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Faut-il imaginer pour faire ou faire pour imaginer ?

Publié le 12/03/2004

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Depuis la Renaissance, qui a inventé les termes de beaux-arts, de création artistique, la représentation commune a exacerbé à outrance les différences entre l'artiste et l'artisan. On peut dire qu'une véritable mystique de l'art tend à fausser dans nos esprits la figure de l'artiste : on néglige trop souvent le fait que l'artiste est un homme au travail. Alain, dans ce texte, nous le rappelle : l'artiste travaille avec, dans, sur la matière. Il est donc clair que, pour Alain, il faut faire pour imaginer. Être en quelque sorte le spectateur de son oeuvre en train de naître : c'est le propre de l'artiste. « Il faut, dit Alain, que le génie ait la grâce de nature et s'étonne lui-même. » Il faut donc éviter de tomber dans la mythologie de l'artiste génial, bohème, « créant » sous le coup de l'inspiration. Tous les grands artistes ont toujours fait preuve d'un travail acharné, : « Aujourd'hui, écrivait Picasso à un ami, j'ai peint six toiles » ; Beethoven, devenu sourd, continuait à composer ; Rodin poursuivit toute sa vie son corps à corps avec la pierre ; Balzac, buvant des litres de café pour tenir le coup et achever son oeuvre, meurt quelque temps après, etc. La liste d'exemples est inépuisable. Tous ces artistes ont composé avec la résistance de la matière, de la réalité, qu'elle soit faite de couleurs, de sons, de pierre ou de mots.

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