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LE DESORDRE ?

Publié le 27/02/2008

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Il est défini comme hasard, c'est à dire comme ce qui pourrait aussi bien ne pas être. Ainsi, rien n'arrive nécessairement, il n'y a ni ordre du temps, ni fatalité. La liberté, inscrite dans les atomes sous la forme du clinamen, est infinie, comme le sera aussi d'ailleurs la responsabilité face à notre vie. Ainsi le désordre semble pouvoir exister voire même être au fondement de valeurs et donc être l'objet de pensée par excellence. Nous pouvons pousser cette pensée plus loin en voyant dans le désordre plus qu'un existant, plus que le fondement d'une existence mais bien une méthode. Le désordre est le fruit d'une activité qui est celle de diviser l'uniter première. En cela une analyse serait dans un sens le résultat de l'activité de « désordonner », de déconstruire un ordre, une unité première. C'est dans une certaine mesure ce que la déconstruction de Derrida institue. « La déconstruction, c'est prendre une idée, une institution ou une valeur et en comprendre les mécanismes en enlevant le ciment qui la constitue. » Pour expliciter cette idée, il est nécessaire de faire un détour par le précurseur par excellence de la déconstruction dont se réclamait Derrida, Nietzsche.

« une impossibilité d'avoir accès à une connaissance de l'ordre commun de la nature qui s'oppose au« selon l'ordre commun de la nature ».

Ainsi les maux, les imperfections, ce que nous considérons commedes désordres de la nature ne sont pas en soit, il n'existe pas: ils sont simplement le fruit de la finitudehumaine qui est asservie à son imaginaire.

Ainsi le désordre serait en quelque sorte le fruit del'extrapolation de l'imaginaire qui empêcherait l'homme d'avoir accès à l'authentique réel.

Aussi ledésordre n'est pas.

Il n'y a pas de désordre.

En tant que fruit d'un délire, il n'est pas pensable et iln'existe pas si l'on en croit la proposition 7 du livre II de l' Ethique . Nous arrivons à une première conclusion qui est que le désordre n'existe pas et par voie de conséquence est impensable et donc impensée.

Il ne serait que le fruit d'une imagination débridéehumaine.

Aussi avons-nous pour l'instant exclu toute possibilité de désordre aussi bien quant à sonexistence que quant à la possibilité de le penser.

L'exclure totalement semble pour autant encontradiction face aux choses que l'on observe quotidiennement.

Empiriquement il semble qu'il faille qu'onadmette l'existence du désordre.

Et si notre exigence est de penser le réel, il nous faudra bien penser ledésordre qui semble lui être inhérent.

Cependant toute pensée de cette notion globale aux frontièresfloues semble confrontée à l'obligation de la pensée en fonction de son corrolaire l'ordre.

Le désordre estl'absence d'ordre qui permet de justifier l'ordre.

Ainsi le désordre qui moralement est associé au problèmedu mal permet de garantir l'ordonnance et la régularité, autrement dit l'ordre.

La question qui illustre lerapport de justification de l'ordre par le désordre est bien entendue celui de la théodicée.

Ainsi Leibniz,dans sa Théodicée , écrit que le mal métaphysique consiste dans la simple imperfection.

Ainsi il rejoint la définition du désordre que nous donnons depuis le début de notre exposé.

Le mal physique est lasouffrance et le mal moral est le péché.

Les deux dernières acceptions du mal ne sont pas nécessaires.Néanmoins, « il suffit qu'en vertu des vérités éternelles ils soient possibles.

Et comme cette régionimmence des vérités contient toutes les possibilités, il faut qu'il y ait une infinité de mondes possibles,que le mal entre dans plusieurs d'entre eux, et que le meilleur de tous en renferme; c'est ce qui adéterminé Dieu à permettre le mal.

» Autrement dit, le mal est nécessaire à la perfection et à l'harmoniedu monde.

Aussi le désordre est un moment de l'ordre, un moment de justification de celui-ci.

De toutcela, force est de constater que le désordre ne semble en aucun cas présenter de façon positive etautonome.

Par là il faut voir que le désordre ne semble exister que comme corrolaire de l'ordre, corrolairenégatif en tant que si l'on admet son existence, il n'est que privation d'ordre ou dans le meilleur des casen tant que tel une justification de celui-ci. Est-il possible pour autant de rendre au désordre ses lettres de noblesse.

Y a-t-il une positivité de celui-ci comme semble le sous entendre Valéry dans sa définition du désordre comme étant« la grande oeuvre du monde moderne.

» Même si nous pouvons douter du premier degré de cetteaffirmation valérienne, est-il absurde de penser le désordre indépendamment de son corrolaire et cecidans tous les domaines dans la mesure où nous avons affirmé l'application globale de ce concept? Lesépicuriens quant à leur physique semble accorder un primat au désordre, la nature apparaissant sansnorme ni fin.

Le hasard et l'accident prévalent de par la théorie du clinamène qui détermine et la théoriede la création et la théorie de la liberté.

Ainsi l'accident et le désordre sont au fondement de leurphilosophie et pensés non pas comme mouvement négatif d'un ordre premier ou à venir mais comme lasource même de la liberté.

Le clinamen, originalité principale de la physique épicurienne est une propriétédes atomes de « décliner » (changer de trajectoire) hors de la ligne imposée par la pesanteur.

Ladéclinaison est imprévisible, contingente.

Elle n'est pas non plus un libre arbitre des atomes, quidécideraient de décliner.

Non elle est un phénomène au hasard et non déterminé.

Il en est de même pourle temps, accident des accidents.

Il est défini comme hasard, c'est à dire comme ce qui pourrait aussibien ne pas être.

Ainsi, rien n'arrive nécessairement, il n'y a ni ordre du temps, ni fatalité.

La liberté,inscrite dans les atomes sous la forme du clinamen, est infinie, comme le sera aussi d'ailleurs laresponsabilité face à notre vie.

Ainsi le désordre semble pouvoir exister voire même être au fondement devaleurs et donc être l'objet de pensée par excellence. Nous pouvons pousser cette pensée plus loin en voyant dans le désordre plus qu'un existant, plus que le fondement d'une existence mais bien une méthode.

Le désordre est le fruit d'uneactivité qui est celle de diviser l'uniter première.

En cela une analyse serait dans un sens le résultat del'activité de « désordonner », de déconstruire un ordre, une unité première.

C'est dans une certainemesure ce que la déconstruction de Derrida institue.

« La déconstruction, c'est prendre une idée, une. »

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