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L'autre, mon prochain

Publié le 15/01/2004

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Pour cette raison, Platon fait allusion dans le Phèdre aux dangers que représente l'invention de l'écriture (mythe de Theuth), car les hommes, au lieu de faire confiance à leur mémoire, s'en remettront aux signes écrits, sacrifiant à la commodité l'aspect vivant de leur mémoire et de leur esprit.2. Mythe et dialectiqueL'aspect sacré de la mémoire est représenté par le mythe. Si le mythe est un récit inventé, il cache cependant une part de rationalité. Il est un mode de représentation, d'explication des réalités complexes, et notamment des origines. Ainsi, la dialectique, c'est-à-dire la recherche des définitions ou de l'essence de chaque chose, est une démarche rationnelle, logique, dont le mythe, comme récit, est le complément dans la recherche de la vérité. Le dialecticien ne doit pas avoir les yeux tournés vers les réalités sensibles qui l'entourent, mais vers les essences. B. L'amitiéL' amour du prochain, c'est-à-dire de l'autre considéré comme mon semblable, n'est-il pas la condition de toute paix sociale ?Il semble en effet que le souci du bien de l'autre soit à la source de toute fraternité humaine.

« La personne est ce qui se distingue de la chose, comme la fin se distingue des moyens.Tout être dont l'existence ne dépend pas de la libre volonté, mais de la nature, n'aqu'une valeur relative, c'est-à-dire en rapport avec autre chose que lui-même.

Les êtresnaturels sont des choses.

Les êtres raisonnables, c'est-à-dire capables d'agissementslibres, sont des personnes, c'est-à-dire des fins en soi.

Ils ne peuvent servir simplementcomme moyens, et par suite limitent notre libre activité, puisqu'ils sont l'objet d'uninconditionnel respect.

La personne est une fin objective, dont l'existence même est unefin en soi, qui ne peut être remplacée par aucune autre.

Étant fin en soi, on lui doit unabsolu respect.

La personne humaine est la seule valeur absolue existante, il n'y en apas d'autres sur le plan pratique.

L'impératif catégorique pour toute volonté humainerepose donc sur le principe que : "La nature raisonnable existe comme fin en soi." C'estainsi que nous devons nous représenter notre propreexistence ainsi que celle d'autrui, et ce principe doit sous-tendre toutes nos actions.

Lamoralité, soit l'usage de la raison dans le domaine pratique, repose par conséquent sur lamaxime suivante : "Agis de telle sorte que tu traites l'humanité, aussi bien dans tapersonne que dans la personne de tout autre, toujours en même temps comme une fin,et jamais simplement comme un moyen." KANT : le devoir comme impératif catégorique Selon Kant, la volonté n'obéit pas toujours naturellement à la raison.

Dans ce cas la raison exerce une contraintesur la volonté.

Cette contraintes'appelle un impératif.

Les impératifs sont de deux sortes :— les impératifs hypothétiques expriment la nécessité pratique de certaines actions considérées non en elles-mêmesmais pour leurs résultats, c'est-à-dire comme des moyens subordonnés à une fin (par exemple, je dois prendre cemédicament pour guérir, si je veux guérir).

Les impératifs hypothétiques serattachent à la prudence et visent le bonheur de l'individu ;— les impératifs catégoriques, en revanche, commandent les actions non pour leurs résultats, mais pour elles-mêmes.

Ils ordonnent sans condition et sont d'une évidence immédiate : dès qu'ils sont aperçus, la volonté saitqu'elle doit s'y soumettre.

En outre, étant indépendants de toute fin, les impératifs catégoriques s'imposeront àn'importe quelle volonté particulière.

Ils se caractérisent donc par leur universalité.

C'est pourquoi il n'y a au fondqu'un seul impératif catégorique d'où tous les impératifs du devoir peuvent être dérivés et que Kant énonce ainsi : «Agis uniquement d'après la maxime qui fait que tu peux vouloir en même temps qu'elle devienne une loi universelle ».De cette formule, Kant en déduit trois autres :• « Agis comme si la maxime de ton action devait être érigée par ta volonté en loi universelle de la nature.

»• « Agis de telle sorte que tu traites l'humanité, aussi bien dans ta personne que dans la personne de tout autre,toujours en même temps comme une fin, et jamais simplement comme un moyen.

»• « Agis toujours de telle sorte que tu puisses te considérer comme législateur et comme sujet dans un règne desfins rendu possible par la liberté de la volonté.

» « Personne n'est mon semblable, ma chair n'est pas leur chair, ni ma pensée leur pensée.

» Max Stirner, L'Unique et sa propriété, 1845.C'est sur le constat du caractère unique de chaque individu que repose l'individualisme agressif de Stirner.

Nul nepeut partager mes pensées, mes joies, mes souffrances ; l'autre est d'abord celui qui n'est pas moi, celui quidemeure irréductiblement étranger à moi-même. « Autrui, [...] c'est l'autre, c'est-à-dire le moi qui n'est pas moi.

» Sartre, L'Être et le Néant, 1943. « Autrui, en tant qu'autrui, n'est pas seulement un alter ego.

Il est ce que moi je ne suis pas : il est le faible alorsque moi je suis le fort; il est le pauvre, il est "la veuve et l'orphelin".

» Levinas, De l'existence à l'existant, 1947.. »

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