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Huis-Clos 1ere scene

Publié le 05/01/2013

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LECTURE ANALYTIQUE N°1 Etude de la scène 1 En quoi s'agit-il ou non d'une scène d'exposition traditionelle ? Les informations données au spectateur Le lieu Salon style second empire : didascalies (1850-1870). Un champ lexical nous amène à penser qu'il s'agit d'un hotel, « chambre «, « garçon d'étage « où un client se fait présenter la chambre qu'il va occuper. Or, tout un réseau d'anomalies nous amène à penser que nous ne nous trouvons pas dans une chambre d'hôtel : rien de fragile, pas de glaces, pas de brosse à dents, pas de fenêtres, pas de lits, Garcin dit « pas de lits non plus «. Par ailleurs, la sonnette censée appeler le garçon d'étage ne fonctionne pas, on ne peut pas éteindre la lumière et Garcin semble enfermé, privé de liberté. Aucunes didascalies ne nous précisent dans quel lieu nous sommes. Le lieu même semble être un enjeu capital dans la pièce puisque l'absence d'indications précises est significative, dans cette pièce le lieu n'est pas seulement le contenant de l'action, il détermine tout le sens de la pièce. Les personnages On a des informations sur les personnages de part leur attitude. Garcin semble être un des personnages principaux, il parait fier, il ne veut pas se lier au Garçon. Il lui reproche ses familiarités. Mais il apparait inquiet et angoissé, il pose des questions, car il veut savoir ce qu'il l'attend et où il est : « Et dehors ? «. Le Garçon semble tout à fait a l'aise, décontracté, presque indifférent et blasé. Il est même un peu moqueur et ironique vis-à-vis de Garcin : « Pensez-vous il nous vient des chinois, des hindous. Qu'est-ce que vous voulez qu'ils fassent d'un fauteuil second empire ? «. Les deux personnages en présence sont donc antithétiques de part leur attitude et leur état d'esprit. Par ailleurs, peu d'informations nous sont données à leur sujet : le Garçon ne semble exister que par sa fonction de portier clairement identifiable et le client ne donne pas d'emblée son identité. On s'attend à apprendre son nom et c'est la surprise quand Garcin s'interroge lui-même : « Savez-vous qui j'étais ? «. La situation La situation et l'intrigue restent peu précisées. Garcin ignore sa nature exacte (même s'il sait qu'il est en Enfer) et le Garçon reste calme et ne réponds aux questions de Garcin que par une question, il reste donc laconique. Il y a aussi la présence de trois éléments qui mettent en évidence un mystère qui plane au sujet de cette situation. En ce début de pièce, les choses sont flous, on ne dit pas tout, la conversation est elliptique. Le seul qualificatif employé pour définir la situation est « fausse « qui qualifie le passé de Garcin mais son présent en Enfer sera très semblable à cette vie antérieure, il va découvrir ce que c'est qu'être mort et en Enfer et c'est l'indication qu'on a d'être privé de liberté. Le jeu des répliques La pièce commence par des stichomythies, c'est-à-dire un échange de répliques courtes entre deux personnages. Garcin n'aborde pas directement le sujet principal mais il montre son angoisse et sa nervosité. On constate un paradoxe, la personne qui sait parle moins que la personne qui s'interroge. En effet, le Garçon en dit le moins possible, il passe sous silence des infos, la conversation resta vague notamment par l'emploi du pronom démonstratif ça « Alors c'est comme ça « et aussi par l'emploi du pronom personnel « on «, ils n'ont pas de référents précis. Le contexte et l'intrigue reste dans un certain flou. Un rythme particulier est donné à cette exposition avec parfois quelques infos et à d'autres moments des flottements. Mélanges de registres Le comique Les deux personnages sont comme le valet et le maître, impression d'une comédie classique. Le Garçon va formuler des moqueries au sujet des questions bêtes de Garcin. Il emploit aussi un vocabulaire relâché « il s'amène «, « ânerie «. Il a de manière générale un ton léger et est de bonne humeur : comique de caractère qui pratique facilement l'ironie. Le tragique Il nait de l'atmosphère oppressante dans laquelle se trouve Garcin : pas de fenêtres, pas de glaces, il est enfermé. Le personnage se débat, pose des questions et s'énerve, il est dans la terreur puisque dans l'incertitude au sujet de ce qu'il va lui arriver. CONCLUSION Comme toute scène d'exposition, ce début informe le spectateur sur le lieu, les personnages et l'intrigue mais il le fait sur un rythme et un mode très particuliers en ménageant beaucoup de mystères et d'interrogations. Ainsi on ne sait pas exactement dans quel lieu se trouve Garcin. On entre en Enfer avec lui mais la définition exacte de ce qui l'attend reste vague. Par ailleurs, le mélange des registres ne nous permet pas clairement de définir le genre de la pièce. Enfin, alors que la 1ère scène est une ouverture vers l'action, celle-ci semble être reléguée au passé.

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