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Choisit-on d'être celui qu'on est ?

Publié le 22/01/2005

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Le souci de soi a toujours poussé l'homme à dépasser des limites qu'il s'était lui-même fixées. Pour avancer, évoluer vers un état sans cesse meilleur, faire progresser l'humanité ou soi même. Ainsi nous pensons intrinsèquement que nous pouvons devenir autre chose que ce que nous sommes actuellement, que nous pouvons changer des états de notre être d'après notre seule volonté, que nous pouvons choisir ce que nous sommes. Cependant si nous sommes déjà quelque chose, comment pouvons nous affirmer que nous pouvons être autre? L'être est permanent de par sa nature selon Parménide, nous ne pouvons le changer ou même le détruire, nous ne pouvons en créer de nouveau car la création impliquerait un non être antérieur et cela est impossible. D'autre part la question du choix se pose à nous. Le choix est la faculté de la conscience à opter pour une action entre plusieurs autres, ce choix est propre à l'homme. C'est par cette liberté que nous pouvons modifier notre environnement, le choix est suivi de l'action qui met en place ce que la conscience a choisi. Cependant, choisir l'être ne signifie t il pas posséder plusieurs possibilités sur l'état de son propre être ? Or l'être n'est pas par définition ce qui est immuable, ce qui est et ce qui ne peut pas ne pas être? Comment l'homme pourrait-il envisager de modifier ce qui doit rester identique? Nous sommes pourtant tous conscients de notre évolution à travers le temps, des conséquences de nos actes sur notre personne, la maturité que l'homme acquiert avec l'âge, le changement de classe social, nos bouleversements physiques, il y a donc clairement quelque chose en l'homme qui change que ce soit dans sa propre vie ou tout au long des générations. L'homme évolue et il choisit d'évoluer par ses progrès. Comment peut-on alors qualifier ces changements, si l'être humain change et est supposé rester identique? Bien que l'homme préhistorique soit différent de l'homme contemporain on peut remarquer dendrites différences psychologique et physique, idem pour l'enfant et l'adulte? Pourtant toutes ces personnes portent toujours le qualificatif d'être humain. Pour Sartre, nous sommes responsables de ce que nous sommes par nos actes, par nos choix, l'homme a la possibilité de choisir son état futur grâce à sa liberté de choisir et sa faculté d'anticipation. Cependant, il faut envisager qu'on ne peut changer notre être immuable, mais on peut modifier ce que l'on est en tant qu'étant. Il faudra donc envisager cette dualité de l'homme et les limites de sa liberté en tant qu'être immuable commun à tous les hommes et en tant qu'étant concret dans une réalité particulière sur lequel l‘homme peut exercer sa liberté.

Notre identité personnelle, ou "celui que l'on est", est-elle naturelle ou biologique ? Notre être est-il inscrit dans nos gènes ? Ou se construit-on par la force de notre volonté, par toutes nos expériences, et par notre liberté, en toute conscience ? Celui que je suis n'existe pas indépendamment de l'image que l'autre me renvoie de moi-même ; bien plus, pour que j'arrive à une connaissance de moi-même, il faut nécessairement que j'emprunte le point de vue d'autrui (problème de la conscience de soi). En quel sens puis-je choisir ce que je vois dans le regard d'autrui ? Ou en quel sens autrui ne me reflète que ce que j'ai envie d'être ? Ou ce que je suis ne dépend-il que de la volonté d'autrui ? Qu'est-ce que ce "celui que l'on est" ? "Celui" qu'on est, ce n'est pas la même chose déjà que "ce" qu'on est. "Ce" que je suis semble dépendre davantage de l'inné, d'une identité de naissance. Alors que "celui que je suis" représente davantage "celui que j'ai voulu être" à partir de ce que j'étais. Ainsi, nos choix, de carrière, nos goûts, ce qui nous différencie des autres, peuvent-ils être l'objet d'un choix et sont-ils inscrits dans notre nature ? Qu'est-ce qui prévaut entre les deux ? Et peut-on toujours choisir ce que l'on veut être ? N'est-on pas ce que la société, la vie, les aléas, ont fait de nous ? Quelle est la place de la liberté, du choix ? Il s'agit moins d'une définition positive de qui je suis, que de définir ce qui me distingue, ce qui fait que je suis celui-ci et non celui-là. Est-ce que je choisis d'être ce qui me distingue, ce qui fait que je suis celui-ci parmi les gens et pas celui-là ? Référence utile : Sartre, dans L'existentialisme est un humanisme, explique ce qu'il faut entendre par "se choisir".

