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L'IDÉE DE JUSTICE

Publié le 03/03/2011

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justice

   Introduction — La morale peut être définie comme l'organisation de l'action humaine en fonction d'un certain nombre de valeurs d'ordre spirituel. Deux problèmes peuvent se poser devant la morale :    Comment peut-on la fonder ?    Comment peut-on la systématiser ?    La fonder consiste à la justifier en droit, la systématiser a pour but d'en exposer les principaux aspects avec ordre et suivant certains principes. Parmi ces principes, la justice occupe une place importante. Il est possible de partir d'elle pour exposer un système de morale. Elle constitue donc, dans la morale, ce qu'on pourrait appeler un concept architectural, c'est pourquoi il importe de l'analyser attentivement.

justice

« Par applications nous entendons les principaux domaines de l'action clans lesquels l'idée de justice pose d'importantsproblèmes : 1°) Signalons d'abord l'important domaine du droit.

Quand on prononce le mot de justice, on pense au code, autribunal, à la prison.

La justice entendue dans ce sens est l'institution grâce à laquelle un certain ordre règne dansla société.

La justice comme institution a-t-elle quelques rapports avec l'idée de justice ? Oui, mais on peutconcevoir ces rapports de manières très différentes.

On peut dire que l'institution de la justice est une réalisationprogressive de l'idée de justice.

On présente alors le droit naturel comme la source du droit positif.

On peut dire aucontraire que l'idée de justice n'est qu'une représentation collective résultant des institutions.

Dans ce cas, le droitpositif précède le droit naturel.

Quoi qu'il en soit, on ne peut nier qu'il y a un certain écart entre la manière dont lecode détermine la notion de justice et celle dont la conscience populaire la sent.

L'évolution du droit n'est riend'autre qu'un certain équilibre toujours instable entre la justice écrite et l'idée collective de justice.

Comment doit sefaire cette adaption ? Quel rôle doit jouer par exemple la jurisprudence ? Comment la coutume donne-t-ellenaissance à la loi ? Y a-t-il un progrès moral dans l'évolution du droit ? Tels sont les grands problèmes que l'idée dejustice pose à l'intérieur du système du droit ou de la justice positive. 2°) Si l'on élargit la notion de justice, et qu'on la rapproche de celle d'équité, on peut se demander si la société estorganisée de telle façon que chaque individu puisse avoir la possibilité d'un développement moral, c'est le problèmede la justice sociale.

Les conditions du travail, son rapport avec la propriété, la distribution des richesses, lasituation faite au capital, l'organisation de la technique, sont-ils conformes aux principes généraux de justice ? Denombreux systèmes moraux et politiques répondent non, par exemple le socialisme, le communisme, le collectivisme ;ce n'est pas ici le lieu de discuter et même d'exposer cette question ; il suffit de signaler la signification du problèmede la justice sociale. 3°) Si l'on se place sur le plan de la vie individuelle et de nos rapports personnels avec autrui, la notion de justicenous aide à mieux régler nos rapports sociaux ; être juste c'est savoir se mettre à la place d'autrui savoir le jugeravec nous-mêmes.

Cet effort de substitution, de renversements dans la perspective des droits et des devoirs,résulte d'une application de l'idée de justice.

Elle consiste à avoir le sentiment de nos propres droits.

Cette manièred'appliquer l'idée de justice est exactement celle qu'on retrouve dans le précepte évangélique : « Ne faites pas àautrui ce que vous ne voudriez pas qu'on vous fît ». Indépendamment de ces trois domaines l'idée de justice comporte d'innombrables applications.

On a voulu seulementsignaler les points de vue les plus importants. 3°) Valeur et portée de l'idée de justice. 1°) L'idée de justice implique les trois notions suivantes : celle d équilibre, celle d'harmonie, celle de raison. a) La justice est un équilibre parce qu'elle pose en principe l'égalité des personnes et par suite des droits.

La justicen'entraîne pas nécessairement le nivellement ou l'égalitarisme, mais elle pose seulement que, quelle que soit lapersonne considérée, ses droits doivent être respectes. b) La justice est une harmonie parce que seule, elle permet un fonctionnement normal de la vie sociale.

Par ellechacun demeure à sa place et n'empiète pas sur ce qui est dû à autrui, par elle chacun sait faire pour autruiexactement ce qu'il ferait pour lui-même.

Demeurer dans la limite de des droits et considérer comme un devoir defaire respecter les droits d'autrui, ne peut qu'aboutir à une harmonie sociale. c) La justice est une forme de la raison parce qu'elle ne se laisse pas aller aux impulsions du sentiment, mais qu'elleconsidère l'équilibre des droits comme un cadre indispensable à l'activité morale.

Les rapports de la justice et de laraison apparaissent nettement dans le langage.

On parle d'un raisonnement juste, aussi bien que d'un acte juste.

Onveut dire qu'il y a une sorte d'analogie entre l'égalité des rapports que doit réaliser le jugement vrai et l'égalité desdroits à laquelle doit satisfaire l'action bonne. 2°) Cependant, certains moralistes ont trouvé moralement insuffisante cette notion de justice, à cause descaractères suivants ; ils sont dit : 1°) C'est une notion négative ; 2°) C'est une notion formelle ; 3°) C'est une notion passive. C'est pourquoi ces moralistes ont jugé indispensable de compléter l'idée de justice par celle de charité.

Sans entrerdans le débat des rapports justice et charité, nous allons seulement préciser le sens des critiques faites à la notionde justice. a) Elle est négative.

dit-on, c'est-à-dire qu'elle consiste surtout à interdire certains actes et non point à ordonner. »

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