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Crépuscule - Victor HUGO, Les Contemplations

Publié le 22/02/2012

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hugo

L'étang mystérieux, suaire aux blanches moires, Frissonne ; au fond du bois la clairière apparaît ; Les arbres sont profonds et les branches sont noires; Avez-vous vu Vénus à travers la forêt ? Avez-vous vu Vénus au sommet des collines ? Vous qui passez dans l'ombre, êtes-vous des amants? Les sentiers bruns sont pleins de blanches mousselines ; L'herbe s'éveille et parle aux sépulcres dormants (...) Les mortes d'aujourd'hui furent jadis les belles. Le ver luisant dans l'ombre erre avec son flambeau. Le vent fait tressaillir au milieu des javelles Le brin d'herbe, et Dieu fait tressaillir le tombeau. La forme d'un toit noir dessine une chaumière ; On entend dans les prés le pas lourd du faucheur; L'étoile aux cieux, ainsi qu'une fleur de lumière, Ouvre et fait rayonner sa splendide fraîcheur. Aimez-vous! C'est le mois où les fraises sont mûres. L'ange du soir rêveur qui flotte dans les vents, Mêle, en les emportant sur ses ailes obscures, Les prières des morts aux baisers des vivants. Chelles, août 18.. Victor HUGO, Les Contemplations, livre deuxième, l'âme en fleur.

SUJET Vous présenterez un commentaire composé de ce poème. Vous pourriez, par exemple, vous attacher à montrer comment la hantise de la mort y côtoie l'appel à l'amour.   

Texte de V. Hugo. Il serait bien étonnant qu'on ne sache rien sur l'auteur d'Hernani, des Misérables ou de milliers de vers qui sonnent à nos oreilles depuis l'enfance. Au niveau du début de l'introduction et de l'élargissement de la conclusion, il est certainement plus aisé d'avoir à faire à un auteur connu. Mais pour le développement, i.e. le commentaire lui-même, que faire?    ■ Une lecture très approfondie, bien sûr. Mais elle peut presque tout de suite (après un premier contact général) être conduite, crayon à la main. Là encore, bien des méthodes, dont aucune n'est parfaite..., mais en voici deux possibles :    1. Bien que les indications données dans le libellé accompagnateur soient sans aucun doute arbitraires (choix de celui qui a libellé, donc une certaine direction donnée d'avance au texte), elles peuvent servir de point d'appui à la lecture, en permettant un certain classement des éléments du texte qui s'y rattachent (et quelques rapprochements qu'il peut suggérer).

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« Son abondance créatrice, son imagination presque de « voyant », la variété, la somptuosité et la maîtrise de sesdons poétiques en font un génie exceptionnel. Véritable initiateur de toute la poésie qui vient après lui, y compris la poésie moderne. A laissé une œuvre universelle comprenant tous les styles et genres littéraires, du lyrisme à l'épopée, du théâtreau roman... Les Contemplations (dont fait partie cette pièce de vers), une de ses œuvres lyriques maîtresses.

Une partie —mais une seulement — Pauca Meae, est consacrée à sa fille Léopoldine morte noyée peu après son mariage. Ce poème n'en fait pas partie, mais on sent l'influence de ce deuil.

Léopoldine est morte en septembre 1843 ; orCrépuscule (Contemplations 11-26) est écrit en février 1854, en exil pendant une année particulièrement sombre, oùbeaucoup de morts d'amis ravivent la peine. C'est donc une méditation et une objurgation à propos de la vie humaine, qui se développent à l'heurecrépusculaire. La Mort en est alors le pivot d'où la tonalité tendue, inquiète. Mais comme dans plusieurs poèmes du printemps 1854, s'y dessine la tentative d'une « lutte avec l'ombre ». Présentation des thèmes. Ier thème.

Le crépuscule Description suggestive : • sensation : crépuscule glacé (1er vers); • tableau, mais tout en contrastes : — couleurs : noir/blanc, bruns/blanches; — décor : en clair-obscur : «clairière apparaît...

»/« arbres profonds...

» ; — éléments et plantes y participent ; — ils réagissent à l'heure crépusculaire par des mouvements légers : «moires» et frisson de l'étang, éveil de l'herbe,souffle du vent...

par exemple; — ils empruntent leurs teintes aux ombres de la nuit qui approche : «profondeur des arbres», «branches noires»... — les hommes aussi en font partie.

On ne voit pas le « faucheur » (c'est l'heure où il rentre après le travail), onentend son « pas lourd » ; — quant aux maisons des hommes, elles n'ont plus qu'une «forme de toit».

La «chaumière» n'est qu'une esquisse, un«dessin».

D'ailleurs plus qu'un tableau c'est un dessin en sépia (cf.

ceux de Hugo au musée V.

Hugo) ; — les formes et mouvements réels sont donc réduits, feutrés, et surtout ils se confondent avec les élémentssuggestifs : «herbe s'éveille», «vent fait tressaillir le brin d'herbe» — presque imperceptibles; véritable animismeuniversel ; — arrivée de la nuit, qui va remplacer complètement le jour, présentée par le truchement de la « fleur de lumière»de l'étoile.

D'où une certaine surréalité; — de fait une certaine confusion s'établit entre les sensations visuelles, auditives, tactiles ; — une autre aussi, non moins volontaire entre le réel et l'irréel. D'où la véritable création d'une atmosphère « mystérieuse ». — Cet adjectif, dès le 1er vers est caractéristique; — mais surtout il est appliqué à l'«étang» ; — car les éléments naturels du décor s'animent (façon première de créer le fantastique : allitération) : • «L'étang........................... »

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