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correction BAC 2009 (philosophie)

Publié le 03/06/2012

Extrait du document

philosophie

Sujet 1

En quel sens a-t-on pu dire : « Philosopher, c’est rechercher l’essentiel inaperçu « ?

Problématique

Ce sujet interpelle le candidat sur l’acte de philosopher.

II est invité à réfléchir sur le sens de cet acte. Il s’agit ici de le saisir comme une quête fondée sur l’esprit critique, sur le refus de s’en limiter aux apparences, pour aller au fond des choses.

Compétences attendues

II est attendu du candidat un effort d’analyse conceptuelle portant sur les termes-clés du sujet (« philosopher «, « rechercher «, « essentiel inaperçu «), lui permettant de saisir l’acte de philosopher comme une démarche critique.

Il devra également sur la base d’une argumentation rigoureuse, valider la thèse avancée.

Il serait intéressant pour le candidat de décliner les moyens d’accéder à cet « essentiel inaperçu « : par exemple l’étonnement, le doute, le soupçon, la maïeutique...

Le candidat pourrait éventuellement émettre des réserves sur une telle conception de l’acte de philosopher.

On appréciera davantage le candidat qui montrerait que le regard critique du philosophe n’épargne pas !a philosophie elle- même dans la masure où « l’essentiel inaperçu « pourrait échapper au philosophe.

Le candidat devra éviter les approches qui réduiraient le sujet à une seule perspective.

Il ne s’agira pas non plus de se livrer à une juxtaposition de définitions de la philosophie.

SUJET 2

L’homme se trompe parce qu’il a la conscience : l’animal ne se trompe pas parce qu’il a l’instinct. Appréciez ce propos.

Problématique

Le sujet invite à saisir la différence essentielle entre l’homme et l’animal à partir de la faculté de juger. (raison, esprit, intelligence)

L’homme, être doué de raison, est en mesure de porter un jugement sur lui-même et sur le monde, et, ce faisant, de se tromper, contrairement à l’animal qui vit sous l’emprise de l’instinct.

Compétences attendues

Le candidat devra procéder à une analyse des notions-clés ( « se tromper « , « conscience « , « instinct « ) .

Il veillera à relever l’apparent paradoxe faisant de la capacité de se tromper un signe qui élève l’homme au-dessus de l’animal.

Ce dernier ne se trompe justement pas, parce que ses actions sont génétiquement programmées.

Le candidat pourra entre autres perspectives :

  • s’interroger sur la pertinence de l’emploi de l’expression « se tromper «, car comment envisager de parler rigoureusement de l’animal selon des critères qui ne peuvent convenir qu’à un être qui raisonne, analyse, évalue et opère un choix ;
  • se demander si le fait de se tromper relève exclusivement de la conscience ou aussi d’une autre faculté dont l’homme serait doté (Inconscient ; Instinct...) ;
  • douter éventuellement de la supériorité -suggérée par le sujet- de l’homme sur l’animal au vu de certains de ses actes et comportements bestiaux, barbares. ..

NB : Il ne s’agit pas de restituer de façon mécanique les cours sur Nature et culture et/ou sur Conscience et Inconscient. On attend,du candidat effort d’analyse et de réflexion critique

SUJET 3

Problématique

Ce texte de Max Weber invite le candidat à réfléchir sur la possibilité qu’offre la science de maîtriser et de maintenir la vie sans pouvoir prendre en charge des questions essentielles, relatives au sens de la vie elle même, à la valeur qu’il faudrait accorder à l’existence perçue sous l’angle de la souffrance et du bonheur. Ce qui est techniquement faisable est-il moralement souhaitable ou acceptable ?

Compétences attendues

Le candidat pourra montrer que :

L’auteur évoque d’abord la déontologie médicale pour en montrer les limites à partir du cas de l’euthanasie et soulève ainsi des problèmes relatifs à la bio-éthique.

Ensuite, partant du particulier au général, Weber met en évidence les limites objectives des sciences dont l’objectif est de doter l’homme d’une information le rendant à même de disposer d’une maîtrise technique de la vie en faisant abstraction des questions axiologiques et téléologiques. Dans la discussion, le candidat pourrait :

  • compte tenu des limites de la science, faire par exemple état du besoin de « philosophie « et de « religion «, en somme évoquer l’importance des valeurs ;
  • réfléchir sur la nécessité de dépasser les législations en vigueur pour s’interroger sur la déontologie médicale ;
  • aller jusqu’à envisager la nécessité pour la science de revoir ses présupposés,
  • Des candidats pourraient étendre la réflexion sur des questions relatives à l’eugénisme, au clonage etc.

