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Assyrie

Publié le 13/04/2013

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1   PRÉSENTATION

Assyrie (anciennement Assur), antique pays d’Asie, s’étendant vers le sud de la frontière nord de l’Irak actuel et comprenant la vallée du Tigre et l’un de ses principaux affluents, le Grand Zab.

La partie occidentale du pays se composait d’une steppe ne pouvant accueillir qu’une population nomade. La partie orientale avec ses collines boisées et ses vallées fertiles irriguées par de petites rivières était, en revanche, idéale pour l’agriculture. À l’est de l’Assyrie se trouvent les monts Zagros ; au nord, une succession de plateaux mène au massif arménien ; la plaine mésopotamienne s’étend à l’ouest. Au sud se trouve le pays initialement appelé Sumer, ensuite Sumer et Akkad, et enfin Babylonie.

Mésopotamie est le nom que les anciens Grecs donnèrent à la région où tous ces pays, dont l’Assyrie, se développèrent. Les cités les plus importantes d’Assyrie, toutes situées sur le territoire actuel de l’Irak, furent Assur (aujourd’hui al-Charqat), Ninive (aujourd’hui le tertre fouillé de Quyundjik), Kalah (aujourd’hui Nimrud) et Dur-Sharrukin (aujourd’hui Khorsabad).

2   PREMIÈRES INSTALLATIONS

Dès les premiers temps du paléolithique, le sol de la future Assyrie fut habité, fait confirmé par deux crânes adultes de Néandertal trouvés dans une caverne aux confins nord-est de la région. Une vie sédentaire agricole ne s’y développa toutefois pas avant 6500 av. J.-C. environ. La composition ethnique des premières communautés fermières d’Assyrie est inconnue ; les habitants peuvent en avoir été une peuplade connue plus tard sous le nom de Subariens, qui parlaient une langue agglutinante plutôt qu’une langue inflexive. Au IIIe millénaire av. J.-C., des nomades sémites s’emparèrent vraisemblablement de la région et firent de leur langue inflexive, qui était proche du babylonien, la langue principale de la région. L’écriture assyrienne était une version quelque peu modifiée de l’écriture cunéiforme babylonienne.

Dès le VIIe millénaire av. J.-C., les fermiers d’Assyrie cultivaient le blé et l’orge, et possédaient des bœufs, des moutons, des chèvres et des porcs. Ils bâtissaient leurs maisons, dont certaines contenaient jusqu’à quatre pièces, en argile compacte, utilisaient des fours ronds pour cuire la farine et conservaient le grain dans de larges jarres d’argile recouvertes de bitume. Ce peuple de fermiers tissait des étoffes à partir de fil dévidé à l’aide de rouets, fabriquait des couteaux d’obsidienne et d’une pierre ressemblant au silex, et utilisait des outils de la forme d’une hache faits de pierre, comme des herminettes ou des binettes. Leur poterie était exceptionnelle ; elle était le plus souvent faite d’argile soigneusement cuite et peinte de motifs attrayants. L’obsidienne et d’autres pierres dures étaient façonnées pour les vases, les colliers, les amulettes et les sceaux. Des figurines féminines, aux fonctions rituelles et religieuses, étaient modelées dans l’argile. Les défunts, souvent ensevelis dans une position fléchie, avec les genoux remontés sous le menton, étaient enterrés au milieu des habitations plutôt que dans des cimetières.

3   CULTURE ET COUTUMES

La culture assyrienne ressemblait à celle de la Babylonie dans la majeure partie de ses traits. À l’exception des annales royales, par exemple, la littérature assyrienne était pratiquement identique à son pendant babylonien et les rois assyriens les plus cultivés, notamment Assurbanipal, se vantaient d’accumuler dans leurs bibliothèques des copies de documents littéraires babyloniens. La vie sociale et familiale, les coutumes matrimoniales et les lois régissant la propriété ressemblaient à celles de Babylonie. Les trois recueils assyriens de documents juridiques et de textes légaux qui ont été retrouvés présentent un grand nombre de points communs avec la loi sumérienne et babylonienne ; les peines infligées aux criminels sous la loi assyrienne étaient toutefois souvent moins brutales et barbares. Les pratiques et les croyances religieuses assyriennes étaient presque identiques à celles de Babylonie, si ce n’est qu’Assur, le dieu assyrien, était substitué au dieu babylonien Marduk. La contribution culturelle majeure des Assyriens se trouve dans le domaine artistique et architectural.

