favoriser la fécondité de la femme. Cependant, c'est Le Titien qui à choisit la pose de son modèle, de son environnement et de son moyen de la représenter.    Ce tableau a été choquant pour les moeurs de l'époque, malgré que le nu se soit répandu dans la tradition de la Renaissance. Le fait que la Vénus se caresse le pubis, qui est un geste accepté dans l'intimité de la femme, voire même recommandé par les médecins (ils pensaient que si la femme regarde ces beaux corps au moment de la fécondation, son enfant sera plus beau), le fait d'exposer ce geste au grand jour en tableau choque tout de même.    La vénus s'expose à nous, avec un air malicieux, comme si elle s'amusait de nous choquer, elle se met dans une pose désinvolte, voir provocante. Les servantes rappellent pourtant son rang, qu'elle fait sans doute partie de la noblesse, aussi rappeler par sa grâce de sa posture qui garde quelque chose d'élégant. Une touche de douceur apportée par le petit chien endormie à ses pieds, symbole aussi de la fidélité. Sans doute, si l'on considère que les roses et les myrtes sont aussi porteurs de symbole (celui du mariage), alors la vénus est une jeune mariée. Qui s'offre à nous, comme elle s'offrirait à son époux. C'est un tableau indéniablement sensuel, qui traite de la beauté féminine, à la fois douce et féline.

Liens utiles