NB : II ne s’agira pas d’une restitution mécanique du cours sur philosophie et science

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Sujet 1

La philosophie naît de la conviction que les idées toutes faites sont toujours mal faites. Qu’en pensez-vous ?

Problématique

La philosophie dit-on, surgit du vif sentiment que tout ce qui se présente comme allant de soi est, dans le fond, défaillant.

Aussi, la philosophie est-elle exercice critique, constante remise en question.

En d’autres termes, pour la philosophie, tout doit être soumis à l’appréciation de la raison, à un libre examen, à une constante réflexion.

Compétences attendues

Du candidat, il est attendu qu’il s’interroge sur ce que recouvrent les expressions « idées toutes faites « et « idées mal faites «. Le « mal fait « n’étant pas forcément le faux, mais plus précisément ce qui ne convient pas, ce qui ne répond pas à un certain nombre d’exigences.

Dans ce cadre, des idées - même justes - si .elles ne sont que ressassées, peuvent relever du « mal fait «, justement parce qu’elles perdent leur âme vive.

Le candidat pourrait entre autres : • élargir la discussion en évoquant d’autres origines possibles de la philosophie ; • s’interroger sur la légitimité d’une telle « conviction «, si celle-là était poussée à l’extrême.

NB : II ne sera pas toléré que le candidat fasse du sujet un simple prétexte pour juxtaposer des définitions de la philosophie sans les articuler au sujet.

Sujet II

La science n’a pas besoin de dogmatisme parce qu’elle peut prouver sa vérité ; la philosophie, elle, n’y a pas droit parce qu’elle ne peut pas imposer la sienne.

Appréciez ce propos.

Problématique

Le sujet pose la question du rapport que science et philosophie entretiennent avec le dogmatisme : un rapport d’exclusion dont les raisons sont ici avancées. La science et la philosophie tournent donc le dos au dogmatisme, pas exactement pour les mêmes raisons puisque la première se fonde sur l’argument de la preuve et la seconde sollicite la libre adhésion de la raison à l’issue d’un débat libre.

Compétences attendues

II est attendu du candidat qu’il définisse avec clarté le dogmatisme comme relevant d’une tournure d’esprit qui fait du sujet un adepte des idées toutes faites, imposées de façon péremptoire.

Le candidat devra aussi se pénétrer de la différence ici établie entre la science et la philosophie.

Si la science n’est pas dogmatique, c’est parce qu’elle s’emploie à valider ses positions en les prouvant. (Démonstration, expérimentation).

La philosophie, elle, n’est pas dogmatique parce qu’elle est refus de l’argument d’autorité ; elle se définit comme une quête jamais achevée.

Le candidat devrait également se livrer à un examen critique de la thèse avancée en interrogeant la pertinence de l’argumentaire qui l’accompagne.

Prouver sa vérité, n’est ce pas d’une certaine manière chercher à l’imposer ?

Certains principes sur lesquels se fonde la science ne pourraient-ils pas être interprétés comme relevant du dogmatisme ?

La philosophie elle même n’échappe pas toujours au dogmatisme. Les présupposés de certains systèmes philosophiques relèvent très souvent d’un choix arbitraire que leurs auteurs imposent d’une certaine manière.

NB : Le candidat ne devra pas faire du sujet une occasion commode pour se livrer à une simple comparaison entre philosophie et science en occultant leur rapport au dogmatisme.

Sujet III

Ce texte de Camus invite le candidat à réfléchir sur le caractère ambivalent du rapport que l’art entretient avec la réalité. L’artiste est dans une situation complexe : d’une part il ne peut faire l’impasse sur la réalité, ce qui conduirait à abolir l’art, d’autre part il ne saurait rester prisonnier de cette réalité qu’il est appelé à dépasser.

L’auteur :

• commence par montrer que l’art, né d’une insatisfaction face au réel, se révolte contre ce réel qu’il cherche à transformer, à réaménager et à transcender sans pouvoir l’abolir totalement : c’est la fusion du réel et de l’irréel ; • termine par une mise au point par laquelle il fait remarquer que l’enjeu de la réflexion n’est pas de se demander si l’art doit s’évader du réel ou s’affaisser sous l’emprise du réel mais il s’agit plutôt de voir dans quelles proportions l’art doit tenir compte de la réalité pour ne pas sombrer dans le néant ou l’inertie et éviter, pour ainsi dire, d’être une activité oiseuse. Le candidat pourra rechercher le besoin auquel répond l’art ainsi conçu.

Dans l’analyse critique il pourra envisager d’autres perspectives :

• l’art comme simple imitation (Platon, Ingres...)

• l’art pour l’art qui a la prétention d’être entièrement coupé de la réalité vivante etc.

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