Au IIIe millénaire av. J.-C., l’Assyrie, comme la majeure partie du Moyen-Orient, subit l’influence de la civilisation sumérienne du sud. Un temple datant de cette période, mis à jour dans la cité d’Assur, contenait des statues semblables par le style et l’apparence à celles que l’on trouva dans les temples de Sumer. À partir de 2300 av. J.-C. environ, l’Assyrie devint partie intégrante de l’empire de Sumer et Akkad. Après la chute de cet empire, vers 2000 av. J.-C., les Amorites, une peuplade sémite nomade originaire du désert d’Arabie, s’infiltrèrent et s’emparèrent de la majeure partie de la Mésopotamie, y compris de l’Assyrie. En 1850 av. J.-C., des marchands assyriens avaient colonisé une partie de l’Anatolie centrale (Asie Mineure), où ils exerçaient le commerce prospère du cuivre, de l’argent, de l’or, de l’étain et des étoffes.

4   EXPANSION ET DÉPENDANCE

En 1810 av. J.-C., un roi assyrien, Shamshi-Adad Ier (roi v. 1813 à 1780 av. J.-C.), réussit à étendre le territoire de l’Assyrie, des monts Zagros jusqu’à la mer Méditerranée. Shamshi-Adad est peut-être le premier souverain de l’Antiquité à avoir mis en place un empire centralisé au Moyen-Orient. Il scinda son royaume en districts, dirigés par des administrateurs et des conseils spécialement nommés, institua un système de courriers et procéda à intervalles réguliers au recensement de la population. Le premier Empire assyrien ne dura cependant pas longtemps ; le fils de Shamshi-Adad, Ishme-Dagan Ier (roi 1780 à 1760 av. J.-C.), fut battu en 1760 av. J.-C. par Hammourabi et l’Assyrie fut intégrée à l’empire babylonien.

L’empire babylonien eut également une vie courte. Les Kassites, une peuplade non sémite, envahirent la Babylonie au XVIe siècle av. J.-C. et s’emparèrent du pouvoir. Une autre peuplade non sémite des montagnes, les Hourrites, pénétra dans la majeure partie du nord de la Mésopotamie et atteignit même la Palestine à l’ouest. Peu après les Hourrites, et dans une certaine mesure en même temps qu’eux, arriva une peuplade indo-européenne dont le nom est inconnu. Ces migrations et ces déplacements firent du XVIe siècle av. J.-C. une période agitée de l’histoire de la Mésopotamie.

Vers 1500 av. J.-C., l’Assyrie passa sous la coupe du Mitanni, un royaume qui avait étendu son influence sur tout le nord de la Mésopotamie. L’Assyrie resta sous son contrôle jusqu’au début du XIVe siècle, lorsque le royaume du Mitanni subit une cuisante défaite devant l’empire naissant des Hittites du nord. Tirant parti de la confusion qui s’ensuivit, le roi assyrien Assur-Uballit Ier (roi de 1364 à 1328 av. J.-C.) libéra l’Assyrie du joug du Mitanni et annexa même une partie de son territoire.

Le règne d’Assur-Uballit Ier fut suivi par une série de souverains forts, notamment Adad-Nirari Ier (roi de 1306 à 1274 av. J.-C.), Salmanasar Ier (roi de 1274 à 1244 av. J.-C.) et Tukulti-Ninurta Ier (roi de 1244 à 1207 av. J.-C.), qui réussirent à étendre les frontières de l’Assyrie et à menacer leurs puissants voisins, les Urartéens, les Hittites, les Babyloniens et les Lullubes.

5   EMPIRE NÉ DANS LA LUTTE

Entamée vers 1200 av. J.-C., une nouvelle vague de migrations modifia profondément la composition de l’Asie occidentale. Venant selon toute vraisemblance de la péninsule balkanique, un ensemble de peuples, appelés « peuples de la mer «, mit fin à l’empire hittite en Anatolie et prit pied en Syrie et en Palestine. Une peuplade indo-européenne, les Moushki, qui s’établit en Anatolie orientale, devint une menace permanente pour l’Assyrie. À l’ouest de l’Assyrie, un groupe de nomades sémites, appelé Araméens, se mit également en marche. L’Assyrie résista farouchement aux pressions et aux attaques de ses nouveaux voisins. Au cours de sa lutte la plus âpre pour sa survie, elle développa une machine de guerre dont la cruauté était proverbiale et qui devint le fléau et la terreur de l’ensemble du Moyen-Orient.

