Devoir de Philosophie

Doit-on avoir le souci de la vérité ?

Publié le 27/02/2008

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La philosophie considère souvent l'opinion comme un jugement sans fondement rigoureux, souvent dénoncé dans la mesure où il se donne de façon abusive les apparences d'un savoir vrai. Héraclite déjà critiquait ce qu'il appelait les « polymathes », c'est-à-dire ceux qui prétendaient au savoir du fait qu'ils avaient une somme considérable de connaissances. Car l'important, pour Héraclite, n'est pas de connaître beaucoup de choses, mais de savoir écouter le Logos (la raison), et de comprendre que « tout est un ». La question de la vérité a donc souvent conduit les philosophes à instaurer divers types de connaissances, et l'opinion s'est vue être recalée au rang du genre de connaissance peu fiable, fondée sur des impressions, des sentiments, des croyances ou des jugements de valeur subjectifs. Devant la figure du sophiste par exemple, ou devant toute propension dogmatique et totalisante, peut-on espérer se mouvoir, par un continuel effort de réflexion et sans s'arrêter à la borne des extrêmes, sur le chemin de la vérité, celui-là même qui se transforme incessamment, qui s'ouvre infiniment sous les pas de celui  (ou de celle) qui s'y aventure ?

« c.

Bachelard dira, dans La Formation de l'esprit scientifique , qu'en matière de connaissance scientifique, est pour Nietzsche exprimée dans la morale (chrétienne ou utilitariste) et dans la religion.

Les philosophes utilisent la raison pour trouver à tous prix unsens à la vie, une vérité.

Nietzsche montre que compte tenu de la diversitédes choses réelles, il est « maladif » de vouloir poser une réalité ou une vérité unique.

La religion aussi est une invention d'un « arrière monde » par l'homme.

Elle permet simplement d'affaiblir l'homme, de lui offrir uneconsolation (Paradis) totalement incertaine, mais aussi d'accroître le pouvoirde certains (comme les prêtres) qui assujettissent la masse, le peuple docileprêt à tout sacrifier pour ses croyances.

La science n'est elle-même qu'unefoi déguisée, et concourt aussi au ramollissement des hommes (cf.

Le gai savoir , la Généalogie de la morale ).

La vie n'est constituée que de points de vue (perspectivisme) ; elle ne peut répondre à un besoin unique que serait laraison.

L'universalité rassure, et Nietzsche va même jusqu'à faire de l'idée devérité une invention née de ce besoin de sécurité, de l'accumulation d'« illusions dont on a oublié qu'elles le sont » ( Le livre du philosophe ). b. Montaigne s'emploie aussi à une critique de tout dogmatisme en réhabilitant la croyance.

Croyances et coutumes permettent de juger.

Lejugement avec Montaigne est toujours arrêt et mouvement.

Il y a unecommunication constante entre la pensée et la vie.

On pense la vie envivant.

Il met en valeur la contingence des croyances.

Le jugement permetd'intercaler entre moi et mes croyances tout un tas d'autres coutumes mepermettant d'apprécier le caractère relatif de ma croyance.

Le but n'est pasde donner plus de poids à ma croyance.

Le doute doit aider à cultiver en soi-même la diversité des croyances.

Il faut avoir une « âme à plusieurs étages ».

On doit croire avec la conscience dela relativité des croyances (III, 3).

Pas de délimitation entre le définitif et le provisoire ; le doute de Montaigne n'estpas épisodique comme chez Descartes, mais c'est un enrôlement infini, une cyclicité perpétuelle.

Il n'y a pas chez luide progression linéaire, à partir du doute, vers la vérité.

c.

Peut-on conclure, comme le philosophe contemporain Paul Ricœur , que la « passion de l'unité » de la vérité est paradoxalement source de mensonges dangereux ? D'une certaine manière, oui.

Le double exemple des passionsreligieuse et politique l'illustre bien.

En effet, toute entreprise visant à imposer une vérité au nom de sa présuméeabsolue supériorité ne recule devant aucun moyen – aucun mensonge, et le « faux pas du total au totalitaire » estfacilement franchi (Ricoeur, « Vérité et mensonge » in Histoire et vérité ) : « L'esprit du mensonge contamine la recherche de la vérité par le cœur, c'est-à-dire par son exigence unitaire ».

Le remède n'est sans doute pas larevendication opposée d'un « à chacun sa vérité » : la vérité est relative aux possibilités et exigences de la raison(cf.

Kant, Critique de la raison pure ), dans certains cas peut-être à des croyances ; mais celles-ci perdraient leur qualité de croyances si on prétendait pouvoir en démontrer la vérité.

Dans bien peu de cas seulement, la véritén'est relative qu'aux goûts et couleurs dont on ne discute pas.

Conclusion Toujours loin de la vérité, le philosophe doit au départ se dégager des opinions qui rentrent naturellement en sonesprit.

Car avant de vouloir combattre l'opinion, le préjugé, il faut déjà les cerner en soi.

Ainsi tous les jugementssont faillibles, puisqu'ils reflètent d'abord un esprit subjectif qui affirme, mais aussi un esprit ancré dans une culture,dans un système de valeur.

La philosophie elle-même, qui intègre tout un tas de conceptions (dont beaucoup sontcontradictoires), n'est-elle pas au final le lieu des opinions réfléchies ? Et la philosophie n'est-elle pas en fin decompte cet éternel dialogue des opinions entre elles ?. »

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