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LES DORMEUSES DE COURBET Gustave

Publié le 16/07/2012

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courbet

La forte charge érotique de la scène évoque le thème des «Femmes damnées « traité par la littérature romantique de la moitié du siècle, de Balzac à Baudelaire, mais reste assez inhabituelle chez Courbet, connu pour son antipathie à l'égard de ce genre...

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« Ana lyse • Deux femmes nues, étendues sur un lit défait, dorment enlacées.

Courbet insiste volon­ tairement sur la forte sensualité qui se dégage de leurs corps fermes, abandonnés .

Un riche mobi­ lier contribue à rendre l'atmosphère encore plus voluptueuse : une table de nuit où sont posés des verres précieux et une console supportant un délicat vase de fleurs.

L'une des deux protagonis ­ tes de cette scène particulière est Jo, l'Irlandaise rousse qui servait de modèle à Whistler et que Courbet avait déjà figurée dans un tableau du même genre (aujourd'hui au Metropolitan Museum de New York); l'autre, la brune, est celle-là même que l'artiste avait représentée dans Vénus poursuivant Psyché de sa jalousie, tableau qui disparut dans les bombardements de Berlin au cours de la Seconde Guerre mondiale .

La forte charge érotique de la scène évoque le thème des « Femmes damnées » traité par la littérature romantique de la moitié du siècle, de Balzac à Baudelaire, mais reste assez inhabituelle · chez Courbet, connu pour son antipathie à l'égard de ce genre de sujet et toujours attentif à transcrire la réalité de tous les jours .

Il est probable qu'en peignant une scène érotique, il ait voulu une nouvelle fois scandaliser la critique bien pensante.

L'œuvre C Signée et datée en bas à droite, l'œuvre fut commandée à Courbet par Khalil Bey, un Égyptien résidant à Paris qui avait jadis été ambassadeur de la Sublime Porte à Saint- Pétersbourg.

Ce person­ nage, ayant appris que Courbet avait exécuté un tableau traitant de façon plutôt érotique le thème de Vénus et Psyché (le tableau détruit de Berlin), se rendit à l'atelier du peintre, rue d'Hautefeuille.

Hélas, le tableau était déjà vendu ! Il passa aussitôt commande d'une toile dans le même genre que la précédente.

C'est ainsi que naquirent Les Dormeu ­ ses.

Lorsque Courbet présenta sa toile au Salon de 1864, le jury en jugea nature llement le sujet trop · audacieux et le refusa d'emblée.

Il orna longtemps les murs de Khalil Bey, où se trouvaient d'ailleurs d'autres œuvres de Courbet, avant d'entamer un long périple d'une collection parisienne à l'autre.

Ce n'est qu'en 1953 qu'il entra dans les collections du Petit Palais.

Charles Baudelaire : Delphine et Hippolyte + Voici les vers de Bau delaire, tirés de «Femmes D amnées : D elphine et Hippolyte », dans les Fleurs du Mal, publiées en 1856, qui furent la source littéraire dont s'inspira Courbet pour Les Dormeuses.

À la pâle clarté des lampes languissa~tes, Sur de profonds coussins tout imprégf/.éS d'odeur Hip polyte rêvait aux caresses puissantes Qui Jevaient le rideau de sa jeune candeur.

( ...

) Étendue à ses pieds, calme et pleine de joie> Delphine la couvait avec des yeux ardents, Comme un animal fort qui su rveille une proie, Après l'avoir d'abord marquée àvec les dents .. »

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