CORNEILLE ET RACINE
Publié le 08/11/2011
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1. - Les deux tragiques du XVIIe siècle ont eu chacun leur manière d'entendre l'art dramatique. Ils diffèrent par l'objet même de leur théâtre, par leurs sources, par leur conception de l'action, par l'humanité qu'ils représentent et par la leçon morale qu'ils donnent. Il y a donc entre eux une véritable opposition .
«
f) Corneille se rattache ê.
Sophocle et Racine ê.
Euri
pide.
4.
- Ce double jugement est juste dans l'ensemble, taux sur deux points et discutable pour le moins sur un
troisième.
a) Il est taux que Racine soit moins varié que Cor neille.
Si Racine a un objet constant, la peinture de
l'amour, Corneille
en a un autre : l'histoire et la poli tique.
Mais Racine ne se donne pas plus que Corneille un objet unique ; il a fait des tragédies d'histoire bibli que ; et même dans chacune de ces catégories, quelle
redite
y a-t-U de Bajazet ê.
PMdre, de Britannicus à Mithridate, de Esther à Athalie ?
b) S 'il est certain que ni la conduite des pièces corné liennes, Polyeucte excepté, ni leur style n'atteignent à
la perfection de Racine, cependant la logique des carac
tères ne prête le flanc à la critique que dans les pièces
postérieures
à Rodogune, mais .,à aucun moment dans le
Cid, dans Horace, dans Cinna, dans Polyeucte.
c) Plus que discutable est le rapprochement entre
les deux tragiques français et deux des tragiques grecs.
On ne le pourrait soutenir qu'en négligeant trop de traits
essentiels.
La comparaison révèle, au contraire, tout ce
que les tragiques français ont d'incompatible, pour ainsi
dire, avec les tragiques anciens.
d) Le parallèle est juste pour le reste : inégalité et
perfection, attitude vis-à-vis des règles , conception dra matiqùe et morale, alternance de tendresse et de gran deur ...
Une seule réserve : Corneille se rebelle-t-il contre ·
les règles ? Il se contente de tricher un peu avec elles.
5.
-Les justes oppositions marquées par La Bru
yère se trouvent légitimées par toute étude sérieuse des
· deux auteurs..
»
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