LES CONFESSIONS D'UN ENFANT DU SIÈCLE MUSSET : Analyse du Chapitre II

« enfants » paraît enfermée entre un passé anéanti par l'héroïsme de : « leurs pèresensanglantés [...] leurs poitrines chamarrées d'or.

» (l.

5-6), et un futur incertain et assombripar la main de Napoléon:« Chaque année, la France faisait présent à cet homme de trois-cent mille jeunes gens; etlui, prenant avec un sourire cette fibre nouvelle arrachée au cœur de l'humanité, il la tordaitentre ses mains , et en faisait une corde neuve à son arc; » (l.9-10).

Ces jeunes sont iciconsidérés comme de véritables marchandises au bon service de l'empereur.

Cetemprisonnement autant physique que moral a pour effet de frustrer la nouvelle génération etde lui ôter toute possibilité de croyance.De ceci découle une attirance certaine pour la mort.: « Et quand même on aurait dû{text:soft-page-break} mourir, qu'était-ce que cela? La mort elle-même était si belle alors,si grande, si magnifique, dans sa pourpre fumante! » (l.24-25).

Musset confesse son mal êtreen le rapportant à une sorte de mal universel.

Dans le titre La Confession d'un enfant dusiècle, l'article indéfini « un » appelle à l'universalité.

Les métaphores de musset montrentici que les « enfants » du siècle sont par conséquent si désespérés qu'ils se laissent attirerpar la mort menée à eux par Napoléon.Le mal étrange qui touche la jeunesse dans ce deuxième chapitre serait donc la résultantede l'énorme manipulation de Napoléon sur ces « enfants » entrainant une frustration énormede n'appartenir à aucun espace temporel, de dériver sans aucune prise sur les élémentsextérieurs.

La mélancolie de cette jeunesse est explicitée et s'avère dangereuse pour lesgénérations futures.On ne peut pas refuser à La Confession d'un enfant du siècle une certaine modernité, autantpar sa forme que son contenu.

Après avoir défini le contexte troublé des guerresnapoléoniennes et de la chute de l'empereur, il a paru évident de considérer l'auteur commeil est présenté dans le chapitre I, c'est à dire comme un enfant du siècle.

Enfin, dans cetexte teinté de trouble et de souffrances morale, le mal mystérieux dont souffre la jeunegénération s'avère être le Mal du Siècle qui a frappé de plein fouet les deux premièresgénérations romantiques.Il serait par conséquent intéressant de constater que si le propre du mal du siècle est depousser la jeunesse, et donc les écrivains à la mélancolie et l'inactivité, Musset écrit sonouvrage qui est quand même dénonciateur de ce Mal du Siècle.

Musset serait-il donc la figureromantique de l'écrivain par excellence, qui voit le monde et les relations entre les individuset les autres de manière problématique et compliquée afin d'en dégager une vérité toutautre.

Dans ce cas, la mélancolie serait- elle bénéfique pour certains?. »