« totale de son existence.

Et, quand nous disons que l'homme est responsable de lui-même, nous ne voulons pas direque l'homme est responsable de sa stricte individualité, mais qu'il est responsable de tous les hommes.

Il y a deuxsens au mot subjectivisme, et nos adversaires jouent sur ces deux sens.

Subjectivisme veut dire d'une part choix dusujet individuel par lui-même, et, d'autre part, impossibilité pour l'homme de dépasser la subjectivité humaine.

C'estle second sens qui est le sens profond de l'existentialisme.

Quand nous disons que l'homme se choisit, nousentendons que chacun d'entre nous se choisit, mais par-là nous voulons dire aussi qu'en se choisissant il choisittous les hommes.

En effet, il n'est pas un de nos actes qui, en créant l'homme que nous voulons être, ne crée enmême temps une image de l'homme tel que nous estimons qu'il doit être.

Choisir d'être ceci ou cela, c'est affirmer enmême temps la valeur de ce que nous choisissons, car nous ne pouvons jamais choisir le mal ; ce que nouschoisissons, c'est toujours le bien, et rien ne peut être bon pour nous sans l'être pour tous.

Si l'existence, d'autrepart, précède l'essence et que nous voulions exister en même temps que nous façonnions notre image, cette imageest valable pour tous et pour notre époque tout entière.

Ainsi, notre responsabilité est beaucoup plus grande quenous pourrions le supposer, car elle engage l'humanité entière. Bergson Radicale est la différence entre la conscience de l'animal, même le plus intelligent, et la conscience humaine.

Car laconscience correspond exactement à la puissance de choix dont l'être vivant dispose ; elle est coextensive à lafrange d'action possible qui entoure l'action réelle : conscience est synonyme d'invention et de liberté.

Or, chezl'animal, l'invention n'est jamais qu'une variation sur le thème de la routine.

Enfermé dans les habitudes de l'espèce,il arrivera sans doute à les élargir par son initiative individuelle ; mais il n'échappe à l'automatisme que pour uninstant, juste le temps de créer un automatisme nouveau : les portes de sa prison se referment aussitôt ouvertes ;en tirant sur sa chaîne il ne réussit qu'à l'allonger.

Avec l'homme, la conscience brise la chaîne.

Chez l'homme, etchez l'homme seulement, elle se libère. Aristote Le choix n'est certainement pas la même chose que le souhait, bien qu'il en soit visiblement fort voisin.

Il n'y a pasde choix, en effet, des choses impossibles, et si on prétendait faire porter son choix sur elles on passerait pourinsensé ; au contraire, il peut y avoir souhait des choses impossibles, par exemple de l'immortalité.

D'autre part, lesouhait peut porter sur des choses qu'on ne saurait d'aucune manière mener à bonne fin par soi-même, par exemplefaire que tel acteur ou tel athlète remporte la victoire ; au contraire, le choix ne s'exerce jamais sur de pareilleschoses, mais seulement sur celles qu'on pense pouvoir produire par ses propres moyens.

En outre, le souhait porteplutôt sur la fin, et le choix sur les moyens pour parvenir à la fin : par exemple, nous souhaitons être en bonnesanté, mais nous choisissons les moyens qui nous feront être en bonne santé ; nous pouvons dire encore que noussouhaitons d'être heureux, mais il est inexact de dire que nous choisissons de l'être : car, d'une façon générale, lechoix porte, selon toute apparence, sur les choses qui dépendent de nous.. »

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