Au début, les campagnes assyriennes prenaient la forme de raids à la recherche de butins et de tributs. Teglat-phalasar Ier (roi de 1115 à 1076 av. J.-C.), par exemple, défendit les frontières assyriennes contre les Araméens et les Moushki en menant des raids qui le conduisirent au nord jusqu’au lac de Van, en Urartu (aujourd’hui dans le nord-est de la Turquie) et à l’ouest jusqu’à Palmyre (en Turquie). Dans la plupart des cas, les peuplades effrayées s’enfuyaient à l’approche de ses armées ; ceux qui restaient étaient soit massacrés, soit emmenés en Assyrie. Leurs villages et leurs cités étaient pillés et rasés, mais il n’y eut aucune tentative pour annexer leurs territoires. Le fond de la conquête se modifia progressivement et les souverains assyriens commencèrent à faire de l’Assyrie le centre d’un nouvel empire en rajoutant les territoires conquis à leur domaine, sans toutefois suivre un plan bien arrêté. À la fin du Xe siècle av. J.-C., par exemple, Adad-Nirari II annexa l’État araméen autour du Nisibe, à l’est du fleuve Habour. Son fils, Tukulti-Ninurta II, annexa plusieurs États araméens autour de la cité de Harran et la vallée de l’Euphrate central, ainsi que la région entre le Grand et le Petit Zab.

6   EXTENSION DE LA DOMINATION ASSYRIENNE

Assurnazirpal II, le fils de Tukulti-Ninurta II, régna de 884 à 859 av. J.-C. et étendit la domination assyrienne vers le nord et l’est. Ses campagnes féroces et cruelles dévastèrent les terres aux frontières de son empire, mais il fut assez prudent pour ne pas attaquer ses voisins plus puissants, Urartu au nord, la Babylonie au sud et Aram à l’ouest. Au cours d’une de ses campagnes, il atteint la mer Méditerranée. Sur le chemin du retour, il abattit les cèdres sur les pentes des monts Aman pour se procurer le bois nécessaire à un énorme programme de construction dans la cité de Kalah, dont il fit sa capitale, en remplacement d’Assur, l’ancienne capitale. Grâce aux nombreuses traces écrites d’Assurnazirpal retrouvées dans les ruines de Kalah, celui-ci est l’un des souverains du Moyen-Orient antique les mieux connus.

Salmanasar III (roi de 859 à 824 av. J.-C.), le fils d’Assurnazirpal, mena trente-deux campagnes en trente-cinq ans de règne. Nombre d’entre elles étaient dirigées contre les terres situées à l’ouest de l’Euphrate, en particulier contre le puissant royaume d’Aram. Bien qu’il eût quelques succès et reçût même un important tribut des alliés d’Aram, dont Israël, il ne réussit pas à conquérir l’Aram. Deux de ses monuments, aujourd’hui au British Museum, sont particulièrement remarquables : l’Obélisque noir où l’on voit Jéhu, roi d’Israël, embrasser le pied de Salmanasar et les plaques de bronze martelé appelées les portes de Balawat.

7   EMPIRE MONDIAL

À la fin du règne de Salmanasar, une révolte éclata à la cour d’Assyrie, entraînant plusieurs années de guerre civile et le déclin de l’Assyrie. Au milieu du VIIIe siècle cependant, celle-ci revint à une meilleure fortune avec l’accession au trône de Teglat-phalasar III (roi de 745 à 727 av. J.-C.), qui entreprit de faire de l’Assyrie un empire mondial. Il commença par renforcer l’autorité royale en réduisant la puissance des courtisans intrigants. Il établit une armée permanente, largement composée de contingents étrangers et planifiait ses campagnes avec l’objectif d’annexer le territoire ennemi. Les peuples qu’il conquit furent déportés et réinstallés à l’intérieur du territoire assyrien afin de briser leur conscience nationale et leur cohésion. Il libéra l’Assyrie de la pression des tribus araméennes qui menaçaient la vallée du Tigre central, chassa les Urartéens de Syrie, annexa les États araméens d’Árpád et de Damas, conquit les cités de Palestine et se proclama souverain de Babylonie.

