L'ascension de Mussolini

Benito Mussolini naît en Romagne, le 25 juillet 1883. Son père est forgeron et cafetier, de tendance anarchiste. Sa mère est institutrice, métier auquel Mussolini se destine : il obtient son diplôme à 18 ans, alors qu'il est membre du Parti socialiste italien (PSI). Mais ne trouvant pas de travail, il émigre en Suisse, de 1902 à 1904. Il y vit dans la misère, et y côtoie les milieux socialistes en exil. C'est là qu'il se forge un semblant de conscience politique, adhérant superficiellement aux idées anarcho-syndicalistes qui rejettent la démocratie bourgeoise. Rentré en Italie, Mussolini devient, en 1909, professeur de français en Romagne, où il commence à gravir les échelons du PSI local. Il prône alors la révolution immédiate, et se déclare antimilitariste, ce qui fait de lui un minoritaire au sein du PSI, de tendance réformiste. La guerre que livre l'Italie à la Libye, en 1911, est pour Mussolini l'occasion de s'opposer au pouvoir pour la première fois : il organise à Forli, sa ville natale, des manifestations contre le départ des soldats. Cette agitation antimilitariste lui vaut 6 mois de prison, mais également une promotion : à sa libération, il prend la tête du courant socialiste révolutionnaire et devient l'un des hommes les plus influents du parti. Il dirige désormais le quotidien Avanti!. Lorsqu'éclate la guerre, il est tout d'abord contre l'entrée de l'Italie dans le conflit, adhérant à la position officielle du PSI. Mais il devient brusquement belliciste, et est finalement exclu du parti, en novembre 1914. Mussolini se tourne alors progressivement vers l'extrême-droite. A la tête de son nouveau journal, le Popolo d'Italia, largement financé par les milieux d'affaires qui soutiennent l'intervention de l'Italie dans la guerre, il devient ultra-belliciste. Blessé en 1917, il est démobilisé. La guerre finie, Mussolini cherche à s'imposer à la tête d'un nouveau mouvement politique. Et peu en importe les idées, pourvu qu'il en soit le chef incontesté. Cette soif de pouvoir et cette démagogie le poussent à former, en mars 1919, les fasci (faisceaux), où se retrouvent anciens combattants d'extrême-droite et syndicalistes révolutionnaires. Le fascisme italien est né.