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sont que l'expression et le témoignage, ne peut pas être oublié par nous : il est aujourd'hui encore le même qu'autrefois.

Publié le 23/10/2012

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sont que l'expression et le témoignage, ne peut pas être oublié par nous : il est aujourd'hui encore le même qu'autrefois. La volonté, en soi et pour soi, demeure ; elle seule est immobile et indestructible, exempte des atteintes de l'âge ; elle n'est pas physique, mais d'ordre métaphysique, elle n'appartient pas au monde phénoménal, elle est ce qui apparaît dans le phénomène. (Monde, III, 52-53.) 4. LE SOMMEIL ET « LE NOYAU DE NOTRE ÊTRE « L'intermittence périodique même de l'intellect en démontre on ne peut plus clairement la nature secondaire, dépendante, déterminée. Dans le sommeil profond, la connaissance et la représentation sont complètement suspendues. Mais le noyau même de notre être, l'élément métaphysique du moi, le primum mobile que supposent nécessairement les fonctions organiques, ne peut jamais suspendre son activité, à moins d'enrayer la vie elle-même ; cet élément d'ailleurs, en tant que métaphysique et conséquemment incorporel, n'a pas besoin de repos. Aussi les philosophes qui ont considéré l'âme, c'est-à-dire un pouvoir primitivement et essentiellement connaissant, comme ce noyau, se sont-ils vus contraints d'affirmer que l'âme est infatigable dans son pouvoir de connaître et de représenter et que ces facultés s'exercent même dans le sommeil le plus profond ; seulement, au réveil, il ne nous en reste aucun souvenir. Mais, quand la doctrine de Kant nous eut débarrassés de l'âme, on put facilement se convaincre de la fausseté de cette assertion. Car l'alternance du sommeil et du réveil montre clairement à l'observateur non prévenu que la connaissance est une fonction secondaire déterminée par l'organisme, au même titre que toute autre. Le coeur seul est infatigable ; car ses pulsations et la circulation du sang ne sont pas immédiatement déterminées par les nerfs, mais se trouvent être précisément la manifestation primitive de la volonté. De même toutes les autres fonctions physiologiques qui dépendent des nerfs ganglionnaires, lesquels n'ont avec le cerveau qu'une relation très médiate et éloignée, se continuent pendant le sommeil, bien que les sécrétions s'opèrent plus lentement ; les pulsations du coeur même, comme elles dépendent de la respiration qui est conamonnee par se système cereorai 1-noelie auongee), subissent comme celle-ci un certain ralentissement. C'est l'estomac peut-être qui est le plus actif pendant le sommeil ; cela tient à la nature particulière de ses rapports avec le cerveau qui chôme à ce moment, rapports qui occasionnent des troubles réciproques. Le cerveau seul, et avec lui la connaissance, s'arrête tout à fait pendant le sommeil. Car cet organe n'est en nous que le ministère des relations extérieures, de même que le système ganglionnaire est le ministère de l'intérieur. Le cerveau, avec sa fonction du connaître, n'est au fond qu'une vedette établie par la volonté, pour servir celles de ses fins qui sont situées au dehors ; postée au sommet de la tête, comme dans un observatoire, elle regarde par la fenêtre des sens, attentive à voir si quelque danger menace ou si quelque profit est à portée, puis elle fait son rapport, d'après lequel la volonté se décide. Et pendant cette occupation la vedette, comme tous ceux qui sont employés à un service actif, est dans un état continuel de tension et d'effort ; aussi la garde une fois montée, se voit-elle relevée avec plaisir, telle la sentinelle, quand elle quitte le poste. Or elle est relevée par le sommeil, et voilà pourquoi ce dernier est si doux et si agréable, voilà pourquoi nous nous y prêtons si volontiers... Dans le sommeil, où se continue uniquement la vie végétative, c'est la volonté seule qui agit suivant sa nature primitive et essentielle, sans perturbation venant du dehors, sans rien perdre de sa force par l'activité du cerveau et la tension pénible de la connaissance ; cette dernière fonction organique est sans doute la plus difficile de toutes, mais elle n'est pour l'organisme qu'un moyen, non une fin : aussi dans le sommeil tout l'effort de la volonté tend-il à la conservation, et le cas échéant, à l'amélioration de l'organisme. C'est pourquoi toutes les guérisons, toutes les crises bienfaisantes se produisent pendant le sommeil, car alors seulement la vis naturae medicatrix a libre jeu, étant débarrassée du poids de la fonction du connaître. L'embryon, auquel il reste à former tout le corps, dort perpétuellement pour cette raison, et le nouveau-né dort pendant la majeure partie du temps. Aussi Burdach (Physiologie, t. III, p. 484) a-t-il raison de considérer le sommeil comme notre état primitif. Par rapport au cerveau même, je m'explique plus nette- IIICIIL lit 11C‘Gb3ILZ t1L/ JU111111C11, gicll.0 a L/11W IlyptillICbC me semble avoir été formulée pour la première fois dans le livre de Neumann, Des maladies de l'homme (1834, t. IV, § 216). Ce savant prétend que la nutrition du cerveau, c'est-à-dire le renouvellement de sa substance par le sang, ne peut pas s'accomplir dans l'état de veille ; car dans ce cas la fonction organique supérieure du connaître et du penser serait troublée ou supprimée par la fonction basse et matérielle de la nutrition. C'est ce qui explique que le sommeil n'est pas un état purement négatif, une simple suspension de l'activité cérébrale, mais qu'il présente également un caractère positif... Enfin ce qui prouve encore ce caractère positif du sommeil, c'est qu'il faut une certaine force pour arriver à dormir : une fatigue trop grande ou une faiblesse naturelle nous empêchent de saisir le sommeil. Dépense de force qui s'explique par ce fait que le processus nutritif a besoin de commencer pour que le sommeil se produise : il faut que le cerveau prenne en quelque sorte un commencement de nourriture. Ce processus nutritif explique également l'affluence croissante du sang au cerveau, pendant le sommeil, ainsi que la pose, instinctivement adoptée, qui consiste à se croiser les bras au-dessus de la tête : car cette pose favorise le processus en question. C'est pourquoi aussi les enfants ont un si grand besoin de sommeil tant que dure la croissance du cerveau ; dans la vieillesse, au contraire, le sommeil est parcimonieusement mesuré, parce que le cerveau, ainsi que les autres parties de l'organisme, subit une certaine atrophie... Le besoin de sommeil est donc en raison directe de l'intensité de la vie cérébrale et conséquemment de la clarté de la conscience. Les animaux, dont la vie cérébrale est faible et sourde, dorment peu et d'un sommeil léger, ainsi les reptiles et les poissons. Les animaux d'une intelligence importante dorment longtemps et profondément. L'homme lui aussi a besoin d'une dose de sommeil d'autant plus forte, que son cerveau est plus développé en quantité et en qualité et que l'activité en est plus intense. Montaigne dit de lui-même qu'il a toujours été un grand dormeur, qu'il a passé une grande partie de sa vie à dormir, et qu'à un âge avancé même il dormait d'un trait pendant huit ou neuf heures (livre III, chap. XIII). On nous rapporte

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