Sargon II (roi de 722 à 705 av. J.-C.), qui succéda à Salmanasar V (roi de 727 à 722 av. J.-C., le successeur immédiat de Teglat-phalasar), étendit la domination assyrienne dans toutes les directions, du sud de l’Anatolie au golfe Persique. Au début de son règne, il déporta la population d’Israël, que Salmanasar V avait conquis peu de temps avant sa mort. Sous son règne, Sargon II fit campagne contre Urartu et les Mèdes, annexa de nombreux États de Syrie et du sud de l’Anatolie, et battit les Araméens de la vallée du Tigre central et les Chaldéens de la vallée du bas Euphrate. Afin de s’assurer un contrôle effectif de ce vaste empire, s’étendant de la frontière de l’Égypte aux monts Zagros et des monts Taurus au golfe Persique, Sargon II le divisa en soixante-dix provinces, chacune dirigée par un gouverneur qui répondait directement devant le roi. Dans sa capitale, Kalah, il créa une administration centralisée et délégua certains de ses pouvoirs à son fils Sennachérib (roi de 705 à 681 av. J.-C.). À la fin de son règne, Sargon II bâtit une nouvelle cité, Dur-Sharrukin, au nord de Ninive, fit élever un palais qui enjambait les murs de la ville et l’orna de remarquables bas-reliefs. Il fit également construire une bibliothèque à Ninive et encouragea le commerce et l’agriculture dans tout l’empire.

8   DÉBUT DU DÉCLIN

Sous Sargon II, l’Empire assyrien fut plus puissant et plus étendu que jamais auparavant. Les peuples étaient étroitement liés par la langue, la religion et la culture. Toutefois, les successeurs de Sargon II visaient la conquête de l’Égypte et de l’Élam et la soumission complète de la Babylonie. Pour s’assurer la victoire sur ces pays éloignés, les Assyriens retirèrent une partie de leurs forces des régions frontalières du Nord et du Nord-Est. Dans ces régions septentrionales, les Mèdes et deux groupes de peuplades migrantes, les Cimmériens et les Scythes, furent ainsi à même d’accroître leur puissance.

Sennachérib conserva les terres conquises par son père et menaça la frontière égyptienne. Il déplaça sa capitale de Dur-Sharrukin à Ninive, où il fit bâtir son palais. Il fut le premier souverain assyrien à utiliser une flotte, avec laquelle, en 694 av. J.-C., il pourchassa et battit des rebelles chaldéens. En 689 av. J.-C., lorsque la Babylonie se joignit aux Chaldéens contre l’Assyrie, Sennachérib lança une série d’offensives meurtrières contre les deux États dont le sommet fut la prise et le sac de Babylone, qu’il fit inonder, en dépit de son statut traditionnel de ville sainte. Le fils de Sennachérib, Assarhaddon (roi de 681-669 av. J.-C.), était plus favorablement disposé envers Babylone et aida à sa reconstruction. Son principal succès militaire consista en une invasion de l’Égypte et la prise de Memphis, sa capitale. Son fils Assurbanipal poursuivit sa tentative de s’emparer de l’Égypte, s’enfonçant vers le sud jusqu’à Thèbes. Il mit également à sac Suse (l’actuelle Shush, en Iran), la capitale des Élamites. En dehors de sa réputation de conquérant, Assurbanipal est également connu pour l’immense bibliothèque qu’il édifia dans son palais de Ninive.

9   FIN DE L’EMPIRE

La mort d’Assurbanipal en 627 av. J.-C. fut suivie par une révolution de palais. Les Mèdes prirent Assur en 614 av. J.-C., et, avec l’aide des Babyloniens, s’emparèrent de Ninive en 612. L’armée assyrienne, menée par le roi Assur-Uballit II (roi de 612-609 av. J.-C.), se retrancha à Harran, à quelque distance au nord-ouest de la capitale assyrienne. Cette défaite marqua la fin de l’Empire assyrien.

Tout au long de son histoire, la puissance de l’Assyrie reposa presque entièrement sur sa puissance militaire. La force principale de l’armée consistait en une infanterie légère et une infanterie lourde. Toutes deux étaient équipées de piques, d’arcs et de flèches courtes, mais seule l’infanterie lourde était protégée par une armure. La cavalerie était équipée de la même manière et montait à cru. Des chariots lourds étaient conduits par des équipages de trois hommes, qui utilisaient des béliers pour attaquer et abattre les murs et les fortifications.

Commandant suprême de l’armée, le roi conduisait lui-même ses propres campagnes. Bien qu’il fût en théorie un monarque absolu, en réalité les nobles et courtisans qui l’entouraient, ainsi que les gouverneurs qu’il nommait pour administrer les territoires conquis, prenaient souvent des décisions en son nom. Les ambitions et les intrigues étaient une menace permanente pour la vie du souverain assyrien. Les révolutions de palais n’étaient pas rares, notamment lorsque s’annonçait la fin d’un règne. Cette faiblesse dans l’organisation et l’administration de l’Empire assyrien fut en grande partie responsable de sa désintégration et de sa chute.

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