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LES FONDATEURS DE LA PHILOSOPHIE

Publié le 21/05/2012

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philosophie

Ils ont donc inventé la dialectique, c'est-à-dire le scepticisme surmonté, la vérité naissant dans le paradoxe, la puissance de vérité inséparable de la puissance d'errer, l'être soi dans l'être autre - l'immanence, puisque d'elle-même chaque idée nous conduit aux autres, mais une immanence qui s'accomplit par renversement, et s'appelle donc aussi transcendance.

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« 1 f 1 Davantage : ils ont été jusqu'à comprendre que le point extrême de cette réflexion est de redé­ couvrir le surgissement de l'être avant la réflexion, que le savoir radical retrouve le non-savoir.

Le philosophe n'est donc pas seulement celui qui se retranche et revient à soi.

La distance qu'il met entre lui et les choses trop familières et qui vont de soi n'est que le moyen d'une plus grande attention, le doute sur les « étants » n'est que la révélation de l' « être ».

Ils n'ont pas seulement rêvé d'un savoir absolu, ils ont compris que l'absolu habite le « relatif ».

Ils ont donc inventé la dialectique, c'est-à-dire le scepticisme surmonté, la vérité naissant dans le paradoxe, la puissance de vérité inséparable de la puissance d'errer, l'être soi dans l'être autre - l'immanence, puisque d'elle-même chaque idée nous conduit aux autres, mais une immanence qui s'accomplit par renversement, et s'appelle donc aussi transcendance.

La raison peut être un fantôme aussi terrible que ceux de l'imagination.

Les Grecs ont créé une raison qui sait qu'en n'étant qu'elle-même elle ne serait pas la raison, qui laisse parler tout le reste de l'homme, qui consent même au mythe, à condition qu'il soit l'imagination sauvant de l'imagination.

Ainsi du mythe de la réminiscence, qui a l'air d'être une rêverie sur le passé prénatal de l'âme, et où des générations de philosophes lisent que toute connaissance est reconnaissance, que rien d'absolument extérieur ne nous advient; bref, le pur principe de l'intériorité.

Ils ont fait la philosophie, parce qu'ils ont, touchant la nature et la liberté, l'existence et l'idée, la finalité et le mécanisme, le négatif et le positif, la raison et la déraison, la justice et la puissance, l'optimisme et le pessimisme, l'humanisme et l'antihumanisme, défini des antagonismes qui sont nos coordonnées perpétuelles -mais surtout parce qu'ils ont compris que les antagonistes se pro­ duisent et se reproduisent sans cesse, qu'Apollon, comme disait Nietzsche, n'aurait rien à Jaire sans Dionysos, ni Socrate sans Œdipe.

MAURICE MERLEAU-PONTY 45. »

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