Devoir de Philosophie

N'avons-nous de devoirs qu'envers autrui ?

Publié le 23/11/2010

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  Analyse

Ce sujet est plutôt difficile. Il ne pose en effet pas directement la question et si le sujet évoque autrui il fait référence implicitement à nous-même. Ainsi, si ce n'est pas envers autrui, les devoirs nous concernent d'abord nous-même. Mais il y a bien une raison pour laquelle la question n'est pas simplement "N'avons-nous pas de devoirs envers nous-même ?". Il faut ainsi considérer en parallèle son rapport à soi et son rapport aux autres. Le plus difficile dans ce sujet et de pouvoir explorer toutes les pistes du sujet sans faire de hors-sujet. Autrui/soi, devoirs/droits sont des notions liées mais ça ne veut pas dire qu'on peut orienter le sujet à sa guise. Il fallait donc reprendre sans cesse les termes du sujet pour voir si l'on reste dans le sujet. 

 
Corrigé proposé

1. Le devoir se pose en terme de relation. Considérer autrui impose dès lors des devoirs.  C'est une première partie qui commence simplement. Elle pose le problème d'autrui et comment se construit une relation. Cette partie se justifie par les deux suivantes. Poser des notions sur toute une partie est délicat, et demande un certain nombre de connaissances. Ça permet en tout cas de bien cerner le sujet, même si c'est pas obligatoire (et pas forcément conseillé).  2. Mais autrui me renvoie ma propre image, et respecter autrui induit mon propre respect Ici le lien entre le rapport à autrui et le rapport à soi-même est clairement établi. On peut d'abord évoquer le fait que le rapport à autrui nous fait exister en nous renvoyant une comparaison (subjective). Autrui est comme un miroir. Respecter autrui nous mène alors à comprendre sa propre expérience. On peut ensuite développer l'idée de son soi et du détachement possible de son soi qui s'observe lui-même. C'est un effort intellectuel qui nous permet de mieux nous construire en évaluant mieux sa place dans la société. Là encore la notion de droits prend tout son sens grâce à la conscience qui se développe.  3. Pour savoir respecter autrui, il faut d'abord savoir se respecter soi-même  En retournant la question on se rend compte de l'importance de son propre respect. Hannah Arendt a essayé de comprendre ce qui rend possible la bestialité des hommes. Elle soumet alors l'idée que lorsque des hommes n'ont pas conscience de ce qu'ils sont, ils en viennent à ne plus avoir de notions de bien et de mal, et sont prêt à obéir à n'importe qui.

 

« Plan rédigé proposé 1.Ia.

Le devoir est une règle morale qui s'impose à un individu lorsqu'il agit, et a pour but de limiter sa propre action àl'égard d'une chose conçue comme extérieure à lui. Ib.

En ce sens, le devoir s'oppose au droit, et c'est l'équilibre des droits et des devoirs qui permet à des individus decoexister. Ic.

Cette définition du devoir ne semble pas alors exclure la possibilité de devoir envers autre chose qu'une autrepersonne, puisque rien ne dit a priori que les choses ne sont pas autant digne de respect que les hommes. 2.

IIIa.

Cette manière de concevoir le devoir appelle donc une réflexion sur ce qui fonde la valeur des choses pour unesprit humain. IIb.

Poser ainsi la question renvoie alors à la manière dont se construisent les jugements de valeur humains.

Or, la raisonhumaine a pour propriété d'évaluer les choses en fonction de normes qui sont directement déduite de la conscience qu'il ade lui-même. IIc.

En ce sens, si les choses ne sont pas libres comme l'homme, et s'il est possible de dire que seul un homme peut avoirla même valeur qu'un autre homme, il semble nécessaire de conclure que nous n'avons de devoir qu'envers nous-mêmes(en tant que membre de l'humanité) ou envers autrui. 3.

IIIa.

Toutefois, cette manière anthropocentrique de concevoir le devoir est passablement problématique, dans lamesure où elle postule pour vrai ce qui n'est qu'une déficience ou une limite de la raison humaine.

Autrement dit, ce n'estpas parce que nous ne sommes pas capables de nous mettre à la place d'un arbre ou d'un animal qu'ils ne sont pasdignes de respect. IIIb.

Dès lors, il semble nécessaire de reconnaître que nous avons par principe des devoirs envers les choses, et passeulement envers autrui ou nous-mêmes.

Le problème est toutefois que nous ne savons quels devoirs précis nous avonsalors envers les choses. IIIc.

Il semble alors nécessaire de substituer à l'absence de connaissance précise des devoirs que nous avons envers lesautres choses un principe de précaution.

Autrement dit, nous devons agir prudemment pour ne pas mettre en périll'existence de choses que nous sommes incapables d'évaluer, ce qui nous oblige à agir de façon responsable et à affirmerun devoir envers toute chose.. »

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